Sahara occidental occupé: le Maroc a expulsé 307 observateurs étrangers depuis 2014

LAAYOUNE OCCUPEE - Pas moins de 307 professionnels de l'information, juristes ou militants des droits de l'homme se sont vu refuser l'accès ou ont été expulsés par le Maroc du Sahara occidental occupé, depuis 2014, pour avoir voulu enquêter sur des violations du Droit international humanitaire, révèle un décompte publié conjointement par la Ligue pour la protection des prisonniers politiques sahraouis (LPPS) et l'Association française d'amitié et de solidarité avec les peuples d'Afrique (AFASPA). Selon ce bilan arrêté au 31 janvier 2025, ces personnes sont arrivées depuis 21 pays différents, répartis sur 4 continents. Relevant que le Maroc ne tolère plus aucun observateur étranger au Sahara occidental depuis 2014, l'AFASPA et la LPPS précisent que l'occupant marocain a procédé à 85 expulsions en 2016, 68 dont 5 députés européens en 2017, 53 en 2014 et 34 en 2019. Parmi ces cas, au moins 19 personnes ont été expulsées du Maroc, ajoute le bilan, soulignant qu'il s'agit de personnes en transit pour se rendre au Sahara occidental occupé, ou au cours d'enquêtes militantes, d'activités professionnelles sur la situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés et au Maroc. Pas plus tard que jeudi, les autorités marocaines ont empêché des parlementaires basques de se rendre dans les territoires du Sahara occidental, auxquels ils souhaitaient accéder pour "évaluer la situation du territoire occupé, recueillir des témoignages sur les violations systématiques des droits humains et l'exploitation des ressources naturelles, ainsi que de briser le blocus médiatique". Le bilan fait état également de l'expulsion ou de l'interdiction au Maroc de 7 ONG internationales. Il s'agit de "Human Rights Watch", "Novact", "Avocats sans frontières", "Friedrich Naumann Stiftung", "Amnesty international", "Fondation Carter" et "Free Press Unlimited". La LPPS et l'AFASPA rappellent, en outre, que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) attend depuis 9 ans l'autorisation du Maroc d'accéder aux territoires occupés du Sahara occidental. Dans son dernier rapport sur la situation au Sahara occidental, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres s'est dit, d'ailleurs, "préoccupé" par le manque d'accès "persistant" du HCDH au Sahara occidental. "Le HCDH n'a pas pu se rendre au Sahara occidental pour la neuvième année consécutive malgré de multiples requêtes officielles et en dépit de la résolution 2703 (2023) dans laquelle le Conseil de sécurité encourage un renforcement de la coopération, notamment par la facilitation de ces visites", a-t-il déploré dans son rapport. Il a soutenu, à ce titre, que "le manque d'accès à des informations de première main et l'absence de surveillance indépendante, impartiale, globale et régulière de la situation des droits humains ont continué d'être préjudiciables à une évaluation globale de la situation des droits humains dans la région". Le HCDH, a-t-il poursuivi, a continué de recevoir des rapports faisant état de "restrictions, d'intimidation et de harcèlement visant les militants sahraouis qui défendent le droit à l'autodétermination, preuve que l'espace civique se réduit de plus en plus".  Il faut dire que la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (MINURSO) est la seule mission de maintien de la paix dépourvue d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme d'où l'aggravation des violations des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Par ailleurs, malgré le blocus militaire et médiatique imposé au Sahara occidental par l'occupant marocain, la résistance sahraouie intéresse le monde. Selon la LPPS et l'AFASPA, "depuis 2002, des femmes et des hommes sont arrivés au Sahara occidental de 28 pays et de tous les continents". Il s'agit de défenseurs des droits de l'homme, juristes, journalistes, reporters photos, élus, réalisateurs, écrivains, syndicalistes et des amis du peuple sahraoui. Ces derniers se sont rendus dans les territoires occupés pour "découvrir les conditions de vie et la résistance pacifique des Sahraouis à la répression coloniale", ont-elles affirmé.

