Une tribune de Maxime Vivas – L’USAID, la CIA, nos médias et RSF de Ménard

Par Maxime Vivas – Avec la décision de Donald Trump de supprimer l’USAID (US Agency for International Development), les Etats-Unis nous... L’article Une tribune de Maxime Vivas – L’USAID, la CIA, nos médias et RSF de Ménard est apparu en premier sur Algérie Patriotique.

Fév 22, 2025 - 05:53
 0
Une tribune de Maxime Vivas – L’USAID, la CIA, nos médias et RSF de Ménard

Par Maxime Vivas – Avec la décision de Donald Trump de supprimer l’USAID (US Agency for International Development), les Etats-Unis nous apprennent ces jours-ci que cette fausse ONG finançait pas moins de six mille journalistes et sept cents «rédactions indépendantes». Indépendantes ! Le monde des médias ne peut plus cacher en 2025, parce que Trump l’y autorise, ce que des écrivains, des chercheurs, des journalistes savaient sur l’USAID depuis belle lurette, ce que j’ai écrit, réécrit prouvé pendant 20 ans.

L’USAID, organisation humanitaire ? Si des peuples ont un besoin urgent d’aide, ce n’est certes pas de l’USAID qu’ils doivent la recevoir. Surtout pas !

L’USAID étant un sous-marin de la CIA, les «ONG» de la même farine hurlent comme si elles étaient torturées à Guantanamo par la soldatesque de l’US Army [voir, plus bas, le poignant cri de douleur de Reporters Sans Frontières].

Qu’elles crèvent si elles vivent elles aussi de cet argent trempé du sang des peuples ! Le monde en sera meilleur, les pauvres moins opprimés, les tyrans moins riches, leurs armées moins bien équipées, les «révolutions de couleur» moins nombreuses, les élections moins truquées, les fake news moins prolifiques, la paix moins utopique.

Phagocytées par les Etats-Unis, nombre d’ONG vicieuses se parent de vertu caritative, philanthropique, généreuse et désintéressée, pour se faire complimenter en aidant en catimini [en cachette, secrètement, en douce, dans l’ombre, etc.] aux coups tordus, aux enfumages des populations.

Qu’elles crèvent ! Je le redis pour bien choquer aujourd’hui ceux qui m’approuveront demain.

Si, derrière un paravent pour masquer tous les saloperies qu’elle a perpétrées pour le compte de la CIA, l’USAID avait eu vraiment un programme humanitaire, d’autres [l’ONU, par exemple] doivent en prendre le relais.

Et que les pleureuses pro-yankee essuient leurs yeux : ce que faisait l’USAID, Trump va le confier à d’autres organismes afin que ne s’affaiblisse pas le pouvoir de nuisance international de l’impérialisme prédateur.

On savait ce qu’est l’USAID

En 2004, j’ai participé, avec Marie Dominique Bertuccioli, à l’écriture du livre de Jean-Guy Allard, Pourquoi Reporters sans frontières s’acharne sur Cuba [Lanctot Editeur]. Déjà, nous y dénoncions l’USAID, nous disions qui la paie, qui elle paie et pourquoi.

En décembre 2020, je reparlais de l’USAID à la page 52 de mon livre Ouïghours, pour en finir avec les fake news, éditions la Route de la soie : «La NED (National Endowment for Democracy), centrale de renseignements et de subversion US ne peut subventionner directement des organisations ou programmes, qui doivent paraître nationaux et libres sous peine d’être discrédités. Elle doit donc, autant que possible, avoir recours à des relais, comme la NED, qui n’est pas une agence privée, mais une agence gouvernementale US. Son argent provient du département d’Etat, lequel est une branche de la présidence chargée de la politique étrangère, tout comme la CIA. Son budget est voté par le congrès des USA dans le cadre de l’argent versé à l’US Agency for International Development (USAID). Au Congrès, Républicains et Démocrates sont en phase pour ce qui concerne les activités de la CIA. Le gouvernement décide, les sénateurs |toutes tendances confondues] votent, des sociétés paravents encaissent et redistribuent».

