Idéologie
Si Donald Trump a l’Union Européenne, et ses institutions, dans le collimateur, exprimant une antipathie à peine voilée à l’égard notamment d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission Européenne, elle-même s’est montrée ses dernières semaines, particulièrement offensive vis-à-vis de la Maison-Blanche. Toutefois, en Europe, tous les dirigeants ne sont pas foncièrement opposés au […]

Si Donald Trump a l’Union Européenne, et ses institutions, dans le collimateur, exprimant une antipathie à peine voilée à l’égard notamment d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission Européenne, elle-même s’est montrée ses dernières semaines, particulièrement offensive vis-à-vis de la Maison-Blanche. Toutefois, en Europe, tous les dirigeants ne sont pas foncièrement opposés au président américain, et certains cherchent même des solutions pour une conciliation effective et rapide notamment sur le dossier des taxes douanières. C’est le cas de Georgia Meloni qui a de longue date exprimé son engouement pour Trump et qui le rencontre cette semaine pour tenter d’apaiser la situation entre l’UE et les États-Unis. En déplacement à Washington la première ministre italienne a affirmé jeudi que Donald Trump se rendrait en Italie « dans un futur proche ». « Je tiens à remercier le président Trump d’avoir accepté une invitation pour une visite officielle à Rome dans un futur proche et à envisager la possibilité de rencontrer également l’Europe à cette occasion », a déclaré la dirigeante italienne aux côtés du président américain dans le Bureau ovale. L’Italie considérait les États-Unis comme un « partenaire fiable », a-t-elle ajouté, avant d’assurer qu’un accord pourra « bien sûr être conclu » avec les États-Unis sur le sujet des droits de douane. Donald Trump s’est de son côté dit sûr « à 100%» qu’il y aura un accord sur les droits de douane avec l’UE. La cheffe de la coalition conservatrice au pouvoir à Rome est la première dirigeante de l’UE à se rendre à la Maison-Blanche depuis qu’a éclaté la guerre des droits de douane, alors que la Banque Centrale Européenne (BCE) vient de s’accorder pour une baisse de 0,25 point des taux directeurs pour renforcer l’économie de la zone euro. Sa présidente Christine Lagarde a déclaré jeudi que la BCE devait « faire face à l’imprévisible » et à se montrer « agile » face au contexte incertain de guerre commerciale menée par les États-Unis. La directrice du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a de son côté affirmé dans son traditionnel discours de lever de rideau des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale que malgré les « incertitudes » engendrées par les « politiques commerciales », les projections de croissance, « en baisse notable », ne « montrent pas de récession ». Les relations entre Giorgia Meloni et Donald Trump, qui partagent un large socle idéologique, sont réputées pour être très bonnes. La première ministre, qualifiée de « dirigeante fantastique » par le Républicain, avait été la seule dirigeante de l’UE à avoir été invitée en janvier à son investiture. Soulignant cette « relation très spéciale », de hauts responsables américains ont estimé que Meloni pourrait servir d’intermédiaire pour un accord entre l’Europe et les États-Unis. « Nous espérons que la première ministre et le président seront en mesure de faire avancer les choses », a déclaré un responsable de l’administration Trump aux journalistes avant la rencontre. « Nous sommes ouverts, nous sommes disponibles, nous sommes prêts à conclure des accords avec les pays qui prennent cela au sérieux. Nous espérons que l’Italie et l’UE en feront partie », a-t-il ajouté. Mais pour le moment l’Italie semble être la seule nation européenne prête à tendre la main à la Maison-Blanche alors que du côté de l’UE l’on semble au contraire préparer l’offensive. Reste à voir si la mission d’émissaire de Meloni sera couronnée de succès, et si cela changer la dynamique au sein de l’UE, où la dirigeante, issue d’une coalition de droite nationaliste, est souvent mise de côté par les libéraux de l’UE.