Guide touristique à la mémoire vive : Abdelmadjid Bessam fait rayonner le patrimoine de Biskra

Né en 1961 à Djemorah, village séculaire situé sur le versant sud de la chaîne des Aurès, Abdelmadjid Bessam est un guide touristique qui participe et anime depuis des années des expositions, des séminaires, des voyages, des rencontres, des démonstrations et des manifestations consacrés au secteur du tourisme, de l’artisanat et des arts. Avec le temps et à force de volonté et de présence, il est devenu une figure emblématique que les autorités locales respectent et considèrent et avec qui le public et les participants à ces différentes initiatives adorent discuter tant il est loquace, cultivé et avenant. A n’en point douter, le personnage est d’une truculence sans pareil. Pour soutenir que le tourisme est l’avenir de l’Algérie « recelant un riche patrimoine matériel et immatériel », il est intarissable. C’est qu’il est passionné d’artisanat traditionnel, de chants anciens, de danses folkloriques, d’architecture ancestrale et d’habitats en terre battue et aussi de préparations gastronomiques algériennes coutumières qu’il décrit « comme étant les meilleurs mets au monde ». Il dit cela moins par simple chauvinisme stérile que par le profond désir de promouvoir en toutes occasions la culture ancestrale et ses artefacts et émanations matériels et impalpables, signale-t-il. « Je suis tombé très jeune dans le chaudron de l’activisme pour la préservation du patrimoine dans ses différentes manifestations dénotant du génie populaire de notre région. Enfant, mon père m’a inoculé cette passion en m’initiant à la photographie et à l’équitation, tandis que ma mère nous abreuvait, mes frères et sœurs et moi, de chants, d’histoires et de contes populaires où le courage, l’intelligence, la malice, la droiture, la générosité et le sens de la justice des héros et des protagonistes triomphaient toujours du mal et des méchants. Pour arriver à devenir un pays touristique, l’Algérie a accompli de grands pas mais il y a encore tant de choses à réaliser », a-t-il confié. De 2006 à 2023, Ammi Madjid, comme on l’appelle, a impulsé une dynamique à l’Office du tourisme et du développement de l’artisanat de Biskra en en prenant la tête, lui reconnaît-on. Depuis, il a transmis le flambeau à des jeunes qu’il a initiés. Il se contente désormais de guider les excursionnistes visitant sa région natale et de participer à de rares manifestations culturelles. A l’occasion du mois du patrimoine, il a été invité par la Maison de la culture Ahmed Ridha houhou à planter une tente bédouine avec ses accessoires traditionnels et à animer des ateliers d’initiation des enfants aux jeux traditionnels « créés par nos aïeux pour agrémenter les soirées et aussi favoriser la socialisation, les défis mentaux et la solidarité communautaire », n’omet-il pas de préciser. Son ultime et plus beau rêve est de voir les anciens douars de Djemorah, d’El Kantara, de M’Chouneche, de Khangt Sidi Nadji et de Branis bénéficier d’un peu d’attention des pouvoirs publics afin d’en faire des pôles touristiques d’excellence « où les touristes du monde entier viendraient prendre un bol d’oxygène régénérant et qui seraient la vitrine de la richesse du patrimoine algérien dans toutes ses formes », ambitionne-t-il.

Hafedh M.

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