L’important rendez-vous de samedi à Oman entre Iraniens et Américains
Le monde a pour l’heure les yeux fixés sur les indices boursiers, comme si son avenir en dépendait, ce qui n’est pas vrai, les détournant ce faisant des événements en réalité le plus gros de conséquences, que sont les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient notamment. Celles-ci ne se terminent pas quoi que fasse le […]

Le monde a pour l’heure les yeux fixés sur les indices boursiers, comme si son avenir en dépendait, ce qui n’est pas vrai, les détournant ce faisant des événements en réalité le plus gros de conséquences, que sont les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient notamment. Celles-ci ne se terminent pas quoi que fasse le président américain à cet effet, lequel encore en campagne pour sa réélection se faisait fort d’y mettre fin en un rien de temps. Tout récemment, il recevait à la Maison-Blanche le Premier ministre israélien, un criminel de guerre, qui a parlé ouvertement du projet de désarmer complètement l’Iran, faute de quoi la guerre contre lui serait inévitable. Il a tenu ce langage alors que son hôte venait d’annoncer des négociations toutes prochaines avec Téhéran, qui seraient directes, qui se tiendraient au plus haut niveau dans le sultanat d’Oman. Par haut niveau, il faut entendre côté américain le sempiternel Steve Witkoff, qui décidément est sur tous les fronts, et du côté iranien le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi, qui depuis Alger a démenti que ces négociations soient directes, comme annoncé dans le Bureau ovale par Donald Trump en présence de Netanyahou, toutefois en minimisant ce point précis.
Les Iraniens sont pour la reprise des négociations avec les Américains, mais à deux conditions, d’une part qu’elles restent indirectes, du moins dans un premier temps, et de l’autre qu’elles ne portent que sur le programme nucléaire et la levée des sanctions économiques américaines. Pas question pour eux qu’elles s’étendent à d’autres sujets, et d’abord à leur programme balistique et à leur politique régionale. Les Américains ont averti par le biais d’un journal bien connu que Witkoff probablement ne se rendrait pas à Oman samedi prochain, jour prévu pour le lancement des négociations si ces dernières n’étaient pas directes, qu’ils enverraient dans ce cas quelqu’un d’autre à sa place. Pour les Américains et les Israéliens négociations indirectes et négociations interminables, cela revient au même. Les premiers n’ont pas fait savoir qu’ils annuleraient le rendez-vous de samedi si les Iraniens se refusaient toujours à des échanges directs, mais on sent déjà qu’ils sont disposés à prendre ce prétexte pour aller dans ce sens. Le rendez-vous d’Oman n’est peut-être pas celui de la dernière chance, peut-être y en aurait-il un autre s’il est manqué, mais tout porte à croire que la patience des Américains et des Israéliens est à bout, et qu’ils sont prêts à recourir à la manière forte si ce qui d’après eux constitue la solution politique à leur conflit avec l’Iran tourne court. Ils attendent de l’Iran qu’il accepte de démanteler ses installations nucléaires, qu’il mette fin à son programme balistique, et qu’il cesse tout soutien aux groupes hostiles à Israël et à la présence américaine dans la région. Il suffit de le dire pour être certain que cela n’appartient pas à l’ordre du possible. Et pour cause, cela équivaut à ce que l’Iran, pour éviter l’agression israélo-américaine, accomplisse de ses propres mains ce dont il est explicitement menacé, à savoir le sort libyen. On n’attendra pas longtemps avant que l’on soit fixé à cet égard. Dès samedi prochain, bien des choses se préciseront, à plus forte raison si le rendez-vous pris est annulé.