C’était le nazisme français
Massacres, génocides et spoliations sont les qualificatifs par le biais desquels s’identifiait la France en Algérie pendant 132 ans. Lorsque l’armée coloniale dirigée par l’amiral le comte de Bourmont a posé pied à Sidi Fredj, depuis le 14 juin 1830, la logique était d’exterminer et de piller l’autochtone. Cet Algérien barbare qui n’avait ni Etat […] The post C’était le nazisme français appeared first on Le Jeune Indépendant.

Massacres, génocides et spoliations sont les qualificatifs par le biais desquels s’identifiait la France en Algérie pendant 132 ans. Lorsque l’armée coloniale dirigée par l’amiral le comte de Bourmont a posé pied à Sidi Fredj, depuis le 14 juin 1830, la logique était d’exterminer et de piller l’autochtone. Cet Algérien barbare qui n’avait ni Etat ni origine, disait la propagande française sous Charles X.
L’escadre coloniale qui se composait de 104 bâtiments de guerre, 676 bateaux de commerce et 780 voiliers embarquant 100 000 soldats ont accosté sur les plages algériennes avec l’ambition prédatrice d’imposer les colonies de peuplement. Cette entreprise s’est faite par l’extermination systématique des habitants par tous les moyens : massacres collectifs, pillages, razzias, enfumades ou autres déplacements forcés. Les témoignages des généraux dans leurs correspondances ou mémoires, à l’image de celles de Cavaignac, Pélissier ou Randon, révélaient avec stupeur la fierté qu’ils exhibaient en coupant des têtes arabes, ou en collectionnant leurs oreilles pour servir de pendentifs. Tout au long de la colonisation l’Algérien essuyait cette horreur pour la moindre protesta.
Les massacres du 8 mai 1945 n’étaient qu’une répétition de la haine à laquelle était soumis le musulman autochtone à Kherrata, Guelma et Sétif depuis la sinistre prise d’Alger. Les Algériens, qui réclamaient pacifiquement la liberté au même titre que le reste du monde, étaient réduits au massacre, au racisme, à l’exclusion et à la privation. La soumission par le sang.
Le massacre d’Oradour-Sur-Glane commis par l’armée allemande n’était qu’une miniature de ce qui s’est produit en Algérie. En cette date, le nazisme fut vaincu en Europe mais poursuivait son œuvre barbare en Algérie.
Des Algériens ayant servi dans l’armée française, s’étant bravement battus à Marseille, au Mont Cassino, contre les nazis, trouvèrent, de retour chez eux, la haine et la répression. Le 8 mai nous a ramenés aux croisades, avec cette circonstance aggravante, pour les Français d’Algérie, que c’est une partie de leur élite qui, de sang-froid, a torturé, assassiné, durant des semaines, des êtres innocents, affirmait le commandant Azzedine, témoin oculaire d’un crime décidé en haut lieu.
La logique répressive était destinée à défendre un empire français humilié. Son attitude consistait à maintenir, par le crime, un honneur factice en faisant de l’Algérie le dernier bastion du régime colonial. La France s’est cramponnée désespérément au souvenir d’un empire qui n’existait plus.
Ces évènements provoquèrent une véritable mutation psychologique et politique, selon le chef historique et leader de l’Organisation secrète Hocine Aït Ahmed. Pour l’ancien président du GPRA, Ferhat Abbas, aucune colonisation n’a été plus injuste que celle de la France en Algérie. Aucun système colonial n’a eu, avec plus de cynisme et de férocité, la pensée de détruire le peuple vaincu.
Les leaders nationalistes ont pris conscience qu’à la violence qui opprime, il fallait opposer la violence qui libère. Les années 1945-1948 ont été marquées par une effervescence militante dans les milieux juvéniles et des lycéens.’’ Il y a eu beaucoup de recrutements à ce moment-là dans les lycées rapporte l’historien Mohamed Harbi. Après le 8 Mai, il était devenu certain, pour les militants nationalistes, que l’indépendance n’était pas facile à obtenir.
Il fallait « des militants increvables, de ceux qui supportaient la torture et l’idée de la mort », écrivait le colonel Lakhdar Bentobal dans ses mémoires. Il y a eu prise de conscience de ce qu’il fallait verser pour obtenir l’indépendance, et cela était salutaire. Car en face, la répression était la seule méthode que la France affectionnait. C’est cela la France. Celle du crime maquillé en acte de civilisation.
Si aujourd’hui, les relais au sein des nostalgiques de la France de papa comme Marine Le Pen, Bruno Retailleau ou le magnat de la presse Vincent Bolloré tentent de glorifier l’œuvre coloniale, c’est parce qu’au fond cette prétendue œuvre démystifie le discours d’une France des lumières et des droits de l’homme. Cette démystification vient, à chaque fois, de Français faisant preuve de justesse, d’honnêteté et de rigueur. Jean Michel Apathie en a été l’exemple tout récent.
The post C’était le nazisme français appeared first on Le Jeune Indépendant.