AG de « Shelter Afrique » à Alger : les participants appellent à renforcer les échanges intra-africains de matériaux de construction pour réduire le coût des logements
Les ministres de l’Habitat des Etats membres à la Banque de développement Shelter Afrique (ShafDB) participant aux travaux du 44e Assemblée générale (AG) de la Banque, tenue à Alger, ont appelé, mercredi, à renforcer les échanges intra-africains de matériaux de construction, notamment dans le cadre de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECAf), en vue […]

Les ministres de l’Habitat des Etats membres à la Banque de développement Shelter Afrique (ShafDB) participant aux travaux du 44e Assemblée générale (AG) de la Banque, tenue à Alger, ont appelé, mercredi, à renforcer les échanges intra-africains de matériaux de construction, notamment dans le cadre de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECAf), en vue de réduire les coûts de réalisation des logements et les rendre plus accessibles aux populations du continent. Ces appels ont été lancés lors d’une table ronde ayant regroupé les ministres participants, organisée au deuxième jour de l’évènement qui se tient du 15 au 17 juillet, sous le thème « L’autonomie et la souveraineté dans l’industrie du logement en Afrique: opportunités et défis ». Lors du débat, les ministres ont mis l’accent sur l’importance de recourir aux matériaux de construction locaux dans la réalisation des projets d’habitat, mettant en avant les expériences des Etats membres en matière de production de ces matériaux ainsi que les difficultés rencontrées dans ce domaine. Les intervenants ont souligné la nécessité de bâtir une véritable industrie africaine des matériaux de construction en encourageant notamment les échanges intra-africains de ces produits, à travers la mise en place d’une plateforme numérique permettant d’identifier les produits disponibles dans chaque pays ainsi que l’exploitation des potentialités de la ZLECAf. Ils ont , par ailleurs, mis en exergue l’importance de la création d’un réseau pour l’échange d’expertises entre les chercheurs et les industriels, en vue de développer des solutions innovantes dans le secteur des matériaux de construction, contribuant ainsi à proposer des logements avec des prix raisonnables. S’agissant du financement des projets de logement, les ministres ont discuté des moyens de renforcer le financement concessionnel, notamment en faveur des petites et moyennes entreprises (PME) activant dans la production de matériaux de construction. Ils ont également passé en revue les formules de financement disponibles dans les différents pays, ainsi que les défis liés à la satisfaction de la demande croissante de logements sociaux et économiques face à une croissance démographique rapide. Par ailleurs, les ministres ont appelé à élargir de la coopération interafricaine et à créer des fonds de financement continentaux, tout en renforçant le rôle de la Banque « Shelter Afrique » dans le financement des projets de logement. Les participants ont également évoqué l’expérience de l’Algérie en matière de diversification des outils de financement, notamment à travers la création de la Banque Nationale de l’Habitat (BNH) et son rôle dans le financement des logements selon la formule location-vente. Les participants ont également abordé les aspects politiques, réglementaires et juridiques liés au logement abordable, soulignant la nécessité de réformer les cadres juridiques et de réguler la demande réelle en matière de logement, tout en élaborant des plans urbains locaux tenant compte des aspects environnementaux et des droits de propriété, et en s’appuyant sur la numérisation globale dans la gestion du secteur. La rencontre a été également l’occasion de présenter le modèle « VIRAL », lancé par la Banque « Shelter Afrique », en tant que cadre analytique intégré pour évaluer le système de financement du logement dans les pays membres. Ce modèle repose sur la vision des pays concernant les objectifs du logement abordable, le rôle des institutions financières et gouvernementales, le cadre juridique du crédit immobilier, et l’identification des principaux acteurs du secteur, ainsi que l’encouragement des initiatives locales telles que les coopératives et les fonds de financement participatif.
Reda A.