Œuvres universitaires : Une modernisation engagée à grande échelle

À l’heure où la transformation de l’université s’impose comme un enjeu stratégique, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a affirmé jeudi dernier, devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), que son département avait engagé une réforme d’envergure visant à moderniser les œuvres universitaires.

Baddari a affirmé, en réponse à une question orale, dans le cadre d’une séance consacrée à l’examen des préoccupations des élus, que « le ministère accorde une importance capitale à la qualité des œuvres universitaires. L’université n’est pas seulement un lieu d’apprentissage théorique, elle est aussi un cadre de vie et d’épanouissement ».Sécurité, hébergement, restauration, transport et numérisation sont autant d’axes majeurs de la transformation structurelle des œuvres universitaires.

Parmi les avancées les plus marquantes, la sécurisation des cités universitaires figure en tête de liste. Depuis 2022, le ministère a équipé 421 résidences universitaires, à travers le territoire national, de 7 082 caméras de surveillance. A cela s’ajoute la généralisation d’un système numérique de contrôle d’accès, destiné à prévenir les intrusions et à garantir un climat serein dans les campus.

« La sécurité des étudiants est une condition préalable à toute réussite universitaire. C’est pourquoi nous avons opté pour une surveillance intelligente, appuyée sur des technologies modernes », a précisé le ministre.

La réhabilitation des infrastructures d’hébergement a, elle aussi, connu un coup d’accélérateur. Dès 2023, le ministère a lancé un programme de rénovation portant sur 45 résidences réparties dans 31 wilayas, financé à hauteur de 3 milliards de dinars. Ce plan a été suivi en 2024 par une nouvelle enveloppe de 4 milliards de dinars, destinée à la réhabilitation de 34 résidences supplémentaires situées dans 24 wilayas. De plus, un projet de création de 73 000 lits est en cours de réalisation. Ce programme a pour principal objectif de répondre à la croissance continue de la population universitaire et à résorber les déséquilibres régionaux en matière de capacité d’accueil.

En matière de restauration, les chiffres avancés par le ministre témoignent d’une organisation à grande échelle. Il a ainsi fait savoir que 514 restaurants universitaires assurent aujourd’hui la distribution quotidienne de 365 000 repas, selon les données arrêtées au mois de janvier dernier, assurant que ce volume impose une logistique rigoureuse et une amélioration constante des prestations.

Dans ce sens, la mise en place d’un portefeuille électronique pour les tickets de repas a été amorcée. Cette solution numérique, en cours de généralisation, permet de fluidifier les procédures, de limiter les fraudes et de mieux gérer les flux étudiants. M. Baddari a précisé que « le portefeuille électronique s’inscrit dans une vision globale de numérisation des services universitaires », ajoutant qu’« il contribue à la transparence, à l’efficacité et au confort des étudiants ».

Le volet du transport n’est pas en reste. Pour améliorer la mobilité des étudiants, le ministère a lancé l’application mobile « Hafilati », qui permet aux usagers de suivre, en temps réel, les itinéraires des bus universitaires. L’objectif est double : faciliter l’accès à l’information et renforcer le contrôle des flux.

 En outre, l’accès aux abonnements de transport public a été élargi. Les étudiants bénéficient désormais d’un tarif préférentiel pour les déplacements via le tramway et le métro dans 7 wilayas, ainsi que via les services ferroviaires dans 6 wilayas. « Il est essentiel que nos étudiants puissent se déplacer dans de bonnes conditions, sans que la distance ne constitue un obstacle à leur réussite. Le numérique nous aide à structurer et à fluidifier ces services », a précisé le ministre. Par ailleurs, interpellé sur la problématique du recrutement des titulaires du diplôme de magistère, le ministre a tenu à clarifier la position de son département. Il a rappelé que le nouveau statut des enseignants-chercheurs stipule que le recrutement au grade de maître-assistant est désormais réservé aux détenteurs d’un doctorat ou d’un diplôme équivalent.

« L’autorisation dont bénéficiaient les titulaires d’un magistère dans le passé relevait d’une phase transitoire. Ce dispositif n’est plus en vigueur », a-t-il précisé. Toutefois, une ouverture reste possible pour les titulaires d’un magistère ayant obtenu au moins la mention « Assez bien » ; ces derniers sont éligibles à une inscription directe en doctorat, leur permettant ainsi de poursuivre un parcours académique sans rupture.

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