« Safinat Caledonia » ouvre le bal du 7ème du festival du théâtre féminin

Le coup d’envoi de la très attendue septième édition du Festival culturel national de la production théâtrale féminine, mettant en lumière le talent des femmes du quatrième art, a été donné, vendredi, au Théâtre Azzedine Medjoubi par Missoum Laroussi, représentant le ministre de la Culture et des Arts, M. Zouhir Ballalou, en présence du wali d’Annaba et de plusieurs personnalités artistiques.

En ouverture de l’événement, le public du Théâtre régional Azzedine Medjoubi a découvert Saphinat Calédonia (le bateau de la Calédonie) du théâtre régional de Tizi Ouzou, une pièce poignante portée par une équipe d’artistes talentueux.

La soirée inaugurale a été aussi marquée par de nombreux hommages rendant justice à de grandes figures du théâtre algérien. Un hommage posthume a notamment été rendu à la regrettée Nouria Kazdarli, véritable icône des planches et du petit écran, dont le parcours artistique a marqué des générations d’Algériens. La cérémonie a également honoré l’acteur Abdelhamid Rabia pour son engagement dans l’art dramatique.

Dans le même esprit, un hommage a été réservé à Souad Sebki pour l’ensemble de sa carrière exceptionnelle. Son engagement envers le théâtre et ses contributions majeures à la scène artistique nationale ont fait d’elle une figure incontournable du paysage culturel algérien. Ce prix, venu à point nommé, reconnaît son rôle dans le développement du théâtre féminin en Algérie.

Insistant sur l’importance de cet espace dédié aux femmes artistes, le représentant du ministre de la Culture et des Arts a souligné : « Ce festival n’est pas seulement un rendez-vous culturel, c’est une plateforme essentielle pour valoriser le talent féminin et renforcer sa présence sur la scène nationale. » Il a également rappelé que cette édition vise à « témoigner du rôle fondamental des femmes dans l’enrichissement du théâtre algérien ».

Un festival sous le signe du souvenir et du défi

De son côté, le wali d’Annaba, M. Abdelkader Djellaoui, a mis en avant l’ancrage historique du théâtre dans la ville côtière. « Le théâtre fait partie intégrante de l’identité d’Annaba. Il est le témoin de son rayonnement culturel et de son engagement constant pour la création artistique », a-t-il affirmé. Il a également évoqué le rôle du Théâtre régional Azzedine Medjoubi, qui a accueilli de grands noms du 4e art algérien, de Slimane Ben Aïssa à Sonia, en passant par Ahmed Agoumi et Djamel Marir.

Cette édition coïncide avec le 30e anniversaire de l’assassinat du dramaturge et metteur en scène Azzedine Medjoubi, ce qui confère à l’événement une double symbolique. «Aujourd’hui, nous nous recueillons à la mémoire de feu Azzedine Medjoubi ainsi qu’à celle de tous les artistes qui ont marqué l’histoire de notre théâtre », a ajouté le wali d’Annaba, rappelant ainsi l’attachement indéfectible de la ville aux grandes figures du théâtre national.

Dans un contexte où la production théâtrale féminine fait face à de nombreux défis, la commissaire de l’événement, Rania Serouti, a mis en lumière une réalité préoccupante : « La langue des chiffres est dure, car elle révèle la rareté des productions et des scénographies », a-t-elle constaté. Néanmoins, elle a tenu à exprimer sa confiance en la capacité des femmes à « innover et exceller dans ce domaine, comme dans tous les autres ».

L’ambition du festival ne se limite pas à la célébration du théâtre féminin, mais cherche à instaurer une dynamique plus soutenue en faveur de la reconnaissance et du développement des œuvres portées par des femmes. « Notre objectif est d’affronter cette réalité et de travailler à des solutions concrètes pour faire émerger davantage de talents », a-t-elle conclu.

La soirée s’est terminée par la présentation du jury chargé de désigner le meilleur spectacle, ainsi que par l’annonce de prix portant le nom de l’illustre actrice Kalthoum. La cérémonie de clôture est prévue pour le mardi 18 février.

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