70e anniversaire de la Révolution: le raccordement électrique en Algérie, une autre facette de la politique discriminatoire du colonialisme
ALGER - Le raccordement électrique en Algérie durant la période coloniale constitue l'une des manifestations les plus marquantes de la politique discriminatoire menée par le colonisateur français, qui visait à affaiblir les Algériens et à les plonger dans le marasme du sous-développement, tout en exploitant leurs ressources au profit des colons européens. En plus des politiques de répression, de torture, de déportation forcée et de famine infligées au peuple algérien, le colonialisme français a cherché à politiser l'activité des principales institutions économiques et des services publics, afin de les soumettre à sa stratégie discriminatoire, au service des colons, au détriment des populations autochtones. La société Electricité et gaz d'Algérie (EGA) en est un exemple concret : à la suite de l'indépendance, les colons européens représentaient 87% du total des abonnés (environ 573.000 abonnés à l'électricité et 167.000 au gaz), contre seulement 13% d'Algériens, selon des statistiques officielles. Le taux de raccordement des Européens était ainsi six fois supérieur à celui des Algériens, bien qu'ils ne représentaient qu'un dixième de la population totale à l'époque. L'administration coloniale justifiait ces chiffres en arguant que les populations européennes étaient "plus civilisées et bénéficiaient d'un niveau de vie supérieur", raison pour laquelle leur consommation d'électricité était plus élevée que celle des Algériens. Toutefois, la réalité est toute autre : le colonisateur français cherchait délibérément à réserver les bienfaits du développement aux seuls colons, reléguant les Algériens à l'obscurité de l'ignorance et du sous-développement. En les privant d'un accès à l'électricité, levier essentiel pour l'amélioration des conditions de vie, l'éducation et le progrès économique, il consolidait ainsi une politique d’exclusion systématique. Cette stratégie de marginalisation des Algériens dans le processus de développement s'est traduite par un taux de consommation annuelle d'électricité extrêmement faible durant la période coloniale. En 1938, ce dernier ne dépassait pas 35 kWh en Algérie, contre 365 kWh en France, soit une consommation dix fois supérieure de l'autre côté de la Méditerranée. Ces disparités flagrantes mettent en lumière l'hypocrisie des prétentions coloniales, qui se targuaient de "diffuser la civilisation" tout en perpétuant une dynamique d'injustice et d'inégalité. Ces chiffres viennent contredire le mythe encore véhiculé par certains falsificateurs de l'Histoire et défenseurs du colonialisme français, qui prétendent que la France aurait laissé, à l'indépendance de l'Algérie, un pays prospère, porteur de développement et de progrès. La politique discriminatoire de l'EGA se manifestait également dans le domaine de l'emploi. Les données de 1959 montrent que l'entreprise comptait plus de 5.000 employés (dont 4.633 titulaires), la majorité étant des colons, tandis que peu d'Algériens étaient employés, souvent de manière temporaire ou dans des postes subalternes et périlleux. Après l'indépendance, l'Algérie se retrouva confrontée au défi de raccorder les Algériens à l'électricité et au gaz, tout en répondant aux besoins énergétiques croissants des habitations, écoles, hôpitaux, entreprises et infrastructures en construction, ce qui nécessitait la formation de techniciens et de cadres qualifiés. A la suite de l'indépendance, la situation de l'EGA était particulièrement désastreuse, comme en témoignent ceux qui ont vécu cette époque. Les Européens, qui contrôlaient l'entreprise, avaient quitté le pays, laissant derrière eux un personnel non formé et des abonnés non identifiés, près la destruction de leurs dossiers. Pour faire face à cette situation, des jeunes Algériens diplômés des universités et des instituts furent appelés à prendre en charge l'entreprise et à la réorienter progressivement vers les grands objectifs de développement du pays. Ce processus a permis de dissoudre l'EGA en juillet 1969 et de la remplacer par la Société nationale de l'électricité et du Gaz "Sonelgaz", qui comptait alors 6.000 employés pour gérer environ 700.000 abonnés. Aujourd'hui, après 55 ans de ce défi relevé, les efforts de Sonelgaz ont permis d'atteindre un taux de couverture électrique de 99% au niveau national, avec 11,87 millions d'abonnés, tandis que le taux de raccordement au gaz naturel avoisine 70%, avec 7,7 millions d'abonnés. Sonelgaz a également augmenté sa capacité de production d'électricité à environ 26.000 MW en 2024, lui permettant de faire face à toute demande de consommation record, avec la possibilité d'exporter à l'étranger. Le nombre d'employés de cette entreprise publique a atteint environ 79.000 personnes l'année dernière, de toutes catégories (cadres, ingénieurs, techniciens, commerciaux...), dont 11 % de femmes. Ces avancées majeures, réalisées par des "mains algériennes" formées dans diverses universités et centres spécialisés du pays, témoignent de la capacité de l'Algérie à releve

ALGER - Le raccordement électrique en Algérie durant la période coloniale constitue l'une des manifestations les plus marquantes de la politique discriminatoire menée par le colonisateur français, qui visait à affaiblir les Algériens et à les plonger dans le marasme du sous-développement, tout en exploitant leurs ressources au profit des colons européens.
