L’heure est au bilan

L’objectif de cette réunion ne se limite pas seulement à un simple constat, mais vise à effectuer une analyse approfondie des performances réalisées lors des championnats du monde récemment disputés. Il s’agira notamment d’identifier les points faibles qui freinent les progrès, de mesurer avec précision les avancées accomplies, mais surtout, à tracer une feuille de route ambitieuse et crédible pour l’avenir du handball algérien dans ces catégories d’âge cruciales.

Les sélections nationales U21 et U19 ont chacune pris part à leurs championnats du monde respectifs cette année : les U21 se sont déplacés en Pologne, tandis que les U19 ont évolué en Égypte. Malgré des contextes et des adversaires très différents, le bilan global reste encourageant. Dans les deux cas, les équipes algériennes ont réussi à améliorer leur classement par rapport à leurs participations précédentes, ce qui témoigne d’une progression tangible, même si les résultats sont loin d’être satisfaisants aux yeux des observateurs exigeants. Cette amélioration mérite d’être soulignée car elle constitue un signal positif au milieu d’un ciel souvent assombri par les difficultés rencontrées. Toutefois, il serait inexistant de masquer que de nombreuses lacunes persistent encore. Ces insuffisances se matérialisent principalement par un manque de régularité dans l’exécution du jeu, une préparation physique parfois défaillante, ainsi qu’un écart technique indéniable face à des nations qui ont fait du handball une priorité depuis des décennies. Néanmoins, le simple fait de progresser dans le classement mondial est une avancée concrète, à mettre sur le compte du sérieux du travail accompli par les staffs techniques dans un contexte parfois compliqué. Cette progression, bien que relative et encore insuffisante, offre un socle d’espoir et constitue un premier pas important en direction des échéances internationales à venir. Elle démontre clairement que les efforts et la persévérance ne sont pas vains, même si la route pour atteindre les standards exigés par l’élite mondiale reste encore longue et semée d’embûches.

Le président de la Fédération algérienne de handball entend donc tirer profit de cette situation, en proposant un bilan complet et lucide de ces campagnes internationales. Cette réunion s’annonce cruciale, voire stratégique, dans le sens où elle devra permettre, dans un climat constructif, de recenser sans faux-semblants toutes les forces mais également les faiblesses identifiées durant ces deux compétitions mondiales. En effet, les échanges porteront sur des sujets fondamentaux tels que la préparation physique des jeunes joueurs, qui doit être revue et adaptée aux exigences actuelles, mais aussi la préparation mentale indispensable pour affronter la pression des hautes compétitions. La gestion tactique des rencontres sera aussi scrutée avec minutie, en particulier la capacité de s’adapter face aux équipes de haut niveau, où le déficit en termes de régularité et de constance a souvent été flagrant. Un point d’attention majeur concernra également la place des clubs dans la chaîne de formation, leur rôle dans le développement des futurs internationaux, souvent pointé du doigt pour son manque de cohérence et d’efficacité. L’ambition de cette réunion est claire : transformer tous ces constats en un plan d’action concret, pragmatique et réaliste, capable d’impulser un nouvel élan. Car sans la définition d’une feuille de route claire, ambitieuse mais crédible, il serait illusoire d’espérer franchir rapidement un nouveau palier.

À l’issue de ce rendez-vous que l’on annonce déjà décisif, une feuille de route devrait être validée et communiquée aux différents acteurs du handball national. Cette feuille de route définira plusieurs priorités claires et stratégiques. Parmi elles, le renforcement du système de détection des talents occupera une place centrale. Il s’agira d’améliorer considérablement la capacité à identifier les jeunes talents dès les catégories d’âges les plus précoces, afin de les orienter ensuite vers un parcours adapté, structuré et personnalisé. La modernisation de la préparation physique fera elle aussi partie des chantiers prioritaires, avec la mise à la retraite progressive des méthodes vieillissantes et le développement de programmes personnalisés intégrant la musculation, l’endurance, la récupération, et une approche scientifique de l’entraînement. Le suivi psychologique sera également renforcé afin d’accompagner les jeunes dans leur développement mental, facteur clé pour mieux gérer la pression inhérente aux compétitions internationales. Enfin, la formation des formateurs eux-mêmes, notamment les entraîneurs, sera revalorisée et professionnalisée, car c’est là un levier essentiel pour assurer la pérennité et la qualité du travail technique.