Accusations du Mali et ses Alliés : Alger dénonce des allégations mensongères

Les relations algéro-maliennes, jadis modèle de stabilité et d’amitié, sont de nouveau mises à l’épreuve, suite à la destruction par les unités de l’Armée Nationale Populaire (ANP), dans la nuit du 31 mars au 1er avril, d’un drone TZ-98 malien, de fabrication turque, qui a survolé l’espace aérien sur une profondeur de 1,6 kilomètre. Aux […] The post Accusations du Mali et ses Alliés : Alger dénonce des allégations mensongères first appeared on L'Est Républicain.

Avr 8, 2025 - 14:07
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Accusations  du Mali et ses Alliés : Alger dénonce des allégations mensongères

Les relations algéro-maliennes, jadis modèle de stabilité et d’amitié, sont de nouveau mises à l’épreuve, suite à la destruction par les unités de l’Armée Nationale Populaire (ANP), dans la nuit du 31 mars au 1er avril, d’un drone TZ-98 malien, de fabrication turque, qui a survolé l’espace aérien sur une profondeur de 1,6 kilomètre. Aux accusations de la junte malienne, assimilant l’action de défense du territoire algérien par les forces de l’ANP à une « action hostile préméditée du régime d’Alger », la réaction de notre ministère des Affaires étrangères, comme de juste, ne s’est pas fait attendre. Un communiqué alliant à la fois courtoisie diplomatique et fermeté politique a été rendu public, hier lundi, qui commence par exprimer la « grande consternation » de l’Algérie concernant le gouvernement malien et celui émanant du collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel (CES). « Par son communiqué, le gouvernement de la transition au Mali porte de graves accusations contre l’Algérie. En dépit de leur gravité, toutes ces allégations mensongères ne dissimulent que très imparfaitement la recherche d’exutoires et de dérivatifs à l’échec manifeste de ce qui demeure un projet putschiste qui a enfermé le Mali dans une spirale d’insécurité, d’instabilité, de désolation et de dénuement », conteste le département d’Ahmed Attaf. Pointant la « malveillance » du nouveau pouvoir de Bamako contre l’Algérie, dont le souci reste pourtant la stabilité de la région, le communiqué « rejette avec force cette tentation présente dans toutes les attitudes malveillantes et systématiquement infondées par lesquelles la junte des putschistes qui sévissent au Mali tente vainement de faire de notre pays un bouc émissaire aux revers et aux déboires dont le peuple malien paie le prix le plus lourd ». Pointant du doigt les membres de la junte militaire et sa gouvernance calamiteuse, le communiqué des Affaires étrangères juge que l’échec de cette « clique inconstitutionnelle » est « patent à tous les niveaux, politique, économique et sécuritaire. Les seuls succès dont cette même clique peut se prévaloir sont ceux de la satisfaction d’ambitions personnelles au prix du sacrifice de ceux du Mali, de l’assurance de sa survie au détriment de la protection du Mali et de la prédation des maigres ressources de ce pays frère aux dépens de son développement ». « La collusion que le gouvernement malien établit avec une extrême légèreté entre l’Algérie et le terrorisme manque tellement de sérieux qu’il serait superflu de lui prêter attention ou d’y répondre. En effet, la crédibilité, l’engagement et la détermination de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme n’ont besoin ni d’être justifiés ni d’être établis. Par contre, la première menace et la plus déterminante sans doute qui pèse sur le Mali aujourd’hui réside dans l’incapacité des putschistes à assumer la lutte anti-terroriste réelle et effective, au point d’en confier la gestion au mercenariat, dont l’Afrique a tellement pâti dans son histoire récente. » Tout en réitérant sa version des faits s’agissant précisément des circonstances de la destruction de ce drone, l’Algérie dénonce « les thèses fallacieuses présentées par le Mali » et regrette également « le langage outrancier et injustifié tenu à l’égard de l’Algérie, un langage qu’il condamne et rejette avec une extrême fermeté. » Enfin, le gouvernement algérien regrette de devoir « appliquer la réciprocité et procéder au rappel, pour consultation, de ses ambassadeurs au Mali et au Niger et à différer la prise de fonction de son nouvel ambassadeur au Burkina Faso ». Le communiqué du ministère replace donc les choses dans leur contexte, restituant notamment le déroulé de « l’incident ». Le tout est désormais de savoir si les choses en resteront là, ou si la junte malienne, qui s’inscrit dans un agenda politique au service de l’ambition personnelle de ses membres, ne va pas en rajouter une couche dans les prochains jours, ce qui sera à ses risques et périls.

H. Khellifi

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