Drame routier d’El Harrach : Mandat de dépôt contre quatre personnes

Le procureur de la République près le tribunal de Dar el Beida à Alger a communiqué, hier, les résultats de l’enquête préliminaire ouverte suite à la chute d’un bus dans l’Oued El Harrach qui a coûté la vie à 18 passagers. S’exprimant lors d’un point de presse, le représentant du parquet annonce le placement par le juge d’instruction de quatre personnes sous mandat de dépôt. Il s’agit du chauffeur du bus, du receveur, du propriétaire du bus et d’un agent chargé de contrôle technique du véhicule. Selon lui, le juge a inculpé le chauffeur du bus et le receveur « pour homicide involontaire et blessures involontaires et mise en danger de la vie et de l’intégrité physique d’autrui ». Le magistrat, ajoute-t-il, a également mis en examen un agent chargé de contrôle technique des véhicules pour « délit de rédaction délibérée d’un certificat contenant des faits matériels inexacts et mise en danger de la vie et de l’intégrité physique d’autrui, en violation délibérée et manifeste des obligations de prudence et de sécurité ». La quatrième personne inculpée est le propriétaire du bus « pour avoir utilisé un rapport de contrôle technique contenant des faits matériels inexacts et pour avoir mis en danger la vie d’autrui ». Les premiers résultats de l’enquête, fait-il savoir, ont révélé d’abord que le bus en question était d’abord interdit de circulation. De plus, le chauffeur n’était pas un professionnel dans le transport des voyageurs, puisque, dit-il, « il est un fonctionnaire d’une entreprise » et « il ne conduit le bus que le vendredi pour gagner un salaire supplémentaire ». Selon lui, l’expertise technique a montré également de nombreuses défaillances sur le bus accidenté, alors que le document du service du contrôle technique n’a mentionné aucune des anomalies constatées. « L’expertise a montré que le système de freinage était très faible, alors que le frein à main en panne ne fonctionnait. Elle a relevé aussi des pertes de l’huile de la boite du système de freinage, ce qui a rendu impossible l’immobilisation du bus », explique-t-il. Le représentant du parquet indique aussi que l’exploitation de la vidéo enregistrée par la caméra installée non loin du lieu de l’accident a montré aussi que le bus était en surcharge, ce qui relève du non-respect des règles de sécurité. L’occident, souligne-t-il, est survenu suite « au blocage du système de direction, dont la rotule de direction est cassée. « Cette défaillance et la surcharge (le bus transportait 45 personnes) sont à l’origine de ce drame », explique-t-il, précisant que la responsabilité du chauffeur et du receveur était établie. De plus, affirme-t-il, le chauffeur n’était pas déclaré à la Sécurité sociale et le receveur a distribué des tickets non conformes. « En attendant la fin de l’enquête judiciaire, la réalisation des expertises nécessaires et la détermination précise des circonstances et des responsabilités, le parquet n’hésitera pas à inculper toute personne dont la responsabilité dans ces faits sera établie, de près ou de loin », indique-t-il. Vendredi dernier, rappelons-le un bus de transport urbain de voyageur a chuté dans les eaux nauséabondes de l’Oued El Harrach, provoquant la mort de 18 passagers, alors que 23 autres ont été blessés. Comme première mesure, le ministère du Transport a annoncé le remplacement de tous les vieux bus dont la durée de mise en service dépasse les 30 ans, dans un délai de six mois. La mesure est également étendue aux bus ayant servi pendant plus de 20 ans.

Samir Rabah

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