Nationalisation des hydrocarbures: Un évènement «fondateur» pour le secteur énergétique
La nationalisation des hydrocarbures, le 24 février 1971, avait constitué un évènement «fondateur» pour le secteur énergétique national, grâce à l’engagement des compétences algériennes ayant réussi à contrôler et à faire fonctionner les installations après le départ du personnel français, a affirmé l’expert international en énergie, Mourad Preure. Par Salim K. S’exprimant lors d’une conférence […]
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La nationalisation des hydrocarbures, le 24 février 1971, avait constitué un évènement «fondateur» pour le secteur énergétique national, grâce à l’engagement des compétences algériennes ayant réussi à contrôler et à faire fonctionner les installations après le départ du personnel français, a affirmé l’expert international en énergie, Mourad Preure.
Par Salim K.
S’exprimant lors d’une conférence animée à la libraire Chaib Dzair de l’ANEP, à la veille de la célébration du 54e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, M. Preure a souligné la portée de cette décision prise par l’Algérie le 24 février 1971. «Il
s’agit véritablement d’une décision historique survenue onze années après la naissance de l’Opep et qui va inaugurer une vague de nationalisations décisive dans les pays producteurs», a-t-il soutenu. Dans ce sillage, le professeur de stratégie et géopolitique a relevé que «la nationalisation mettait fin au système des contrats de concession qui prévalaient dans les relations entre compagnies internationales et pays producteurs et qui réduisaient le rôle de ces derniers au seul prélèvement des royalties et des impôts pétroliers, les excluant de toute gestion de leur domaine minier». Selon l’intervenant, le grand acquis pour l’Algérie de cette décision stratégique prise par le défunt président Houari Boumediene c’est le nouveau rôle assigné à la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach, créée en 1963 avec l’indépendance algérienne.
Lors de cette conférence intitulée «Le 24 février 1971, un irrépressible élan pour l’Algérie. L’énergie, enjeu du XXIe siècle», M. Preure a rendu un vibrant hommage aux pionniers du secteur énergétique national, dont des jeunes techniciens et ingénieurs fraichement diplômés et qui avaient «réussi à contrôler ces installations et à les faire fonctionner sans dommages, dans une industrie si complexe et exigeante qui ne laisse aucune marge à l’erreur».
Pour M. Preure, c’est à partir de cet évènement historique et de cette expérience qu’est née véritablement l’industrie algérienne des hydrocarbures, en assurant que les cadres et travailleurs algériens ont démontré que les défis les plus extrêmes peuvent être relevés même avec des moyens aussi modestes.
Dans ce sillage, l’expert a estimé qu’il est «impératif de garder en mémoire ce moment fort de notre histoire que représente ce challenge et régénérer la symbolique novembriste du 24 février 1971 en la plaçant dans une perspective d’excellence, d’innovation et de compétitivité». Partant de ce constat, M. Preure a souligné que l’Algérie dispose d’un réel avenir en tant qu’acteur énergétique sur le marché mondial, assurant que «le potentiel du domaine minier national est considérable et encore insuffisamment exploré».
Il a également évoqué les atouts dont dispose l’Algérie, entre autres, les installations et infrastructures, la législation attractive (loi de novembre 2019) qui a pris en compte les évolutions récentes de l’industrie énergétique mondiale, la proximité avec les marchés consommateurs et l’expérience acquise par Sonatrach ainsi que les importants gisements en hydrocarbures existants.
S. K.