Le caftan algérien, un héritage vestimentaire enraciné et perpétué à travers les temps
ALGER - Bien plus qu'un costume traditionnel, le caftan algérien reflète le génie d'un savoir-faire ancestral authentique et un patrimoine vestimentaire jalousement préservé et transmis de génération en génération. Confectionné et brodé par les artisans algériens les plus qualifiés, le caftan est aujourd'hui reconnu dans le monde entier pour sa valeur culturelle et sa profondeur historique, grâce à l'intérêt accordé à ce patrimoine vestimentaire par les autorités algériennes. L'intérêt pour ce patrimoine vestimentaire s'est traduit par le classement du "caftan constantinois" (Caftan El-Kadi) -l'un des éléments du dossier relatif au costume féminin de cérémonie dans le Grand Est algérien- dans la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO en décembre 2024. Considéré comme un "héritage historique" et un des "éléments clés" de l'identité algérienne, le caftan traditionnel remonte à une période historique lointaine. Initialement masculin avant de devenir un costume féminin de cérémonies nuptiales et festives, le caftan a été porté par des souverains des dynasties Ziride durant leur règne en Afrique du nord (Xe siècle- XIVe siècle) et Zianide, selon les propos de Meriem Guebaïlia, directrice du Musée national des arts et expressions culturelles traditionnelles de Constantine. A partir du XVIe, le caftan, perpétué par les Ottomans, a connu une "expansion notable", grâce à l'essor de l'artisanat traditionnel, explique cette spécialiste en patrimoine, associée au comité de préparation du dossier soumis à l'Unesco par l'Algérie. Confectionnés en velours, soie ou tissus soyeux, en laine ou en coton, le "Caftan El-Kadi", un des costumes féminins les plus emblématiques, reflète le "caractère patrimonial profondément enraciné dans la plupart des familles du grand Est algérien", a-t-elle mentionné. Son ancienneté a été prouvée par les actes de mariage datant du XVIIe siècle, consignés dans les archives de Constantine et d'Alger, mentionnant le caftan comme élément de la dot nuptiale, selon Mme Guebailia. En plus des collections algériennes aux musées nationaux du Bardo d'Alger, des arts et traditions populaires de la Casbah et du Musée national des antiquités et des arts islamiques, le caftan algérien a également marqué par sa présence dans des musées, des palais et des collections privées à travers le monde. Le Musée de Stockholm (Suède) expose un caftan offert par Ali Pacha au roi de Suède à l'occasion de la signature du traité de 1731, alors que le Musée de Vienne expose des caftans, dont un modèle en soie de Tlemcen et une collection de l'impératrice d'Autriche de Wittelsbach, connue sous le nom de "Sissi" (1837-1898). En Syrie, le Musée de Damas conserve toujours un caftan appartenant à Lalla Zineb, fille de l'Emir Abdelkader. Le Musée national du Bardo à Alger abrite près de 20 pièces de caftans algériens, dont la plupart datent de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, selon le chef du département "inventaire et conservation", Aissaoui Mohamed. Cette collection rare, acquise ou donnée par certaines familles, provient de différentes villes d'Algérie dont Constantine, célèbre pour son "Caftan El-Kadi". Elle reflète "le génie du design et de la broderie des artisans algériens qui ont utilisé des matériaux nobles, comme le velours et la soie, soigneusement brodés de fils d'or et d'argent et incrustés de pierres précieuses, a relevé M. Aissaoui. Le Musée national des arts et traditions populaires de la Casbah abrite, lui aussi, une collection de cinq caftans datant de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, dont des modèles issus de Tlemcen. De son côté, la conservatrice du patrimoine au Musée national des antiquités et des arts islamiques a précisé que le musée préserve un "Caftan El-Kadi" datant du début du XXe siècle, un costume traditionnel à manches longues, de couleur rouge profond, ouvert sur le devant et brodé selon la technique dite "mejboud". Evoquant le statut culturel du caftan dans la société algérienne, la chercheuse en patrimoine, Asma Bathi, a mentionné que ce costume millénaire est jalousement préservé et perpétué, malgré les changements socioculturels. Fouad Azzi, artisan spécialisé dans la conception et la couture de costumes féminins et de fêtes traditionnelles, estime que le caftan algérien est un savoir-faire reflétant un aspect de l'identité et de la culture authentique de l'Algérie.


