Infrastructures et services publics : Une avalanche de carences en débat à Oum El Bouaghi

Les travaux de la quatrième session ordinaire de 2024 de l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW) d’Oum El Bouaghi se sont ouverts mardi 25 février. Suite à l’allocution d’ouverture prononcée par le président de l’APW par intérim, les élus ont approuvé à l’unanimité l’ordre du jour. Celui-ci comportait les réponses aux recommandations émises lors de la troisième session ordinaire, la présentation et le débat du rapport de la rentrée universitaire 2024/2025, de la rentrée de la formation professionnelle, ainsi que l’examen de la situation du développement de la wilaya. Le chef de l’exécutif a exprimé sa disponibilité à collaborer avec toutes les parties prenantes, soulignant son engagement à maintenir ouverts les canaux de dialogue et à soutenir toutes les initiatives sérieuses visant à dynamiser le développement local. Il a présenté les grands projets inscrits pour la wilaya, tout en insistant sur les défis futurs à relever. La commission de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle de l’APW a profité de cette occasion pour mettre en lumière plusieurs insuffisances nécessitant une intervention urgente. Parmi les priorités figurent l’accélération de la réalisation d’une soixantaine de logements de fonction destinés aux enseignants universitaires, avec la proposition d’un quota supplémentaire pour combler les besoins et garantir la stabilité des cadres. D’autres préoccupations ont été soulevées, notamment la rénovation de la tour administrative de l’université, la réhabilitation de certains espaces, trottoirs et chaussées du campus, ainsi que la nécessité de trouver une solution au problème des kiosques qui défigurent l’entrée de l’établissement et favorisent des comportements incompatibles avec le milieu académique. La commission a également évoqué l’exploitation des structures universitaires non utilisées, en suggérant leur transformation en école normale supérieure, conformément aux orientations du ministère de l’Éducation visant à élargir le réseau des écoles supérieures. Elle a par ailleurs souligné l’urgence de créer un restaurant central pour les étudiants résidents, qui proviennent de pas moins de 38 wilayas. Parmi les autres difficultés mentionnées figurent les perturbations d’alimentation en eau potable à l’institut des sciences et techniques des activités physiques et sportives, les retards considérables dans l’équipement des vingt laboratoires de la faculté des sciences et des sciences appliquées d’Aïn Beïda, ainsi que la nécessité d’aménager une passerelle reliant le campus central aux trois facultés situées au sud.

Gros plan sur la santé

Les élus ont également soulevé plusieurs préoccupations majeures concernant d’autres secteurs. Ils ont notamment déploré les retards considérables dans l’achèvement des logements promotionnels des promoteurs Bouzidi et Dahdouh à Aïn Beïda, dont les chantiers datent de quinze ans, ainsi que l’absence d’un plan de circulation pour cette même ville. Dans le domaine de la santé, un intervenant a signalé l’absence d’augmentation depuis cinq ans du budget de fonctionnement (titre deux) pour l’Etablissement Public Hospitalier (EPH) Bouhafs de Meskiana. En réponse, le Directeur de la Santé et de la Population (DSP) a précisé que ce budget était passé de 11,8 milliards en 2024 à 13,4 milliards en 2025. Concernant la polyclinique de Ksar Sbahi, jugée dans un état déplorable par un élu et dont la situation avait été soulevée à maintes reprises en séance plénière de l’APW, le DSP a annoncé le début des travaux de transformation de la bibliothèque locale en structure sanitaire, en attendant l’accord de principe pour la réalisation d’une nouvelle polyclinique. Un autre membre de l’APW a déploré que la majorité des patients pris en charge par la polyclinique d’Aïn Yagout (wilaya de Batna) soient des résidents d’Ouled Zouaï, commune rurale d’Oum El Bouaghi limitrophe de Batna, situation due à l’insuffisance des soins médicaux dans leur propre commune. Face à l’intense affluence des patients à l’EPH Amor Hamouda de Aïn Fakroun, un élu s’est interrogé sur l’arrêt des travaux de réalisation du nouvel hôpital d’une capacité de 120 lits. Pour répondre au manque de sages-femmes dans les communes rurales, le wali a tenu à rassurer l’assistance en annonçant l’affectation prochaine de 43 sages-femmes, récemment diplômées de l’institut paramédical, vers ces zones, répondant ainsi à la nécessité de rapprocher les services d’obstétrique des citoyennes. La session s’est conclue par une intervention concernant les retards dans l’achèvement du siège de la direction de l’Education, dont le taux de réalisation stagne à 80 % depuis trois ans.

 K. Messaad

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