L’entrée en vigueur de la loi antidrogue permet la révélation de l’identité des trafiquants
La loi de lutte contre les stupéfiants est effectivement entrée en vigueur, prévoyant la révélation de l’identité des personnes impliquées dans le trafic de ces substances nocives. Cette mesure, jugée rigoureuse pour protéger la société et réprimer la criminalité, suscite néanmoins un vaste débat sur l’équilibre entre les impératifs de la dissuasion pénale et la […]

La loi de lutte contre les stupéfiants est effectivement entrée en vigueur, prévoyant la révélation de l’identité des personnes impliquées dans le trafic de ces substances nocives.
Cette mesure, jugée rigoureuse pour protéger la société et réprimer la criminalité, suscite néanmoins un vaste débat sur l’équilibre entre les impératifs de la dissuasion pénale et la garantie du respect des droits fondamentaux.
Dans ce contexte, l’avocate Farida Si Abdallah a expliqué que cette mesure « présente plusieurs avantages, dont le principal est de dissuader les trafiquants qui savent que leur identité sera rendue publique. Cela contribue à protéger les jeunes contre l’embrigadement dans les réseaux de trafic et crée une pression sociale qui affaiblit ces réseaux ».
Elle a toutefois mis en garde contre les inconvénients potentiels, tels que « l’atteinte à la présomption d’innocence si l’identité est divulguée avant qu’un jugement définitif ne soit prononcé, ou la création d’une stigmatisation sociale qui compliquerait le processus de réinsertion après l’exécution de la peine ».
Elle a souligné que « le succès de cette mesure est subordonné à l’établissement de garanties légales claires assurant que la publication intervienne après les décisions de justice définitives et non durant l’enquête ».
De son côté, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Lofti Boujemaa, a affirmé, lors de la présentation du projet de loi devant l’APN, que le texte « contient de nouvelles dispositions équilibrées alliant mesures préventives, curatives et répressives, eu égard aux graves répercussions des drogues sur la santé publique, la sécurité et l’ordre public ».
Le projet de loi comprend des dispositions visant à « renforcer la protection des établissements éducatifs et scolaires par des campagnes de prévention et la possibilité d’introduire des analyses périodiques pour le dépistage précoce de la consommation, avec l’accord des parents ou du juge des enfants.
Il exige également des résultats d’analyses négatifs dans les dossiers de recrutement des organismes publics et privés ». Le texte élargit aussi les mesures d’accompagnement pour les personnes libérées dans les affaires de stupéfiants afin de faciliter leur réinsertion, parallèlement à la mise en place de mécanismes de traçabilité des fonds suspects et à l’interdiction de quitter le territoire pour les personnes mises en cause jusqu’à l’achèvement de l’enquête.
Pour faire face aux crimes les plus graves liés aux stupéfiants, le projet de loi propose la peine de mort dans les cas où ils entraînent directement la mort ou causent des dommages graves à la santé publique, ou s’ils sont commis dans des circonstances aggravantes pour la société.