ALGER - Bien plus qu'un costume traditionnel, le caftan algérien reflète le génie d'un savoir-faire ancestral authentique et un patrimoine vestimentaire jalousement préservé et transmis de génération en génération.
Confectionné et brodé par les artisans algériens les plus qualifiés, le caftan est aujourd'hui reconnu dans le monde entier pour sa valeur culturelle et sa profondeur historique, grâce à l'intérêt accordé à ce patrimoine vestimentaire par les autorités algériennes.
L'intérêt pour ce patrimoine vestimentaire s'est traduit par le classement du "caftan constantinois" (Caftan El-Kadi) -l'un des éléments du dossier relatif au costume féminin de cérémonie dans le Grand Est algérien- dans la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO en décembre 2024.
Considéré comme un "héritage historique" et un des "éléments clés" de l'identité algérienne, le caftan traditionnel remonte à une période historique lointaine.
Initialement masculin avant de devenir un costume féminin de cérémonies nuptiales et festives, le caftan a été porté par des souverains des dynasties Ziride durant leur règne en Afrique du nord (Xe siècle- XIVe siècle) et Zianide, selon les propos de Meriem Guebaïlia, directrice du Musée national des arts et expressions culturelles traditionnelles de Constantine.
A partir du XVIe, le caftan, perpétué par les Ottomans, a connu une "expansion notable", grâce à l'essor de l'artisanat traditionnel, explique cette spécialiste en patrimoine, associée au comité de préparation du dossier soumis à l'Unesco par l'Algérie.
Confectionnés en velours, soie ou tissus soyeux, en laine ou en coton, le "Caftan El-Kadi", un des costumes féminins les plus emblématiques, reflète le "caractère patrimonial profondément enraciné dans la plupart des familles du grand Est algérien", a-t-elle mentionné.
Son ancienneté a été prouvée par les actes de mariage datant du XVIIe siècle, consignés dans les archives de Constantine et d'Alger, mentionnant le caftan comme élément de la dot nuptiale, selon Mme Guebailia.
En plus des collections algériennes aux musées nationaux du Bardo d'Alger, des arts et traditions populaires de la Casbah et du Musée national des antiquités et des arts islamiques, le caftan algérien a également marqué par sa présence dans des musées, des palais et des collections privées à travers le monde.
Le Musée de Stockholm (Suède) expose un caftan offert par Ali Pacha au roi de Suède à l'occasion de la signature du traité de 1731, alors que le Musée de Vienne expose des caftans, dont un modèle en soie de Tlemcen et une collection de l'impératrice d'Autriche de Wittelsbach, connue sous le nom de "Sissi" (1837-1898).
En Syrie, le Musée de Damas conserve toujours un caftan appartenant à Lalla Zineb, fille de l'Emir Abdelkader.
Le Musée national du Bardo à Alger abrite près de 20 pièces de caftans algériens, dont la plupart datent de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, selon le chef du département "inventaire et conservation", Aissaoui Mohamed.
Cette collection rare, acquise ou donnée par certaines familles, provient de différentes villes d'Algérie dont Constantine, célèbre pour son "Caftan El-Kadi". Elle reflète "le génie du design et de la broderie des artisans algériens qui ont utilisé des matériaux nobles, comme le velours et la soie, soigneusement brodés de fils d'or et d'argent et incrustés de pierres précieuses, a relevé M. Aissaoui.
Le Musée national des arts et traditions populaires de la Casbah abrite, lui aussi, une collection de cinq caftans datant de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, dont des modèles issus de Tlemcen.
De son côté, la conservatrice du patrimoine au Musée national des antiquités et des arts islamiques a précisé que le musée préserve un "Caftan El-Kadi" datant du début du XXe siècle, un costume traditionnel à manches longues, de couleur rouge profond, ouvert sur le devant et brodé selon la technique dite "mejboud".
Evoquant le statut culturel du caftan dans la société algérienne, la chercheuse en patrimoine, Asma Bathi, a mentionné que ce costume millénaire est jalousement préservé et perpétué, malgré les changements socioculturels.
Fouad Azzi, artisan spécialisé dans la conception et la couture de costumes féminins et de fêtes traditionnelles, estime que le caftan algérien est un savoir-faire reflétant un aspect de l'identité et de la culture authentique de l'Algérie.