Développement des PME africaines  : La clé de la croissance du continent

Dans la continuité de de la quatrième édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), plusieurs experts algériens et étrangers ont animé, ce samedi, un panel consacré à l’intégration des petites et moyennes entreprises (PME) africaines dans les marchés régionaux et mondiaux, en mettant en lumière les défis structurels auxquels font face les acteurs économiques, ainsi que les pistes d’accompagnement envisagées à l’échelle nationale continentale.

Le directeur des PME au ministère de l’Industrie, Mohamed Ben Youcef Ben Bouali, a indiqué que l’Algérie entend réaffirmer son engagement historique dans le panafricanisme. « L’Afrique aux Africains », a-t-il souligné, dans une allocution lue au nom du ministre de l’Industrie, citant le président de la République, avant d’insister sur la nécessité de renforcer la compétitivité des entreprises locales.

Selon ce responsable, le tissu économique africain est largement dominé par de très petites structures. En 2020, la Banque mondiale avait recensé 240 millions d’entreprises sur le continent, dont seulement 12,7 % employaient du personnel. Autrement dit, 99 % des sociétés en Afrique sont des micro-entreprises de un à trois employés. Toutefois, un chiffre inspire l’optimisme, 27 % des entrepreneurs sont des femmes, l’un des taux les plus élevés au monde, illustrant leur contribution déterminante aux économies locales.

L’Algérie mise sur un arsenal législatif pour stimuler le développement de ses PME. La loi 17-02 sur le développement de la PME et le code de l’investissement promulgué en 2022 (loi 22-18) visent à établir un dialogue entre l’État, en tant que facilitateur, et les opérateurs économiques, dans le but d’identifier les manques qu’il s’agisse de formation, de cadre juridique, ou d’écoulement des marchandises, et y répondre conjointement.

L’accompagnement passe également par des incitations fiscales et parafiscales, la promotion de l’innovation et l’intégration d’outils liés à la production durable et à l’économie circulaire.

Au niveau continental, les intervenants ont rappelé que les PME représentent 95 % des entreprises enregistrées en Afrique subsaharienne, emploient 80 % de la main-d’œuvre et contribuent pour près de la moitié au PIB. « Elles ne sont pas une simple statistique, mais bien le moteur de nos économies », a souligné un panéliste, mettant en avant les réformes portées par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui vise à lever les barrières au commerce et à moderniser le climat des affaires.

L’écueil du financement

La question du financement reste l’un des principaux obstacles, selon les experts. Pour y répondre, la Banque africaine d’import-export (Afrexim Bank) a mis en place un programme de développement des PME exportatrices. Plus de 18 milliards de dollars ont été mobilisés, en grande partie pour soutenir les entreprises impliquées dans le commerce régional, avec une attention particulière pour les initiatives portées par les jeunes et les femmes.

Au-delà du financement direct, Afreximbank multiplie les partenariats avec les banques locales, ONG et institutions de développement pour adapter ses solutions aux différents profils de PME.

Si les initiatives se multiplient, le chemin reste long pour permettre aux PME africaines, et algériennes en particulier, de franchir un cap en matière de compétitivité et d’intégration internationale. Le défi est de transformer ces millions de micro-entreprises en acteurs solides capables de peser durablement dans les chaînes de valeur régionales et mondiales.

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