Relation algéro-française : Une normalisation en attendant le règlement des dossiers…

Après une visite marathon d’une journée à Alger, avant-hier dimanche, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a à minima réussi le pari de relancer la coopération entre les deux pays. S’il a pu obtenir des résultats sur certains dossiers, d’autres devront encore attendre. Si dans son allocution, prononcée après sa sortie du palais […] The post Relation algéro-française : Une normalisation en attendant le règlement des dossiers… first appeared on L'Est Républicain.

Avr 8, 2025 - 14:07
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Relation algéro-française : Une normalisation en attendant le règlement des dossiers…

Après une visite marathon d’une journée à Alger, avant-hier dimanche, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a à minima réussi le pari de relancer la coopération entre les deux pays. S’il a pu obtenir des résultats sur certains dossiers, d’autres devront encore attendre. Si dans son allocution, prononcée après sa sortie du palais présidentiel, où il était reçu par le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune, le chef de la diplomatie française a bien choisi ses mots pour éviter un éventuel dérapage, la moisson de sa mission n’est pour l’instant pas à la hauteur des attentes. Sur des sujets comme la sécurité par exemple, la coopération semble avoir bien repris. « Les contacts entre les services de renseignement reprennent. Une réunion des plus hauts responsables de la sécurité de nos deux pays est désormais actée. Et de même nous aurons un dialogue stratégique sur le Sahel », a en effet confirmé Barrot. En plus de la coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme au Sahel, les deux pays travaillent main dans la main pour lutter contre le retour des terroristes  de Syrie, après la chute de Bachar Al Assad. Parmi ces terroristes, beaucoup disposent de la double nationalité algérienne et française. Sur le plan économique, les choses avancent également, à en croire les responsables français. Le chef de l’État aurait en effet promis de débloquer certains projets en suspens, à l’image de la relance de l’usine Renault d’Oued Tlélat à Oran, où les installations sont déjà en place et n’attendent que l’autorisation du ministère de l’Industrie. D’autres projets connaîtront probablement le même sort, notamment dans le domaine de l’agroalimentaire. En plus de cela, une délégation du Conseil de Renouveau Économique Algérien (CREA) se rendra bientôt en France, pour explorer les voies de la coopération entre les deux pays. Dans le domaine de la mémoire, les dossiers sont également débloqués : la commission mixte d’historiens algériens et français va bientôt reprendre bientôt ses travaux, avec une rencontre à Paris, avant que l’historien français Benjamin Stora ne vienne à Alger, dans les prochaines semaines, et les universitaires remettront leurs rapports aux deux chefs d’État avant l’été prochain. Si ce sont ces documents qui serviront de base de travail pour les prochaines années, là aussi, la tâche ne sera pas facile. En effet, on sait d’ores et déjà que les historiens algériens insisteront lors de leurs discussions avec leurs homologues français sur la restitution des archives algériennes, une éventualité qui nécessite une révision de plusieurs lois en France. En revanche, des dossiers très sensibles, comme celui de l’émigration, ne trouveront pas de solution dans l’immédiat. Si les autorités algériennes ont confirmé leur volonté de coopérer avec la France, elles ont demandé à leurs homologues françaises de « repasser » par les consulats algériens et de traiter les dossiers des personnes sous Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) au cas par cas. Un niet catégorique donc à la demande du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a remis récemment une liste de « personnes dangereuses » aux autorités algériennes sans passer par le consulat. Afin de poursuivre le dialogue sur le sujet, une réunion regroupant les préfets français et les consuls algériens sera bientôt organisée à Paris. Il en va de même pour le dossier judiciaire, où rien de concret n’a pour l’instant été décidé, si ce n’est la visite prochaine du ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, qui traitera lui-même de cette question et plus spécialement du dossier des « biens mal acquis », avec le gouvernement algérien. L’Algérie insiste en effet sur la nécessité d’extrader certaines figures de l’ancien régime, poursuivies et condamnées dans des affaires de corruption. C’est le cas de l’ancien ministre, Abdesselam Bouchouareb, que la France a refusé d’extrader vers l’Algérie, en raison de son âge et de son état de santé. En attendant, une délégation de juges algériens se rendra en France pour étudier tous les dossiers auprès du Pôle national financier français, chargé notamment des crimes économiques. Il reste que la normalisation des relations entre les deux pays est sérieusement amorcée et qu’elle sera confirmée dans les prochains jours, avec la nomination d’un nouvel ambassadeur d’Algérie à Paris.

Akli Ouali

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