Solutions innovantes : L’IATF, une vitrine pour les start-up africaines

Les start-up africaines s’imposent progressivement comme des acteurs clés dans la recherche de solutions adaptées aux réalités locales et aux défis du continent. Lors de la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), plusieurs jeunes entreprises innovantes ont mis en avant leurs produits et leur ambition d’élargir leur présence au-delà de leurs marchés nationaux.

Parmi les entreprises exposantes, Général Biotech, une start-up camerounaise spécialisée dans la fabrication de couveuses néonatales adaptées au contexte africain. Son fondateur, Stephen Mouafo Foguieng, rappelle que le taux de mortalité néonatale en Afrique reste très élevé, atteignant 7,2 %. Un chiffre alarmant qui illustre les difficultés rencontrées par les hôpitaux et centres de santé, souvent confrontés à des coupures d’électricité prolongées. « Même lorsqu’un service dispose d’une couveuse importée d’Occident, une panne de courant de plusieurs jours peut entraîner la mort du nouveau-né », a-t-il expliqué.

Pour répondre à ce défi, Général Biotech a conçu une couveuse solaire dotée d’une autonomie de 72 heures grâce à sa batterie intégrée. Cet équipement innovant assure la continuité des soins, même en cas de coupure prolongée, et se positionne comme une solution pensée par et pour l’Afrique.

Au-delà de sa résilience énergétique, la couveuse embarque des fonctionnalités uniques. Elle permet, par exemple, aux parents de suivre l’état de leur enfant à distance via une application mobile, où qu’ils se trouvent dans le monde. De plus, l’intégration de l’intelligence artificielle permet de collecter et d’analyser les paramètres vitaux du bébé (température, poids, saturation en oxygène). L’IA fournit ensuite des propositions de diagnostic aux médecins, qui gardent toutefois la décision finale.

L’entreprise a également développé un incubateur de transport, indispensable lorsque les nouveau-nés doivent être transférés vers des établissements mieux équipés. Grâce à une alimentation adaptable sur l’allume-cigare d’un véhicule, l’appareil fonctionne même en l’absence d’ambulance spécialisée. Général Biotech intègre aussi des solutions de photothérapie, pour traiter efficacement les jaunisses néonatales sans recourir aux méthodes traditionnelles d’exposition au soleil.

Si la start-up est déjà implantée au Cameroun et commence à livrer en Afrique centrale, ses ambitions vont bien au-delà. « Notre objectif est de développer davantage notre usine de production et, à terme, d’en ouvrir une autre en Algérie », confie Stephen Mouafo Foguieng.

La demande croissante confirme ce potentiel. En 2024, l’entreprise a fabriqué 76 équipements alors que les besoins exprimés dépassaient les 786 unités, rien qu’en Afrique centrale. « Nous avançons doucement, mais il nous faut un coup de pouce pour répondre à la cadence », ajoute le fondateur, qui appelle à l’investissement et aux partenariats pour accélérer la production.

La participation à l’IATF illustre la volonté de Général Biotech et d’autres jeunes entreprises africaines de trouver des partenaires techniques et financiers pour soutenir leur expansion. L’enjeu est double : répondre aux besoins pressants des populations et démontrer que les innovations conçues en Afrique peuvent être déployées à l’échelle du continent.

En mettant en avant des solutions concrètes aux problèmes de santé publique et d’infrastructures, les start-up africaines prouvent qu’elles ne sont pas seulement des acteurs économiques émergents, mais de véritables moteurs de développement durable.   

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