La réindustrialisation ou la mort
Si ceux qui parlant au nom de la » science économique » prédisent un krach mondial inéluctable, en conséquence bien sûr des hausses importantes des tarifs douaniers décrétées par l’administration américaine, ont raison, et que leurs oracles se réalisent vraiment, alors le deuxième mandat de Donald Trump, qui ne fait que commencer, est en réalité […]

Si ceux qui parlant au nom de la » science économique » prédisent un krach mondial inéluctable, en conséquence bien sûr des hausses importantes des tarifs douaniers décrétées par l’administration américaine, ont raison, et que leurs oracles se réalisent vraiment, alors le deuxième mandat de Donald Trump, qui ne fait que commencer, est en réalité d’ores et déjà terminé. Il n’y a même pas besoin pour cela d’attendre la tenue des élections de mi-mandat. La catastrophe annoncée par les économistes, sinon par tous du moins par ceux dont les lumières sont le plus sollicitées aujourd’hui par les principaux médias américains, ne pouvant selon eux que se produire, on peut sur cette base en principe la plus certaine qui soit faire comme si cette administration avait déjà perdu son pari fou, et se projeter sans plus attendre dans l’étape suivante. Mais si à l’inverse la perturbation actuelle des marchés financiers s’arrête, et que les échanges mondiaux se poursuivent malgré la guerre commerciale initiée par les Etats-Unis, dont on sait maintenant qu’eux-mêmes ne se considèrent plus comme la première économie, en tout cas en termes de production de bien matériels, alors c’en sera fini non seulement du libre-échange tel qu’il sévit depuis plusieurs décennies, mais également de l’OMC, et par la même occasion de la science économique, dont on verra qu’elle ne sert à rien, puisqu’il est possible d’agir au mépris de ses lois sans que le ciel vous tombe sur la tête.
Notre pays n’a plus besoin de se faire un devoir de devenir membre de l’OMC, car celle-ci est morte, pour autant d’ailleurs qu’elle ait jamais existé et servi à quelque chose. Aujourd’hui, les Américains ont un important déficit commercial en matière de biens matériels, mais un surplus pour ce qui est des services. Leurs dirigeants de toutes obédiences en ont conclu que cette situation n’était pas soutenable sur le long terme. Dans un monde en effet où les uns produisent des biens matériels et les autres créent de l’argent pour les consommer, la domination inéluctablement finira dans les mains des premiers, à plus forte raison s’ils sont capables de se défendre militairement contre la rapine des autres. Il est possible que les démocrates reviennent au pouvoir, en partie dès les prochaines élections, mais on peut être certain dès à présent qu’ils ne rétabliront pas les tarifs douaniers d’avant le » » Liberation Day « . Pour eux aussi, la véritable richesse est celle qu’accordent les biens matériels seuls, les biens tangibles et consommables, ceux qui sont nécessaires à la vie. Ils avaient d’ailleurs commencé eux-mêmes à lutter contre le déficit commercial abyssal, cependant, il est vrai, avec des moyens moins radicaux et brutaux que ceux employés aujourd’hui par l’administration Trump. Eux aussi voyaient dans la réindustrialisation une nécessité absolue, une condition de vie ou de mort. On peut en dire autant des pays européens les plus atteints par la désindustrialisation, au premier rang desquels la France. Sont à jamais perdus les pays incapables de se réindustrialiser. Pour l’heure, on ne peut dire si l’administration Trump sortira ou non vainqueur de la guerre commerciale déclarée par elle. Si elle la remporte, les Etats-Unis redeviendront une économie de production. Si elle la perd, ce sera parce que la réinsdustrialisation est impossible, au contraire de l’industrialisation.