World Press Photo 2025: Une photo qui illustre la violence du conflit à Ghaza lauréate

Une photo qui  » parle très fort « . Le portrait d’un enfant palestinien de neuf ans, qui a perdu ses deux bras en fuyant une attaque israélienne à Ghaza, a remporté le premier prix du World Press Photo 2025 ce jeudi 17 avril à Amsterdam. L’image, capturée par la photographe palestinienne Samar Abu Elouf pour […]

Avr 19, 2025 - 03:18
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World Press Photo 2025: Une photo qui illustre la violence  du conflit à Ghaza lauréate

Une photo qui  » parle très fort « . Le portrait d’un enfant palestinien de neuf ans, qui a perdu ses deux bras en fuyant une attaque israélienne à Ghaza, a remporté le premier prix du World Press Photo 2025 ce jeudi 17 avril à Amsterdam.

L’image, capturée par la photographe palestinienne Samar Abu Elouf pour le New York Times, est celle du jeune Mahmoud Ajjour, évacué à Doha après qu’une explosion causée par l’armée israélienne lui a arraché un bras et mutilé l’autre l’année dernière. «Travailler sur ce projet a été une expérience unique mais douloureuse», a déclaré Samar Abu Elouf lors de la remise des prix. «Les enfants palestiniens ont payé un lourd tribut aux horreurs qu’ils ont vécues. Mahmoud est l’un de ces enfants », a ajouté la photojournaliste autodidacte. Originaire de la ville de Ghaza, Samar Abu Elouf est la première photographe palestinienne à remporter le World Press Photo. Évacuée de l’enclave en décembre 2023, la photojournaliste tire le portrait de Palestiniens blessés par la guerre, installés à Doha. «L’une des choses les plus difficiles que la mère de Mahmoud m’ait expliquées, c’est que lorsque Mahmoud a réalisé que ses bras étaient amputés, la première phrase qu’il lui a dite a été : “Comment vais-je pouvoir te serrer dans mes bras” », a confié la photographe. «C’est une photo silencieuse, qui pourtant parle très fort. Elle raconte l’histoire d’un garçon, mais aussi d’une guerre encore plus large qui impactera les générations futures», a décrit Joumana El Zein Khoury, directrice exécutive de World Press Photo. Le jury a salué la «forte composition et l’attention portée à la lumière» de la photo, ainsi que son sujet qui donne à réfléchir, en particulier sur l’avenir de Mahmoud. Le garçon apprend maintenant à jouer sur son téléphone, à écrire et à ouvrir des portes avec ses pieds. «Mahmoud a un rêve très simple : il veut obtenir des prothèses et vivre sa vie comme n’importe quel autre enfant », ont expliqué les organisateurs du concours dans un communiqué. La photographe a, en outre, attiré l’attention sur le sort incertain de son collègue, blessé lors de frappes israéliennes sur une tente de journalistes à Khan Younès le 7 avril. «Il m’est difficile de me réjouir quand l’un de mes meilleurs amis photographes à Gaza, Ihab al-Burdini, est blessé», a-t-elle déploré, brandissant des photos du journaliste hospitalisé. Le jury a également dévoilé les deux photos finalistes. La première, «Sécheresses en Amazonie», prise par Musuk Nolte pour Panos Pictures et la Fondation Bertha, montre un homme sur le lit d’une rivière asséchée en Amazonie, transportant des provisions vers un village autrefois accessible en bateau. La seconde, «Traversée de nuit» de John Moore pour Getty Images, montre des migrants chinois se blottissant près d’un feu pendant une averse après avoir franchi la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

Till B.