Progression

Dans une semaine se tiendront en Allemagne des élections législatives anticipées qui pourraient signer une première importante victoire de l’AfD (Alternative für Deutschland, Alternative pour l’Allemagne en français), le parti anti-immigration qui n’a cessé depuis l’ouverture des frontières du pays par Angela Merkel de gagner en popularité. Mais ce sont surtout les agressions et attentats […]

Fév 14, 2025 - 22:34
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Progression

Dans une semaine se tiendront en Allemagne des élections législatives anticipées qui pourraient signer une première importante victoire de l’AfD (Alternative für Deutschland, Alternative pour l’Allemagne en français), le parti anti-immigration qui n’a cessé depuis l’ouverture des frontières du pays par Angela Merkel de gagner en popularité. Mais ce sont surtout les agressions et attentats commis par des personnes d’origines étrangères qui ont fait le beurre du parti nationaliste. Et à une semaine des législatives, il est certain que le dernier attentat à la voiture bélier de jeudi aura un impact sur le vote des électeurs allemands. Un homme a en effet semé le chaos jeudi, près de la gare centrale de Munich, en fonçant dans une foule avec une petite voiture, fauchant 30 personnes, dont plusieurs sont dans un état grave. Le Chef du gouvernement régional de Bavière, Markus Söder, a parlé d’un «probable attentat», alors que la ville allemande s’apprête à accueillir une conférence internationale sur la sécurité cette fin de semaine. Le dernier bilan des autorités dans la soirée fait état de 30 blessés, «parmi lesquels des enfants et plusieurs personnes toujours entre la vie et la mort», selon le maire de Munich, Dieter Reiter. «Huit personnes sont très grièvement blessées et huit autres gravement», a-t-il dit. Le maire de Munich s’est dit profondément choqué par l’événement. Il a précisé que des enfants faisaient partie des blessés. Selon un porte-parole de la police locale, le conducteur de la voiture, un Afghan de 24 ans, se serait approché lentement de la gare centrale, où se tenait une manifestation de travailleurs syndiqués. L’homme aurait très lentement contourné une voiture de police qui protégeait les manifestants avant d’accélérer brutalement et de foncer sur les piétons. La police a stoppé le véhicule en tirant au moins un coup de feu, avant d’interpeller le jeune homme, connu des services de police pour des affaires de drogue et de vol à l’étalage. Sur X, la police a seulement fait savoir que le conducteur avait été neutralisé sur les lieux. Selon des médias allemands, il s’agit de Farhad N., né à Kaboul et arrivé en Allemagne à la fin de 2016, à 15 ans. Sa demande d’asile avait été rejetée, mais comme il avait trouvé un emploi, il avait le droit de rester en Allemagne. Selon les informations du magazine Spiegel, il aurait publié des messages à caractère islamiste avant de passer à l’acte. La police a parlé d’indices d’un contexte extrémiste concernant le jeune Afghan. Mais le ministre bavarois de l’Intérieur, Joachim Hermann, qui perdra sans aucun doute son poste dans une semaine, risque surtout de voir son parti perdre piteusement du fait de l’atroce atmosphère politique et sociale qui règne dans le pays, a affirmé sans surprise «qu’il était encore trop tôt pour se livrer à des hypothèses», invitant «à attendre les résultats de l’enquête de la police», qui passe au peigne fin le téléphone du suspect et ses messages sur les réseaux sociaux et qui a perquisitionné son logement. De son côté, le président de la région, Markus Söder, a affirmé que cette attaque prouvait que «quelque chose doit changer en Allemagne, et vite !» Le chancelier, Olaf Scholz, a pour sa part dénoncé un acte horrible et promis d’expulser le coupable d’Allemagne. «Ce criminel ne peut pas compter sur une quelconque clémence. Il doit être puni et doit quitter le pays», a-t-il assuré. Le favori des sondages pour remplacer Olaf Scholz à la chancellerie, le conservateur Friedrich Merz, a lui promis de rétablir l’ordre et le droit de manière conséquente. La sécurité des gens en Allemagne sera la première des priorités, a-t-il dit. Mais de nombreux Allemands semblent estimer qu’ils ne peuvent plus compter sur leurs dirigeants actuels pour assurer leur protection, à l’instar de Joachim Hermann, qui fait son possible pour minimiser l’évènement, dans l’espoir de freiner la progression de l’AfD, inévitable à ce rythme, dans les urnes, et qui réfute même les motivations de l’assaillant alors même que la police à fait état d’une «orientation islamiste» et d’une «motivation religieuse».