Automobile : le ministre de l’Industrie s’exprime

Lors d’un point de presse en marge de l’inauguration jeudi de la raffinerie de sucre « Tafadis », du groupe public Madar Holding, située dans la zone industrielle de Larbaâtache, dans la wilaya de Boumerdes, le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, a évoqué le dossier de l’automobile en Algérie.

« C’est la dernière fois que j’évoquerai le sujet des véhicules. Je rassure tout le monde, nous travaillons sur ce dossier en silence, avec une méthode scientifique rigoureuse et nous atteindrons un taux d’intégration qui va faire plaisir à tous les Algériens », a déclaré le ministre de l’Industrie.

« Nous ne dormons pas. Personnellement, je pense à ce dossier 24h sur 24 et je connais les préoccupations des citoyens », a indiqué M. Ghrieb, qui a annoncé la tenue, samedi prochain, d’une rencontre durant laquelle il sera procédé à l’adoption pour la première fois d’un barème de calcul du taux d’intégration.

« Cela n’existait pas auparavant. Quand on disait 10 ou 20%, il n’y avait pas de barème. Qu’est-ce que cela représentait ? La formation, les pneus, les batteries ? », a expliqué le ministre, qui a promis solennellement de « rendre heureux le peuple algérien, du point de vue qualitatif, quantitatif et des prix ».

Le marché automobile algérien connaît un manque de disponibilité de véhicules neufs, due à un coup d’arrêt des importations et à une production locale encore insuffisante pour répondre à la demande nationale. Cette situation a entraîné une forte hausse des prix des véhicules, tant neufs que d’occasion.

C’est dans ce contexte que le Gouvernement a été interpellé sur la disponibilité et les prix élevés des véhicules (neufs ou d’occasion en Algérie. Le 9 avril dernier, Ahmed Beldjilali, député du parti Mouvement pour la société et la paix (MSP) à l’Assemblée populaire nationale (APN), a adressé une question écrite au Premier ministre portant sur la flambée des prix des véhicules sur le marché automobile algérien. 

« Face à l’augmentation inquiétante des prix des véhicules sur le marché algérien, qu’ils soient neufs ou d’occasion, il devient extrêmement difficile pour le citoyen algérien d’acquérir un véhicule personnel. Nombreux sont ceux qui, par nécessité, se tournent vers l’achat de véhicules d’occasion ayant plus de dix ans d’âge, à des prix deux voire trois fois supérieurs à leur prix d’origine lorsqu’ils étaient neufs — une situation rarement observée dans le monde », a écrit le député dans sa question.

Le parlementaire, également membre de la commission du budget et des finances de l’APN, a relevé que ni la production locale ni l’importation des véhicules d’occasion de moins de trois ans n’ont pu satisfaire la demande nationale et stabiliser les prix.

« Dans un contexte où les réserves de change affichent un niveau confortable, pourquoi n’autorise-t-on pas l’importation de quotas de véhicules, ne serait-ce que de manière temporaire ? Quelles sont vos décisions et votre stratégie pour favoriser la stabilisation des prix des véhicules sur le marché ? », a demandé le député.

Ce dernier a reçu le 8 mai en cours une réponse de Kamel Rezig, ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations. Ce dernier a dévoilé les chiffres relatifs à l’importation des véhicules neufs. Le ministre a fait savoir que « les importations effectives enregistrées sur la base des autorisations durant les trois dernières années (2022-2023-2024) s’élèvent à 179.255 véhicules d’une valeur de 2,114 milliards de dollars ».

Concernant la production locale, actuellement, seule l’usine Fiat d’Oran, inaugurée en décembre 2023, produit des véhicules. En 2024, 18.000 voitures ont été assemblées dans l’usine de la marque italienne du groupe Stellantis qui compte produire 60.000 unités en 2025 et 90.000 à partir de 2026.

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