En plus des politiques de répression, de torture, de déportation forcée et de famine infligées au peuple algérien, le colonialisme français a cherché à politiser l'activité des principales institutions économiques et des services publics, afin de les soumettre à sa stratégie discriminatoire, au service des colons, au détriment des populations autochtones.
La société Electricité et gaz d'Algérie (EGA) en est un exemple concret : à la suite de l'indépendance, les colons européens représentaient 87% du total des abonnés (environ 573.000 abonnés à l'électricité et 167.000 au gaz), contre seulement 13% d'Algériens, selon des statistiques officielles.
Le taux de raccordement des Européens était ainsi six fois supérieur à celui des Algériens, bien qu'ils ne représentaient qu'un dixième de la population totale à l'époque.
L'administration coloniale justifiait ces chiffres en arguant que les populations européennes étaient "plus civilisées et bénéficiaient d'un niveau de vie supérieur", raison pour laquelle leur consommation d'électricité était plus élevée que celle des Algériens.
Toutefois, la réalité est toute autre : le colonisateur français cherchait délibérément à réserver les bienfaits du développement aux seuls colons, reléguant les Algériens à l'obscurité de l'ignorance et du sous-développement. En les privant d'un accès à l'électricité, levier essentiel pour l'amélioration des conditions de vie, l'éducation et le progrès économique, il consolidait ainsi une politique d’exclusion systématique.
Cette stratégie de marginalisation des Algériens dans le processus de développement s'est traduite par un taux de consommation annuelle d'électricité extrêmement faible durant la période coloniale. En 1938, ce dernier ne dépassait pas 35 kWh en Algérie, contre 365 kWh en France, soit une consommation dix fois supérieure de l'autre côté de la Méditerranée.
Ces disparités flagrantes mettent en lumière l'hypocrisie des prétentions coloniales, qui se targuaient de "diffuser la civilisation" tout en perpétuant une dynamique d'injustice et d'inégalité.
Ces chiffres viennent contredire le mythe encore véhiculé par certains falsificateurs de l'Histoire et défenseurs du colonialisme français, qui prétendent que la France aurait laissé, à l'indépendance de l'Algérie, un pays prospère, porteur de développement et de progrès.
La politique discriminatoire de l'EGA se manifestait également dans le domaine de l'emploi. Les données de 1959 montrent que l'entreprise comptait plus de 5.000 employés (dont 4.633 titulaires), la majorité étant des colons, tandis que peu d'Algériens étaient employés, souvent de manière temporaire ou dans des postes subalternes et périlleux.
Après l'indépendance, l'Algérie se retrouva confrontée au défi de raccorder les Algériens à l'électricité et au gaz, tout en répondant aux besoins énergétiques croissants des habitations, écoles, hôpitaux, entreprises et infrastructures en construction, ce qui nécessitait la formation de techniciens et de cadres qualifiés.
A la suite de l'indépendance, la situation de l'EGA était particulièrement désastreuse, comme en témoignent ceux qui ont vécu cette époque. Les Européens, qui contrôlaient l'entreprise, avaient quitté le pays, laissant derrière eux un personnel non formé et des abonnés non identifiés, près la destruction de leurs dossiers.
Pour faire face à cette situation, des jeunes Algériens diplômés des universités et des instituts furent appelés à prendre en charge l'entreprise et à la réorienter progressivement vers les grands objectifs de développement du pays.
Ce processus a permis de dissoudre l'EGA en juillet 1969 et de la remplacer par la Société nationale de l'électricité et du Gaz "Sonelgaz", qui comptait alors 6.000 employés pour gérer environ 700.000 abonnés.
Aujourd'hui, après 55 ans de ce défi relevé, les efforts de Sonelgaz ont permis d'atteindre un taux de couverture électrique de 99% au niveau national, avec 11,87 millions d'abonnés, tandis que le taux de raccordement au gaz naturel avoisine 70%, avec 7,7 millions d'abonnés.
Sonelgaz a également augmenté sa capacité de production d'électricité à environ 26.000 MW en 2024, lui permettant de faire face à toute demande de consommation record, avec la possibilité d'exporter à l'étranger.
Le nombre d'employés de cette entreprise publique a atteint environ 79.000 personnes l'année dernière, de toutes catégories (cadres, ingénieurs, techniciens, commerciaux...), dont 11 % de femmes.
Ces avancées majeures, réalisées par des "mains algériennes" formées dans diverses universités et centres spécialisés du pays, témoignent de la capacité de l'Algérie à relever les grands défis liés à la satisfaction des besoins énergétiques de ses citoyens, un secteur qui était autrefois réservé aux colons durant la période coloniale, tout en posant les bases d'un décollage économique.