Au cœur de l’Est algérien: Guelma, l’évasion parfaite entre histoire, nature et détente

À la croisée des montagnes verdoyantes, des sources thermales bouillonnantes et des vestiges romains oubliés, Guelma offre une escapade inédite au cœur de l’Est algérien. Par Hafit Zaouche Entre détente, découverte et déconnexion, cette wilaya révèle un potentiel touristique insoupçonné, propice au ressourcement autant qu’à l’émerveillement. Nichée dans l’Est algérien, à seulement 60 kilomètres d’Annaba, […]

Juil 14, 2025 - 20:53
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Au cœur de l’Est algérien: Guelma, l’évasion parfaite  entre histoire, nature et détente

À la croisée des montagnes verdoyantes, des sources thermales bouillonnantes et des vestiges romains oubliés, Guelma offre une escapade inédite au cœur de l’Est algérien.

Par Hafit Zaouche

Entre détente, découverte et déconnexion, cette wilaya révèle un potentiel touristique insoupçonné, propice au ressourcement autant qu’à l’émerveillement.
Nichée dans l’Est algérien, à seulement 60 kilomètres d’Annaba, Guelma est une terre d’histoire, de nature et de mémoire. Autrefois l’un des greniers de Rome, elle s’étend aujourd’hui comme un livre à ciel ouvert, mêlant vestiges antiques, stations thermales, montagnes majestueuses, traditions vivaces et paysages verdoyants. Guelma mérite plus que jamais d’être redécouverte.
Construite sur l’antique Calama, la ville actuelle repose sur un patrimoine bimillénaire. Le théâtre romain, situé au cœur de la ville, en est l’un des joyaux les plus remarquables. Avec ses
4 500 places, il témoigne du rayonnement culturel qu’a connu la cité au début du premier siècle. Aujourd’hui encore, il abrite un musée archéologique où se croisent les regards d’Esculape, de Neptune et d’innombrables statues et stèles récupérées sur les sites alentour.
Mais Guelma ne vit pas que dans ses pierres. Elle est aussi terre d’eau, de feu et de brume chaude. Ses stations thermales, dont la plus célèbre reste Hammam Debagh, sont réputées pour la température extrême de leurs eaux (jusqu’à 97°C, l’une des plus élevées au monde) et pour leur cascade pétrifiée aux couleurs surnaturelles. C’est un chef-d’œuvre géologique unique, sculpté par le temps, prisé autant pour ses vertus curatives que pour sa beauté stupéfiante. D’autres stations comme Hammam Ouled Ali, Hammam N’bails, ou encore Bouhachana, accueillent chaque hiver des milliers de curistes venus de tout le pays. Et puis il y a la montagne, fière, puissante, témoin des luttes du passé. La Mahouna, Houara, Taya, Debagh… Ces sommets dépassant parfois les
1 400 mètres d’altitude veillent sur une nature encore sauvage. Parmi eux, la mystérieuse grotte de Ghar Djemaa, perchée dans la commune de Bouhamdane, attire les randonneurs et les amateurs de spéléologie. C’est là que s’active une association locale dynamique, promoteur infatigable des sports de montagne et du parapente, qui contribue à faire de Guelma une destination nationale pour les amoureux de grands espaces.
Les forêts de Beni Salah, classées réserve naturelle, abritent les derniers cerfs de Barbarie. Ces forêts, mais aussi celles de Djebel El Ansal, Maouna, Bouarbid ou Haouara, sont les poumons verts de la wilaya,
havres de paix pour le camping, la randonnée, ou simplement une balade au grand air. L’eau pure y coule en abondance, notamment dans la région de Dahouara, riche de sources naturelles comme Aïn Mebarka ou Aïn Zouia.
Un autre joyau à ne pas manquer : Hammam N’bails et sa cascade bleutée de plus de 20 mètres, appelée El Guelta Zerga. Ce site naturel fabuleux, où jaillissent les eaux formant l’oued Seybous, est devenu un lieu de contemplation pour les amoureux de la nature.
Mais Guelma, c’est aussi une histoire douloureuse, une mémoire gravée dans la chair. En mai 1945, elle fut l’un des théâtres du génocide colonial français, où des centaines d’Algériens furent massacrés. Plus tard, pendant la guerre de Libération, elle s’illustra par de nombreuses batailles, notamment celle de Mermoura, le 28 mai 1958. Cette victoire symbolique face au colonel Jean Pierre reste gravée dans la mémoire collective. L’hôtel Mermoura, chef-d’œuvre architectural , porte encore ce nom, comme une manière de faire vivre le passé dans le présent.
Oued Zenati, une autre commune emblématique, est réputée pour ses cultures de blé dur – elle approvisionnait autrefois plusieurs pays européens – et sa Zlabia Boumendjel, réputée comme la meilleure du pays. Un détour savoureux dans ce voyage aux mille facettes.
Et puis il y a Aïn Sefra, station d’altitude à 1 400 mètres, perchée sur les hauteurs de la Maouna. Ce site encore peu connu est un véritable havre de fraîcheur en été, avec ses forêts denses et son silence apaisant. Un coin de paradis pour ceux qui cherchent à se ressourcer.
Guelma est à visiter absolument.
C’est une terre d’équilibre, où se croisent les forces de l’eau, de la pierre et du vent. C’est aussi une terre de contrastes : chaude et verte, montagneuse et thermale, historique et vivante.
Il est temps d’ouvrir les yeux sur Guelma. Et surtout, d’y aller.
H. Z.