Agressions contre les pharmaciens: Trop! C’est trop!
Après une série d’agressions violentes survenues la semaine écoulée contre des pharmaciens dans plusieurs wilayas, le Syndicat national des pharmaciens d’officine (SNAPO) tire la sonnette d’alarme et lance un appel à l’application des lois en vigueur. C’est ce qu’a déclaré, ce samedi, au Jeune Indépendant, Messaoud Belambri, président du SNAPO. Le Dr Belambri a affirmé […] The post Agressions contre les pharmaciens: Trop! C’est trop! appeared first on Le Jeune Indépendant.
Après une série d’agressions violentes survenues la semaine écoulée contre des pharmaciens dans plusieurs wilayas, le Syndicat national des pharmaciens d’officine (SNAPO) tire la sonnette d’alarme et lance un appel à l’application des lois en vigueur. C’est ce qu’a déclaré, ce samedi, au Jeune Indépendant, Messaoud Belambri, président du SNAPO.
Le Dr Belambri a affirmé que ces attaques, qualifiées de « brutales », mettent en lumière un problème sécuritaire de plus en plus préoccupant pour les professionnels du secteur. Ainsi, la semaine écoulée a été particulièrement marquée par des incidents alarmants.
Trois agressions graves, impliquant des hommes armés et encagoulés, ont été signalées à Aïn Defla, Mascara, et Oran. La dernière attaque, survenue vendredi après la prière, a choqué la corporation des pharmaciens. Dénonçant cette recrudescence de violence, le président du SNAPO a estimé que ces agressions soulignent une fois de plus la vulnérabilité des officines, en particulier dans des zones isolées ou à risque. Il a également appelé à une application stricte des lois existantes pour protéger ces professionnels de santé et à une mobilisation collective pour garantir la sécurité des pharmaciens d’officine alors qu’ils assurent leur mission essentielle de prise en charge sanitaire des patients.
Le Dr Belambri a insisté sur la nécessité d’appliquer les dispositions juridiques déjà en place pour protéger les pharmaciens. Il a rappelé que l’ordonnance présidentielle n° 20-01, qui prévoit des sanctions pénales pour ce type d’agression, et la loi de la santé 18-11 garantissent la sécurité des professionnels et des établissements de santé, sans distinction. Cependant, il a déploré que ces textes ne soient pas pleinement mis en œuvre.
Le syndicaliste a insisté sur le fait que la loi de la santé 18-11 considère les pharmaciens comme des professionnels de santé à part entière et les pharmacies comme des établissements de santé. Malgré ces dispositions légales, l’insécurité reste un fléau persistant, rendant la pratique de la profession périlleuse, martelant que « nous sommes tous égaux devant la loi. Les pharmaciens, en tant que professionnels de santé, doivent bénéficier des mêmes protections juridiques que le reste de leurs confrères dans le secteur de la santé ».
Appel à l’application de l’ordonnance présidentiel 20-01
Soulignant que selon l’ordonnance présidentiel modifiant et complétant le code pénal, les nouvelles dispositions prévoient, notamment, « la protection pénale de l’ensemble des personnels des établissements de santé publics et privés contre les agressions verbales et physiques, et la répression des actes de destruction des biens des établissements de santé ».
Le président du SNAPO a également plaidé pour l’instauration de dispositions dissuasives à l’encontre des auteurs de violences. Parmi les mesures préconisées figure l’application de la loi 20-305, qui encadre l’ordonnance numérique. Cette dernière, selon le Dr Belambri, garantirait une plus grande transparence, notamment dans la gestion des psychotropes, souvent à l’origine de tensions entre pharmaciens et clients. Il a expliqué que « les pharmaciens, en possession de médicaments sensibles comme les psychotropes, se retrouvent exposés quotidiennement à des harcèlements, des menaces, voire des agressions physiques qui, dans certains cas, ont conduit à des assassinats ».
Il a également relevé que « la mise en place d’un répertoire national des psychotropes est essentielle pour prévenir les abus et réduire les risques auxquels sont confrontés les pharmaciens. L’ordonnance numérique, en plus de simplifier les procédures, offrirait une protection supplémentaire ».
Le président du SNAPO a également appelé à des mesures concrètes pour renforcer la sécurité des officines, notamment celles assurant des gardes de nuit. Ces dernières, souvent isolées, sont particulièrement exposées. Il a préconisé une augmentation des rondes de nuit effectuées par les forces de l’ordre autour des pharmacies, ainsi qu’une facilitation des démarches administratives pour l’installation de systèmes de télésurveillance. Il a expliqué que « les autorisations pour les caméras de surveillance prennent trop de temps à être délivrées. Pourtant, elles sont indispensables pour dissuader les actes malveillants et protéger les personnels », a-t-il souligné.
En outre, le président du SNAPO a relevé que 60 % des personnels travaillant dans les pharmacies d’officine sont des femmes. Cette donnée renforce l’urgence de mettre en place des mesures de protection adaptées. De plus, environ 5 000 pharmacies se trouvent dans des zones enclavées ou à haut risque, ce qui accentue leur vulnérabilité.
Enfin, face à cette montée de violence, le syndicaliste a appelé les autorités à agir rapidement et efficacement pour protéger les pharmaciens, dont le rôle est essentiel dans le système de santé, assurant que « la sécurité des professionnels de santé doit être une priorité nationale ». Par ailleurs, il convient de noter que le SNAPO a publié, hier, un communiqué pour dénoncer la recrudescence des violences contre les pharmaciens.
Dans son communiqué, le syndicat enjoint notamment les pharmaciens à faire preuve de solidarité professionnelle en dénonçant publiquement ces actes et en prenant toutes les mesures légales pour leur propre sécurité. Face à une situation qui plonge les professionnels dans un climat de peur et d’incertitude, la même source souligne que « la sécurité est désormais une préoccupation majeure pour les pharmaciens », appelant à une intervention rapide et efficace des autorités pour enrayer ce phénomène. Elle ajoute que ces incidents, qui se multiplient, pourraient avoir de graves répercussions sur le système de santé.
Le SNAPO avertit que, faute de protection appropriée, les pharmaciens pourraient être contraints de cesser la distribution de certains médicaments essentiels, notamment les psychotropes, privant ainsi les patients de traitements nécessaires.
En attendant des mesures concrètes, les pharmaciens tentent de s’organiser pour faire face à ces défis mais estiment que leur appel à la mobilisation des autorités est aujourd’hui plus urgent que jamais.
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