La face cachée de Reporters sans frontières

Mais, bien avant, en 2007, dans mon livre La face caché de Reporters sans frontières [éditions Aden], je révélais plus longuement ce qu’est l’USAID et ses liens avec nos journalistes qui s’abreuvaient aux informations de Reporters sans frontières. Robert Ménard m’a alors menacé quatre fois publiquement d’un procès. Et les médias complices de se taire ou de s’en prendre à moi. Quand il était rédacteur en chef du Monde Diplomatique, Maurice Lemoine a soutenu mon livre. Après l’élection de Robert Ménard à la mairie de Béziers avec l’aide du Front national, il a écrit : «A l’époque, tout le monde nous a critiqués. Aujourd’hui, on admet que nous avions raison, mais personne ne s’excuse.»

Page 22 de La face caché de Reporters sans frontières : «L’avocate des droits de l’Homme, Eva Golinger, a découvert que plus de 20 millions de dollars ont été versés par la NED et USAID aux groupes d’opposition et médias privés du Venezuela, dont beaucoup avaient participé au coup d’Etat du mois d’avril 2002 contre Chavez. La NED a accordé à RSF près de 40 000 dollars au mois de janvier 2005.»

Page 23. René Vázquez Díaz, écrivain cubain exilé, qui réside en Suède corrobore : «L’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) et la National Endowment for Democracy [Fondation nationale pour la démocratie], organisations créées pour réaliser au grand jour ce que l’Agence centrale de renseignements (CIA) pratique en secret, rassemblent de très importantes sommes d’argent.»

Page 27. Dans une lettre adressée en date du 9 avril à la Division information et archives de la United States Agency for International Development (USAID), la journaliste états-unienne Diana Barahona invoque le Freedom of Information Act (5 U.S.C§ 552) pour réclamer des «copies d’archives et de remises de fonds» à Reporters sans frontières et à son secrétaire général, Robert Ménard, citoyen français. Elle explique qu’elle «recueille de l’information sur le financement de Reporters sans frontières de la part du gouvernement des Etats-Unis, ce qui est d’intérêt public, puisque plusieurs médias se réfèrent à RSF comme source. Tout financement gouvernemental devrait être divulgué de telle sorte que des journalistes n’aillent pas utiliser sans connaissances adéquates des sources qui ne sont pas objectives».

Page 43, note de bas de page. «Des documents classés top secret de la CIA, obtenus en 2004 par le biais de la Loi sur la liberté de l’information, ont révélé le rôle en profondeur joué par l’agence dans le coup d’Etat contre le président Hugo Chavez en avril 2002. Subséquemment, l’intervention américaine directe au Venezuela s’est accrue par le financement, à coups de plusieurs millions de dollars, des groupes d’opposition, et ce, via le National Endowment for Democracy (NED – Fondation américaine pour la démocratie) et l’USAID (U.S. Agency for International Development – Agence américaine pour le développement international.»

Pages 127-128. Le rapport «Commission for Assistance to a free Cuba» (458 pages) dont l’annonce a donné des ailes à RSF, ne sera remis que début mai 2004 par Colin Powell à Georges Bush. Il est destiné à présenter de nouvelles mesures pour «accélérer la fin du régime castriste à Cuba». Dès le chapitre 1, il recommande une allocation de 29 millions de dollars supplémentaires [à rajouter au budget du programme Cuba] au département USAID – qui finance la NED qui finance RSF – et autres agences gouvernementales appropriées afin de développer des programmes variés, dont l’un consiste à soutenir les efforts des ONG de pays tiers pour dénoncer les violations des droits de l’Homme à Cuba, dans le cadre plus général d’un effort déployé pour décourager le tourisme

A quelle ONG française un esprit mal tourné pourrait-il penser en lisant cela ? A Action contre la faim, ATD Quart-Monde, Délégation catholique pour la coopération, Enfants et développement, Enfants réfugiés du monde, Entraide médicale internationale, Handicap international, Association sœur Emmanuelle, Secours catholique, SOS enfants sans frontières, Pharmaciens sans frontières ? Peu probable.

