Wilaya de Béjaïa: Randonnée sur les hauteurs de Darguina et de Kherrata

Par Hafit Zaouche

Nous souhaiton partager avec nos lecteurs notre randonnée pédestre d’une vingtaine de kilomètres, qui a débuté du village Ighzer Ouftis, dans la commune de Darguina, pour se terminer à Ait Laaziz, dans la localité de Kherrata.

L’entame de la randonnée a été très pénible, puisque nous étions contraints de débuter par une montée difficile. Nous avons énormément sué, mais les très beaux paysages qu’offre la majestueuse chaîne montagneuse des Babors nous ont consolés.

Darguina,

une commune au

relief très accidenté

Darguina est une daïra et commune de la wilaya de Béjaia, fondée en 1957 après la dissolution des communes mixtes d’Oued Marsa et Takitount. Elle est distante de 45 km du chef-lieu de wilaya de Bejaïa. Elle est limitée au nord par les communes Souk El Tenine et Melbou, à l’ouest par la commune de Taskriout, à l’est par les communes Tamridjet et la commune Babor (wilaya de Sétif) et au sud par la commune de Kherrata. La commune de Darguina à une population de 15 000 habitants pour une superficie 85.53 km2. L’appellation Darguina est par rapport aux premiers habitants du hameau qui ont comme nom de famille «Derguini». Le relief de la commune de Darguina est très accidenté du fait de sa proximité de la chaîne montagneuse «les Babors», une petite montagne à Darguina qui tire son nom de la chaîne montagneuse s’appelle «Tababort»

Les grands villages de la commune de Darguina sont : Ait felkai, Ighzer ouftis, Ait Atik, Tadergount, Ait Boudjit, Ait Anane, Akabaou, Saadane.

Le mont le plus haut de la commune est «Adrar Amelal» et les principaux oueds sont : Assif Ighzer ouftis et Assif agrioun

Barrage Ighezer-

Ouftis : une attraction touristique à valoriser

Le barrage d’Ighzer-Ouftis, situé dans la commune de Darguina, l’un des plus beaux d’Algérie, est devenu une véritable attraction touristique.  En témoigne le nombre des visiteurs qui ne cesse de croître, et qui se manifeste le plus souvent durant les week-ends, notamment lorsque les conditions climatiques sont favorables, sans parler de l’afflux important des véhicules durant les vacances scolaires. Le barrage offre une vue magnifique.

Plusieurs familles y viennent aussi pour admirer son plan d’eau et passer des moments de détente sur ses rives.

L’eau c’est la vie et elle ne manque pas sur les hauteurs de Darguina et de Kherrata… Après avoir vidé nos bouteilles d’eau minérale, nous les avons remplies par l’eau des différentes sources rencontrées régulièrement sur le chemin.

Il n’y a pas photo entre la qualité et la saveur des eaux de sources des hauteurs de Darguina et de Kherrata et celle de l’eau minérale qu’on nous  vend à 50 DA.

Pauses musicales avec Hafit Ait Ali

Nous avons été heureux d’avoir avec nous un grand artiste, Hafit Ait Ali, qui nous a égayés par ses interprétations de haute facture. Nous avons  observé plusieurs haltes musicales avec notre ami Hafit. Marche+musique, qui dit mieux ?

Un randonneur globe-trotter qui nous a honorés par sa présence nous a raconté son expérience en Irlande. «J’ai passé 6 mois en Irlande, j’ai participé à plusieurs randonnées dans ce pays, mais elles n’ont pas la même saveur que celles que j’ai effectuées avec vous. On ne trouve pas cette chaleur humaine ailleurs ! Mais ce qui me rend dingue, c’est le climat. Figurez-vous que pendant les 6 mois passés en Irlande, j’ai eu droit seulement à une petite semaine de soleil ! Mon séjour a été Irlande était difficile. Je ne supporte pas d’être cloîtré entre 4 murs. On ne se rend pas compte de la chance que nous avons. Un climat pareil est un trésor».

Le climat

Notre ami a énormément insisté sur le climat… le climat, le climat… Nous sommes des enfants du soleil et on ne peut pas être heureux sans lui. Oui, le soleil est un atout inestimable qu’on devrait exploiter pour vendre l’image de notre pays. Notre ami est frustré par le climat. Le climat des pays occidentaux est une punition pour lui. Il nous a raconté cette histoire : «J’aime aussi aller en Tunisie, un pays du soleil comme l’Algérie. Après avoir passé plusieurs semaines en Tunisie, j’ai plié mes bagages pour rentrer à Paris. J’ai laissé une température de 28 degrés à Tunis, où le ciel était bleu et dégagé. Je portais une tenue légère et décontractée. Lorsque je suis sorti de l’aéroport à Paris, Waw! C’est quoi ça ? J’avais une boule de tristesse au fond de moi ! Pourquoi ? Parce que la température avoisinait les 5 degrés et le ciel était maussade et triste. Deux mondes différents ! Je ne supporte pas ce genre de climat. J’ai continué comme un orphelin mon chemin vers ma maison à Paris. La première chose que j’ai fait en arrivant, a été d’allumer mon LapTop et de réserver pour l lendemain matin un billet pour la Tunisie…».

On ne se rend pas compte de la chance que nous avons d’avoi un pays qui a 4 saisons…

Ait Laaziz et les belles vues sur la ville et le barrage de Kherrata

Notre escapade s’est terminée au village Ait Laaziz qui dépend administrativement de la commune de Kherrata. Depuis Ait lLaziz, situé sur les hauteurs de la ville martyre du 8 mai 1945, nous avons eu droit à des vues sublimes sur la ville et le barrage de Kherrata…

Le barrage Ighil Emda de Kherrata

Le barrage Ighil Emda de Kherrata est d’une importance capitale pour l’économie de la région et pour le reste du pays d´une manière générale.

Mis en service en 1953, sa capacité de rétention initiale est de l’ordre de 154 millions de m3.

 La région du Sahel de Bejaïa est propice à l’élevage caprin. Dans ce monde qui bouge à très grande vitesse, tout peut chavirer à n’importe quel moment. La meilleure protection est la sécurité alimentaire. On doit produire au moins notre nourriture, le reste c’est facile.

Nous rêvons de trouver sur les étals des supérettes du «fromage de chèvre Ait Felkai», «fromage de chèvre Sahel», «lait de chèvre des Babors».

Nous devons nous mettre sérieusement au travail.

RANDONNEE

Faites de la randonnée, marchez et ne vous arrêtez pas, aimez-vous et discutez de la science, de la littérature, des arts (les 7 arts), de l’écologie, de la pollution, du sport, de l’histoire… Toutefois, n’oubliez pas votre circuit. Regardez à droite et à gauche, les horizons lointains, les cimes des montagnes, les diverses strates de la forêt, les  sols, les substrats, le cortège floristique des divers formations forestières, pré-forestières, les pelouses, les écosystèmes d’eau stagnante et courante, la mer…, et ce, de manière à les apprécier à leur juste valeur. Évitez les sujets fâcheux, stressants, angoissant. Vous faites la randonnée pour développer vos connaissances, connaître les milieux, développer les relations humaines, voire le contact humain, oublier nos problèmes au quotidien et la maladie. La randonnée n’exclut personne, elle exige le respect entre randonneurs (ses). La randonnée n’est pas faite pour augmenter notre stress. Pendant les pauses «culture», voici l’ordonnance : chanson, poésie, danse, présentation de brefs sujets scientifiques et de littérature. Vivez un tant soit peu dans ces espaces de liberté que vous offre la nature. Respectez-la et protégez-la.

Vivement la prochaine randonnée

H. Z.