Confrontation
Le 22 avril dernier, dès l’annonce par les autorités locales qu’un attentat visant des civils indiens avait été perpétré dans la vallée de Baisaran, près de la commune de Pahalgam, au Jammu-et-Cachemire, territoire sous administration indienne situé à la frontière entre l’Inde et le Pakistan, les inquiétudes d’une escalade avaient débutées. Au cours de cet […]

Le 22 avril dernier, dès l’annonce par les autorités locales qu’un attentat visant des civils indiens avait été perpétré dans la vallée de Baisaran, près de la commune de Pahalgam, au Jammu-et-Cachemire, territoire sous administration indienne situé à la frontière entre l’Inde et le Pakistan, les inquiétudes d’une escalade avaient débutées. Au cours de cet attentat, au moins 28 touristes indiens sont tués et plus d’une vingtaine sont blessés par des terroristes islamistes pakistanais. Aujourd’hui malheureusement les craintes se sont concrétisées et les deux pays semblent vouloir réanimer le conflit du cachemire, qui oppose l’Inde, le Pakistan et la Chine depuis 1947. L’Inde a en effet déclaré mardi la guerre de l’eau au Pakistan en annonçant qu’elle allait «couper l’eau» des fleuves qui prennent leur source sur son territoire et irriguent le Pakistan, en représailles à l’attentat meurtrier commis au Cachemire indien. «L’eau appartenant à l’Inde s’écoulait jusque-là vers l’extérieur, elle sera désormais stoppée pour servir les intérêts de l’Inde et sera utilisée pour le pays», a déclaré le Premier ministre indien Narendra Modi lors d’un discours public. L’Inde a suspendu sa participation à un traité de partage des eaux signé en 1960 avec le Pakistan. Quelques heures avant la déclaration de Narendra Modi, le Pakistan a accusé l’Inde de modifier le débit du fleuve Chenab, l’un des trois placés sous son contrôle selon le traité de 1960. Après la décision indienne de suspendre unilatéralement le traité, le Pakistan avait prévenu que toute tentative de perturber le débit de ces fleuves serait considérée comme «un acte de guerre». De nombreux experts et les populations redoutent une confrontation militaire entre les deux puissances nucléaires, qui se sont déjà livrées plusieurs guerres. Depuis une dizaine de nuits, soldats indiens et pakistanais échangent des tirs d’armes légères le long de la frontière qui sépare leurs pays. Sans avoir fait de victimes pour l’instant, selon New Delhi Ces derniers jours, le Pakistan a de son côté procédé à deux tirs d’essai de missiles sol-sol. Celui conduit samedi concernait un engin d’une portée de 450 km, la distance qui sépare la frontière pakistanaise de la capitale indienne New Delhi. L’Inde doit précisément mener cette semaine des exercices de défense civile visant, selon son ministère de l’Information, à préparer la population à «se protéger en cas d’attaque». Dans ce climat, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a exhorté lundi les deux pays à «s’éloigner du précipice». «Il est essentiel, particulièrement à cette heure critique, d’éviter une confrontation militaire qui pourrait facilement devenir incontrôlable», a souligné Guterres devant la presse. Mais loin de se calmer la situation ne fait qu’empirer l’Inde et le Pakistan s’étant violemment bombardés hier, faisant au moins 26 morts côté pakistanais et 12 côté indien, en faisant la confrontation militaire la plus grave entre les deux pays depuis deux décennies. Reste à espérer que la situation ne prenne pas une plus grande ampleur alors que les États-Unis se sont rapprochés ces derniers mois de New Dehli et que la Chine s’est rapproché d’Islamabad. Les deux super puissances, qui s’opposent déjà sur un grand nombre de dossiers, ont une fois encore des intérêts contraires. F. M.