Aucune, dégainant plus vite que son ombre, n’a foncé, avant même la sortie du rapport annoncé, vers un aéroport «pour décourager le tourisme» vers la petite île des Caraïbes, tout en laissant d’autres vacanciers embarquer vers des pays où l’armée et la police tirent sur des peuples analphabètes et affamés ou sur les journalistes.

Pas eux, donc. Qui ? On se perd en conjectures jusqu’au moment où l’on remarque que, dans le volumineux rapport qui en appelle fiévreusement aux ONG [NGOs, Non-governmental Organizations] à presque toutes les pages [et jusqu’à dix fois à la page 77], une seule est citée [dès la page 20] : Reporters sans frontières (associating Reporters Without Borders).

Page 140. On se souvient que, dans sa lettre du 1er février 2005 au président de l’Union européenne, Robert Ménard avait écrit [à propos de Cuba] : «Nous attendons de l’UE qu’elle soit, par exemple, représentée à la réunion générale de la dissidence convoquée le 20 mai prochain par l’Assemblée pour la promotion de la société civile.»

Soutenue par les Etats-Unis et l’extrême-droite cubaine de Floride, cette réunion surmédiatisée a rassemblé une centaine de personnes. Le gouvernement des Etats-Unis, par le biais de son Agence pour le développement international [USAID, toujours elle !], a alloué un budget de 6 millions de dollars pour aider à l’organisation. James Cason, représentant diplomatique de Washington à La Havane, était présent. Le président des Etats-Unis a envoyé un message vidéo. Les participants l’ont acclamé.

Page 165. Selon son site internet, l’USAID se donne pour mandat d’améliorer la vie des citoyens dans les pays en développement, tout en favorisant la politique étrangère américaine par son soutien à «l’expansion de la démocratie et des libres marchés».

Page 167. Interpellé sur les subventions perçues par RSF, Robert Ménard affirma que RSF ne touchait pas d’argent de Miami. Il ne souffla mot du Center for a Free Cuba [sponsor de RSF depuis 2002] et de l’Open Society Institute, mais concéda être financé par la NED et l’USAID, et ajouta, légèrement provocateur, que ça ne lui posait «absolument aucun problème». Il le répéta trois fois et termina par un péremptoire «le débat est clos».

Quatrième de couverture. Voici les paravents de la CIA qui alimentent RSF en dollars : le Center for a Free Cuba et la National Endowment for Democracy (NED) via l’United States Agency for International Development (USAID).

Chers lecteurs, ne quittez pas cet article avant d’avoir lu la looongue plainte de RSF. Vous allez jubiler. D’emblée, RSF soutient sans rire que l’argent de l’USAID [c’est-à-dire, si vous me suivez, du gouvernement de Trump, de la CIA] est indispensable «pour la pérennité des médias indépendants» (sic).

L’indépendance de notre presse par la dépendance aux dollars ! (sic)

Nos journalistes libres par l’asservissement à l’aumône des Ricains ! (sic)

Est particulièrement désopilant le passage où Clayton Weimers, directeur du bureau Amérique du Nord de RSF, nous explique, avec un aplomb fou ou une inconscience absolue, que «le gel du financement de l’aide américaine sème le chaos dans le monde entier, y compris dans le journalisme. Les programmes qui ont été gelés apportent un soutien vital à des projets qui renforcent les médias, la transparence et la démocratie.»

Ecoutons le chœur médiatique convoqué par RSF dans cette tragédie moderne, écoutons la voix collective qui se lamente du drame : «Ah, oncle Donald, remets-moi vite les chaînes pour que je redevienne libre ! Ah, que mes poignets sont nus et endoloris sans menottes ! Ah, que mon écriture est illisible si vous ne me tenez pas la main ! Ah, que nous sommes libres [quand vous nous financez] de dire du mal, exactement comme vous, de la Russie, de la Chine, de Cuba, du Venezuela, etc., et de soutenir l’Etat théocratique génocidaire israélien. Ah, que revienne le temps des sous-sous dans la po-poche !»

M. V.

In Le Grand Soir

L’article Une tribune de Maxime Vivas – L’USAID, la CIA, nos médias et RSF de Ménard est apparu en premier sur Algérie Patriotique.