Clash

La terrible entrevue opposant Donald Trump, son vice-président J.D. Vance et le président ukrainien, Voloymyr Zelensky dans le Bureau ovale n’en finit plus de provoquer des réactions aux États-Unis et à travers le monde. Les alliés européens de l’Ukraine, qui se réunissaient hier à Londres, font bloc derrière le dirigeant ukrainien. Abasourdis par la spectaculaire […]

Mars 1, 2025 - 19:17
 0
Clash

La terrible entrevue opposant Donald Trump, son vice-président J.D. Vance et le président ukrainien, Voloymyr Zelensky dans le Bureau ovale n’en finit plus de provoquer des réactions aux États-Unis et à travers le monde. Les alliés européens de l’Ukraine, qui se réunissaient hier à Londres, font bloc derrière le dirigeant ukrainien. Abasourdis par la spectaculaire altercation vendredi dans le bureau présidentiel américain, qui a entraîné le départ prématuré de Zelensky de la Maison-Blanche sans signer l’accord sur les minerais pour lequel il était venu, la plupart des dirigeants européens se sont empressés de défendre leur allié de l’Europe de l’Est. Une quinzaine d’entre eux doivent se retrouver à Londres aujourd’hui pour un sommet consacré à la sécurité européenne et à l’Ukraine. Lors d’une conversation avec Volodymyr Zelensky, invité à cette réunion, le Premier ministre britannique Keir Starme l’a assuré de son «soutien indéfectible». D’après Downing Street, le sommet de Londres s’inscrit «dans la continuité de celui qui s’est tenu à Paris mi-février, et se concentrera sur le renforcement de la position de l’Ukraine aujourd’hui, y compris un soutien militaire continu et une pression économique accrue sur la Russie». Les participants discuteront également de «la nécessité pour l’Europe de jouer son rôle en matière de défense», face au risque de retrait du parapluie militaire et nucléaire américain. L’Ukraine et l’Europe suivent avec inquiétude le rapprochement entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, qui se sont longuement parlé le 12 février. Moscou et Washington ont lancé, sans inviter l’Ukraine ni les Européens, des négociations bilatérales pour mettre fin à la guerre, dont le président américain refuse de considérer Moscou comme responsable. Des craintes qui ne sont pas près de s’apaiser après l’altercation hallucinante de vendredi dans le Bureau ovale, devant les caméras du monde entier. Pendant de longues minutes, Donald Trump a reproché à Volodymyr Zelensky de «s’être mis en très mauvaise posture» et lui a lancé qu’il «n’avait pas les cartes en main». «Vous jouez avec la vie de millions de personnes. Vous jouez avec la troisième guerre mondiale», a-t-il lâché. Il l’a également menacé : «Concluez un accord ou nous vous laissons tomber». Visiblement pris de court, le président ukrainien ne s’est pas démonté. «Avez-vous déjà été en Ukraine pour voir nos problèmes ?», a-t-il lancé au vice-président JD Vance, qui venait de lui dire qu’il était «irrespectueux» de sa part de débattre dans le Bureau ovale devant les médias. Donald Trump a ensuite demandé à Volodymyr Zelensky de partir, annulant la conférence de presse conjointe et le déjeuner de travail initialement prévus. «Il pourra revenir quand il sera prêt à la paix», a-t-il écrit plus tard sur son réseau Truth Social. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a enjoint le dirigeant ukrainien à «s’excuser de nous avoir fait perdre notre temps pour une réunion qui allait se terminer de la sorte». Du côté de la Russie, l’on s’est rapidement félicité de la déconfiture de Zelensky à la Maison-Blanche, l’ancien président Dimitri Medvedev se réjouissant que le président ukrainien ait reçu une «bonne leçon». Les dirigeants européens invités au sommet de Londres ont vite assuré Volodymyr Zelensky de leur soutien après son mauvais moment à la Maison-Blanche. Reste à voir quelles conséquences la passe d’armes de ce vendredi aura sur les prochaines négociations autour de la paix en Ukraine, surtout que les États-Unis devaient jouer un rôle important dans ce processus délicat. Quant aux Européens qui se lamentent, peut-être que certains se réjouissent-ils secrètement de voir Washington échouer là où ils ont eux- mêmes failli ces dernières années.

F. M.