Qualif Mondial-2026 (Gr. G/9e journée) : Petkovic mobilise ses  joueurs

Depuis ce mardi en regroupement au CTN de Sidi-Moussa, les Verts préparent dans la sérénité et la bonne humeur le décisif rendez-vous avec la Somalie, prévu jeudi à Oran.

Ce mardi, jour des arrivées massives, le trajet, entre l’aéroport international d’Alger et le Centre technique national, a été très emprunté, avec de prime abord selfies et bref bain de foule, pour le capitaine Riyad Mahrez notamment. Avec le forfait attendu de Mohamed Amine Tougaï, blessé avec l’Espérance de Tunis, rapidement suppléé par le défenseur axial de la JS Kabylie Zinedine Belaïd, le groupe était au complet et prêt pour la traditionnelle légère séance de l’entame de stage, précédée comme le veut le protocole d’un petit discours du sélectionneur à propos du programme et des objectifs, pourtant clairs, de cet entracte international.

L’ancien patron technique de la Nati n’aura, toutefois, besoin ni d’utiliser les grands mots, ni d’actionner le moindre levier pour motiver les coéquipiers d’Aïssa Mandi, plus que jamais décidés à faire de ce rendez-vous avec la Somalie un tremplin direct pour les Amériques et leur Mondial atypique qui s’étendra du Canada au Mexique, en passant par les États-Unis.

Les coéquipiers du défenseur Ramy Bensebaini ont effectué leur première séance d’entraînement sur l’une des pelouses du Centre technique national (CTN) de Sidi Moussa.Programmée à 17h, cette séance a vu l’effectif scindé en deux groupes par le staff technique. Les joueurs ayant joué la veille avec leurs clubs respectifs, ont suivi un programme de récupération spécifique sous la supervision du préparateur physique Paolo Rongoni, tandis que le reste du groupe a pris part à une séance d’entraînement classique, axée sur le travail technique et tactique.Avant le début des exercices, le sélectionneur national, Vladimir Petkovic, a réuni ses joueurs pour une brève allocution.

Il a insisté sur l’importance d’aborder cette rencontre avec le plus grand sérieux afin de décrocher les trois points synonymes de qualification pour la Coupe du Monde 2026, et ce avant même la dernière journée face à l’Ouganda, prévue le 14 octobre prochain à Tizi-Ouzou. Aïssa Mandi, Nabil Bentaleb et Riyad Mahrez, les trois survivants de l’audacieuse cuvée 2014 qui avait fait trembler les futurs champions du monde allemands en 1/8èmes de finale au Beira Rio de Porto Alegre savent, d’ailleurs, que cette première édition à 48 nations sera certainement leur dernière grande compétition de la FIFA sous le maillot vert.

Pour l’ancien de Leicester City, qui n’a disputé qu’une partie du premier match de poule face à la Belgique, à Belo Horizonte, avant de disparaître du onze pour faire de la place à Abdelmoumen Djabou, cette formidable opportunité d’accueillir la Somalie représente une occasion en or, à ne rater sous aucun prétexte, d’assurer une seconde participation à la plus belle et plus prestigieuse compétition au monde. Forts, de fait, d’une motivation sans pareille et d’une douloureuse mais bénéfique expérience de l’échec, les Verts se préparent, dans la sérénité et la bonne humeur, à valider ce qui sera la cinquième participation algérienne à la Coupe du monde de la FIFA, après 1982, 1986, 2010 et 2014. Au terme de la 8e journée disputée en septembre dernier, la sélection nationale trône en tête du groupe G avec 19 points, devançant de quatre longueurs ses poursuivants directs, le Mozambique et l’Ouganda qui comptent 15 points chacun. La Guinée occupe la 4e place avec 11 unités, devant le Botswana (9 pts) et la Somalie (1 point).

Le casse-tête de Petkovic

Vladimir Petkovic doit sûrement redouter le moment de mettre un nom sur le poste d’ailier droit. Mahrez, Kebbal, Hadj Moussa, Bouanani. Les quatre sont gauchers, les quatre jouent sur l’aile droite. Ces ailiers faux pied partagent un style de jeu similaire. Le capitaine des Verts en est l’inspiration, le glacier d’où tout découle. C’est clair comme de l’eau de roche. Badredine Bouanani l’avoue volontiers. «Riyad Mahrez est un joueur qui m’a fait vibrer.

Je le regardais jouer à 12 ans, maintenant, je le côtoie en sélection. Je me suis beaucoup inspiré de lui», dira l’attaquant de Stuttgart au média 90 football. Idem pour le meilleur joueur du mois d’août en Ligue 1 (France), Ilan Kebbal, qui le considère comme le meilleur joueur de l’histoire de la sélection. Et pour Hadj-Moussa, c’est tellement flagrant que les journalistes hollandais n’ont pas tardé à le voir.  «La comparaison entre lui et Riyad Mahrez est logique, en raison de la similitude dans leur style de jeu et leur talent exceptionnel», déclare le célèbre journaliste néerlandais, Freek Jansen. Mais les jambes en feu de la jeunesse verte ne vont-elles pas faire fondre le non-éternel Riyad ? L’ancien Citizen est au cœur des critiques des suiveurs de l’EN, alors que la nouvelle génération est à son firmament. Hadj-Moussa et Bouanani se distinguent respectivement en Ligue des champions et en Europa League, pendant que l’ailier du Paris FC est le 3e meilleur buteur du championnat français.

