Régulation du marché des cours particuliers : La grève des élèves prend de l’ampleur à Annaba !

Face aux mises en garde du ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Tayeb Zitouni, concernant le statut des cours de soutien dans les écoles privées, plusieurs établissements ont mis fin à leurs programmes parallèles à leurs registres de commerce. Cette suspension soudaine des cours de soutien aurait enclenché une réaction en chaîne nationale sous forme de grèves d’élèves dans plusieurs wilayas. Ce mouvement estudiantin, encore sans nom officiel, a atteint la wilaya d’Annaba hier, dimanche 19 janvier. La première étincelle s’est déclenchée au lycée Kouba dans la commune d’Annaba, avec un mouvement de manifestation porté par l’ensemble des élèves. Ces derniers ont boycotté les cours hier, rejoignant ainsi le mouvement national qui gagne du terrain à chaque nouvel établissement touché par la grève. Mais pourquoi cette grève soudaine ? Est-ce pour protester contre la suspension des cours de soutien dans les établissements privés ? Contre le volume horaire des cours dans les établissements ? Ou en raison de la baisse de qualité de l’enseignement dans les établissements publics ? Selon certains parents, cette grève résulte de la conjugaison de tous ces éléments, et plus encore. « En cours, notre enseignant se contente de nous faire des introductions en matière. Pour le reste, il nous dit que nous comprendrons mieux pendant les cours privés », explique une élève en terminale du lycée Saint Augustin. Elle affirme ainsi que certains enseignants travaillent en binôme avec d’autres professeurs dispensant des cours privés. Le cœur de la crise actuelle n’est pas les cours privés en soi, qui ont toujours existé pour les élèves en difficulté dans certaines matières. Le véritable problème réside dans la normalisation des cours privés en dehors des murs des écoles publiques. Cette normalisation implique que les cours privés sont devenus une donnée vitale et inévitable dans le parcours scolaire public des enfants. Les enseignants en sont conscients, les parents le sont également et se retrouvent sans alternative, tandis que les élèves en subissent les conséquences. Sans parler d’autres considérations qui dépassent largement le cadre de l’enseignement… Faut-il réglementer les écoles de langues privées ? Oui. Faut-il mettre fin au « commerce » des cours privés qui met en jeu l’avenir des enfants ? Évidemment. Mais comment procéder de manière à ne pas impacter le cursus scolaire des dix millions d’élèves scolarisés en 2025 ? Telle est la question cruciale.

Soufiane Sadouki

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