Fév 2, 2025 - 19:04
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Sahara occidental occupé: le Maroc a expulsé 307 observateurs étrangers depuis 2014

LAAYOUNE OCCUPEE - Pas moins de 307 professionnels de l'information, juristes ou militants des droits de l'homme se sont vu refuser l'accès ou ont été expulsés par le Maroc du Sahara occidental occupé, depuis 2014, pour avoir voulu enquêter sur des violations du Droit international humanitaire, révèle un décompte publié conjointement par la Ligue pour la protection des prisonniers politiques sahraouis (LPPS) et l'Association française d'amitié et de solidarité avec les peuples d'Afrique (AFASPA).

Selon ce bilan arrêté au 31 janvier 2025, ces personnes sont arrivées depuis 21 pays différents, répartis sur 4 continents.

Relevant que le Maroc ne tolère plus aucun observateur étranger au Sahara occidental depuis 2014, l'AFASPA et la LPPS précisent que l'occupant marocain a procédé à 85 expulsions en 2016, 68 dont 5 députés européens en 2017, 53 en 2014 et 34 en 2019.

Parmi ces cas, au moins 19 personnes ont été expulsées du Maroc, ajoute le bilan, soulignant qu'il s'agit de personnes en transit pour se rendre au Sahara occidental occupé, ou au cours d'enquêtes militantes, d'activités professionnelles sur la situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés et au Maroc.

Pas plus tard que jeudi, les autorités marocaines ont empêché des parlementaires basques de se rendre dans les territoires du Sahara occidental, auxquels ils souhaitaient accéder pour "évaluer la situation du territoire occupé, recueillir des témoignages sur les violations systématiques des droits humains et l'exploitation des ressources naturelles, ainsi que de briser le blocus médiatique".

Le bilan fait état également de l'expulsion ou de l'interdiction au Maroc de 7 ONG internationales. Il s'agit de "Human Rights Watch", "Novact", "Avocats sans frontières", "Friedrich Naumann Stiftung", "Amnesty international", "Fondation Carter" et "Free Press Unlimited".

La LPPS et l'AFASPA rappellent, en outre, que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) attend depuis 9 ans l'autorisation du Maroc d'accéder aux territoires occupés du Sahara occidental.

Dans son dernier rapport sur la situation au Sahara occidental, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres s'est dit, d'ailleurs, "préoccupé" par le manque d'accès "persistant" du HCDH au Sahara occidental.

"Le HCDH n'a pas pu se rendre au Sahara occidental pour la neuvième année consécutive malgré de multiples requêtes officielles et en dépit de la résolution 2703 (2023) dans laquelle le Conseil de sécurité encourage un renforcement de la coopération, notamment par la facilitation de ces visites", a-t-il déploré dans son rapport.

Il a soutenu, à ce titre, que "le manque d'accès à des informations de première main et l'absence de surveillance indépendante, impartiale, globale et régulière de la situation des droits humains ont continué d'être préjudiciables à une évaluation globale de la situation des droits humains dans la région".

Le HCDH, a-t-il poursuivi, a continué de recevoir des rapports faisant état de "restrictions, d'intimidation et de harcèlement visant les militants sahraouis qui défendent le droit à l'autodétermination, preuve que l'espace civique se réduit de plus en plus". 

Il faut dire que la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (MINURSO) est la seule mission de maintien de la paix dépourvue d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme d'où l'aggravation des violations des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés.

Par ailleurs, malgré le blocus militaire et médiatique imposé au Sahara occidental par l'occupant marocain, la résistance sahraouie intéresse le monde.

Selon la LPPS et l'AFASPA, "depuis 2002, des femmes et des hommes sont arrivés au Sahara occidental de 28 pays et de tous les continents". Il s'agit de défenseurs des droits de l'homme, juristes, journalistes, reporters photos, élus, réalisateurs, écrivains, syndicalistes et des amis du peuple sahraoui.

Ces derniers se sont rendus dans les territoires occupés pour "découvrir les conditions de vie et la résistance pacifique des Sahraouis à la répression coloniale", ont-elles affirmé.