Alors que le joueur de 34 ans n’est plus que l’ombre de lui-même en sélection, et surtout d’un point de vue physique, un vieillissement qui se traduit en chiffres : 4 tirs, dont 1 cadré, en 4 matchs de championnat saoudien. Le numéro 7 des Verts a certes marqué deux fois en Ligue des champions asiatique et donné deux passes décisives en Saudi League, mais c’est trop peu. Son activité sur le terrain se résume à coller à la ligne et distribuer les ballons. Mahrez n’arrive plus à faire de différence, à percuter, à multiplier les courses. Et ceci même face à des modestes sélections africaines.

Qu’en sera-t-il face aux cadors de la CAN ou contre les meilleures nations du monde ? Monstre sacré du ballon rond ou jeune premier voulant prouver, c’est la décision que devra prendre Vladimir Petkovic. Écarter son capitaine sera une décision difficile à prendre. Jouer avec un handicap en termes de repli défensif aussi, surtout si Riyad n’est pas aussi décisif. À la méritocratie statistique, Ilan Kebbal, avec ses 4 buts et 2 passes décisives en 7 matchs, est l’ailier droit le plus en forme. Le Parisien, à mi-chemin entre Messi et Mahrez, pourrait également occuper le poste de meneur de jeu, tandis que Bouanani, lui, peut s’exporter côté gauche. Seul Hadj-Moussa, copie carbone du capitaine, un grain de folie en plus, ne sait jouer qu’à ce poste. Un problème de riche pour l’EN, mais un riche problème pour la sélection.

Les Verts attendent les buts de Gouiri

Après huit rencontres sans but, l’attaquant international algérien de 25 ans a mis fin à sa disette en réalisant une prestation décisive, samedi, lors de la victoire de l’Olympique de Marseille sur la pelouse de Metz (3-0), à l’occasion de la 7e journée de Ligue 1. Auteur d’un but et d’une passe décisive, Gouiri a signé un retour en grâce au moment le plus opportun, à la veille du stage de la sélection nationale en vue des deux dernières journées des qualifications pour la Coupe du monde 2026. Entré en jeu à la 64ᵉ minute à la place d’un Pierre-Emerick Aubameyang discret, le joueur algérien n’a eu besoin que de cinq minutes pour s’illustrer.

D’abord passeur pour Matt O’Reilly à la 69ᵉ minute, il s’est ensuite offert un but splendide d’un enchaînement technique parfait (76ᵉ). Une réponse éclatante pour celui qui traversait une période difficile depuis le début de saison, au point d’avoir perdu sa place de titulaire sous les ordres de Roberto De Zerbi. Le technicien italien, qui avait récemment réaffirmé sa confiance en son joueur. «Gouiri est un grand talent, il vit une période compliquée, mais il reviendra fort», a vu ses propos confirmés sur le terrain.

Ce but, au-delà de la performance, redonne confiance à l’attaquant et offre à l’OM un atout offensif retrouvé à l’approche des échéances européennes. Mais c’est aussi du côté de Sidi Moussa que cette embellie fait des heureux. Attendu lundi pour rejoindre le stage des Verts, Gouiri arrive lancé et déterminé à briller sous le maillot algérien. Le joueur reste muet depuis cinq matches avec la sélection, mais il aura une occasion en or de débloquer son compteur jeudi prochain à Oran, face à la Somalie, dans une rencontre capitale pour la qualification au Mondial 2026.

Le sélectionneur Vladimir Petkovic compte sur l’élan de confiance de son attaquant pour dynamiser une ligne offensive en quête d’efficacité. Les supporters, eux, espèrent que le déclic survenu en club marquera aussi celui de Gouiri avec les Verts. Si tel est le cas, l’Algérie pourrait bien se rapprocher de son rêve : disputer une cinquième Coupe du monde de son histoire, aux États-Unis, au Canada et au Mexique.

«Je n’ai jamais douté de mes capacités»

Amine Gouiri a enfin retrouvé le sourire et le chemin des filets en mettant fin à une série de six matches sans la moindre contribution offensive. Un soulagement pour l’attaquant de 25 ans, qui assure n’avoir jamais perdu confiance en lui malgré la période difficile traversée depuis le début de l’exercice 2025-2026. En zone mixte, à l’issue de la rencontre, Gouiri s’est montré serein et lucide sur son retour en forme. «Je sais très bien ce dont je suis capable, et ce que je peux apporter à l’équipe. Je n’ai jamais douté.

Les buts allaient venir, il fallait juste rester concentré et continuer à travailler», a-t-il confié, tout sourire. Arrivé à Marseille en janvier 2025 en provenance de Rennes, Gouiri s’était rapidement imposé la saison dernière, terminant avec 10 buts et 3 passes décisives, toutes compétitions confondues. Des performances qui avaient fait de lui l’un des attaquants les plus prometteurs de Ligue 1. Mais depuis le coup d’envoi de cette nouvelle saison, le joueur formé à Lyon traversait une phase de vide inquiétante, avant de retrouver son efficacité ce week-end.

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