Le « Paracétamol challenge » : Les élèves s’empoisonnent pour un défi
Le « Paracétamol challenge », nouveau défi viral incitant les élèves à ingérer des doses dangereuses de médicaments, inquiète vivement le ministère de l’Éducation nationale. Face à cette pratique mortelle, et à d’autres dérives en milieu scolaire, comme l’usage abusif des smartphones, les boissons énergisantes ou encore les actes de vandalisme, l’institution appelle à une […] The post Le « Paracétamol challenge » : Les élèves s’empoisonnent pour un défi appeared first on Le Jeune Indépendant.

Le « Paracétamol challenge », nouveau défi viral incitant les élèves à ingérer des doses dangereuses de médicaments, inquiète vivement le ministère de l’Éducation nationale. Face à cette pratique mortelle, et à d’autres dérives en milieu scolaire, comme l’usage abusif des smartphones, les boissons énergisantes ou encore les actes de vandalisme, l’institution appelle à une mobilisation urgente pour préserver la santé et la sécurité des élèves.
Le « Paracétamol challenge » se propage depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, suscitant une vive inquiétude chez les jeunes en Algérie. Ce défi pousse les élèves à ingérer de fortes doses de ce médicament en vente libre, dans un esprit de provocation ou pour impressionner leurs camarades. Derrière ce « jeu » d’apparence anodine se cache un véritable danger mortel : atteintes hépatiques graves, troubles neurologiques, voire décès.
Conscient de la gravité de la situation, le ministère de l’Éducation nationale a lancé une alerte urgente, dénonçant une menace réelle pour la santé et la sécurité des élèves. Dans une note adressée à l’ensemble des établissements publics et privés, les responsables du secteur ordonnent le lancement immédiat de campagnes de sensibilisation à destination des élèves, des parents et du personnel éducatif. L’objectif : expliquer les dangers liés à la surconsommation de médicaments hors cadre médical, et briser l’image faussement inoffensive du paracétamol.
Contacté par Le Jeune Indépendant, le Dr Mouloud Merzouk, pédiatre, alerte sur la gravité du « Paracétamol Challenge », un phénomène viral préoccupant qui se propage largement sur les réseaux sociaux, en particulier TikTok. Selon lui, ce défi pousse des adolescents – parfois même de jeunes enfants – à consommer volontairement et en grande quantité du paracétamol, dans le but de tester leur tolérance ou d’impressionner leurs camarades.
Le Dr Merzouk met en garde contre les risques potentiellement mortels de cette pratique. Le paracétamol, rappelle-t-il, est une molécule antipyrétique utilisée pour faire baisser la fièvre et atténuer la douleur. Son action repose sur la neutralisation des protéines pyrogènes libérées lors d’une infection.
S’il est sans danger lorsqu’il est administré à petites doses contrôlées (jusqu’à 60 mg/kg/jour dans un cadre médical), toute surconsommation peut entraîner de graves atteintes au foie, voire une insuffisance hépatique aiguë irréversible. Dans certains cas, une greffe hépatique peut devenir la seule option pour sauver le patient.
Le spécialiste souligne que la prévention commence par une régulation stricte de la vente du paracétamol. Il appelle les pharmaciens à ne plus délivrer ce médicament sans ordonnance ni indication médicale précise.
Il invite également les parents à faire preuve d’une vigilance accrue, en rangeant les médicaments hors de portée des enfants et en limitant leur accès aux réseaux sociaux. Il suggère même, dans certains cas, de remplacer les smartphones par des téléphones analogiques pour réduire l’exposition à ces contenus dangereux.
Le Dr Merzouk insiste enfin sur le rôle essentiel que doivent jouer l’école et les médias dans la sensibilisation. Il appelle à intensifier les campagnes d’information pour mettre en lumière les dangers réels de ces défis, et à mobiliser tous les canaux de communication pour stopper la banalisation des médicaments en milieu jeune.
Un contexte scolaire de plus en plus préoccupant
Ce phénomène, selon la note ministérielle, ne constitue pas un cas isolé. Il s’inscrit dans un contexte plus large de dérives observées au sein des écoles. Le département, dirigé par Abdelhakim Belabed, dénonce également l’usage incontrôlé et illégal des smartphones dans les établissements, soulignant que ces appareils, omniprésents dans les cartables, perturbent sérieusement le bon déroulement des cours.
Mais le problème ne se limite pas à la distraction. Des vidéos sont régulièrement filmées dans les classes ou les couloirs, parfois même par des enseignants, puis publiées sur les réseaux sociaux sans autorisation des personnes concernées, créant un climat d’inquiétude et d’insécurité au sein des familles.
Par ailleurs, une autre pratique inquiétante se répand dans les établissements : la consommation de boissons énergisantes. Ces produits, largement disponibles dans le commerce, sont désormais formellement interdits dans l’enceinte scolaire. Leur consommation régulière, notamment chez les adolescents en pleine croissance, constitue une atteinte directe à leur équilibre physique et mental.
Le ministère évoque aussi une série de comportements jugés inadaptés : tabagisme (y compris via la cigarette électronique), tenues vestimentaires inappropriées et attitudes déplacées en classe.
La fin de l’année scolaire est également marquée par un phénomène de vandalisme. Certains élèves déchirent volontairement leurs manuels et cahiers, un geste interprété comme un rejet symbolique de l’institution éducative.
Face à ces dérives, le ministère appelle à une mobilisation générale. Les conseillers d’orientation sont invités à assurer un accompagnement psychologique pour les élèves les plus fragiles. De leur côté, les professionnels de la santé scolaire sont appelés à intensifier les activités de prévention et de sensibilisation sur les enjeux liés à la santé physique, mentale et psychologique.
Le ministère encourage également la participation des élèves aux clubs culturels et sportifs, tout en recommandant l’intégration d’activités éducatives valorisant les efforts des élèves. Il propose, entre autres, d’organiser des cérémonies de récompense pour les élèves exemplaires, ainsi que des opérations de collecte et de tri des cahiers et livres inutilisés, dans une démarche écologique.
Enfin, le ministère insiste sur la nécessité d’impliquer la société civile dans la mise en œuvre de programmes éducatifs et de sensibilisation complémentaires. Car face à un défi qui dépasse les murs de l’école, seule une action collective, réunissant enseignants, parents, professionnels de santé et acteurs associatifs, permettra de briser cette spirale dangereuse.
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