A propos des récentes mesures concernant l’importation : Les Vérités de Rezig

Critiqué ouvertement par de nombreux importateurs, dont les doléances sont arrivées jusqu’à la Présidence, le ministre du Commerce extérieur et de la promotion des exportations vient de s’exprimer pour justifier les dernières mesures prises par son département. Dans une réponse écrite, Kamel Rezig s’est défendu d’emblée de faire de l’improvisation en rappelant que les mesures prises relèvent des attributions et des compétences de son secteur ministériel en matière de suivi et de régulation du commerce extérieur, notamment les opérations d’importation de toutes natures. Parmi les raisons ayant motivé les mesures jugées restrictives par de nombreux opérateurs, comme l’obligation de présenter un programme prévisionnel d’importation pour la seconde moitié de 2025, condition sine qua non pour toute domiciliation bancaire d’une opération d’importation, il a mis en avant une hausse « significative » des importations de biens par l’Algérie durant le premier semestre 2025 par rapport à la même période en 2024, « notamment en matière d’équipements et de fonctionnement ». Evoquant « l’absence d’un suivi précis et efficace des opérations d’importation réalisées par les opérateurs titulaires d’un extrait du registre du commerce comportant la mention production, Kamel Rezig ne s’est guère embarrassé pour accuser certaines entreprises, sans les citer, d’importer des quantités dépassant leurs capacités de production. Plus grave encore, il a parlé d’unités de production fictives ! Et ce n’est pas tout, il a également révélé les cas de « personnes physiques et morales opérant en dehors du secteur de l’importation » qui ont effectué des achats à l’étranger, en utilisant des « registres de commerce comportant des codes d’activités liés à la prestation de service, des cartes d’agriculteur ou d’artisan, entre autres ». « Cela constitue un contournement par ces opérateurs des mesures prises pour le suivi et la régulation des opérations d’importation destinées à la revente en l’état », a-t-il relevé, annonçant et assurant en même temps une « mobilisation de tous les moyens humains et financiers de la part de son département afin de faciliter le dépôt et le retrait des PPI déposés par les opérateurs économiques ». Le ministre a rassuré que les mesures récentes « ne visent pas à interdire ou à restreindre les importations, mais plutôt pour suivre rigoureusement les opérations d’importation dans le cadre du fonctionnement et de l’équipement » effectuées par les entreprises. Selon lui, le temps de l’anarchie et des dépassements est révolu. Dorénavant, a-t-il affirmé, aucune opération d’importation ne passera sans contrôle. La situation qui avait permis par le passé des opérations d’importation servant de « prétexte à de nombreuses entreprises pour importer sous couvert de production ou de services, alors qu’en réalité, elles revendaient en l’état ce qu’elles ont importé, est finie, d’après lui. Ces pratiques, qu’il a dénoncées, ont, selon lui, « impacté négativement » la production nationale, et « contribué significativement à l’épuisement des réserves de change ».

Mohamed M

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