Constantine: Une ville d’histoire et de savoir

Constantine, l’une des plus anciennes cités du monde, est une ville importante dans l’histoire méditerranéenne. De son ancien nom Cirta, capitale de la Numidie, elle porte depuis 17 siècles le nom de l’empereur Constantin Ier qui la reconstruisit en 313. Par Hafit Zaouche Constantine est également surnommée la «ville des ponts suspendus», «ville du vieux […]

Fév 11, 2025 - 20:31
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Constantine: Une ville d’histoire et de savoir

Constantine, l’une des plus anciennes cités du monde, est une ville importante dans l’histoire méditerranéenne. De son ancien nom Cirta, capitale de la Numidie, elle porte depuis 17 siècles le nom de l’empereur Constantin Ier qui la reconstruisit en 313.

Par Hafit Zaouche

Constantine est également surnommée la «ville des ponts suspendus», «ville du vieux rocher», «ville des oulémas», aussi «ville des aigles» ou bien «ville du malouf», version constantinoise de la musique arabo-andalouse. Elle est la capitale régionale de l’Est du pays. La vielle ville de Constantine, puisqu’il y a la nouvelle ville de Constantine Ali- Mendjeli, est construite sur un rocher avec ses gorges profondes et exceptionnelles, qui a de tout temps constitué des remparts contre les envahisseurs et les conquérants qui se sont lancés à son assaut. Seulement, ces mêmes conquérants dans leur désir de prendre possession de Constantine ont imaginé le meilleur moyen de franchir ces gorges et érigé des ponts traversant les gouffres du Rhumel, où l’oued-Rhumel est le plus important cours d’eau de Constantine. Les Constantinois l’appellent «Rimis». Sept ponts caractéristiques facilitent aujourd’hui les déplacements quotidiens des Constantinois.
Quel plaisir de marcher dans les ruelles de la ville de Constantine avec des amis à chaque fois que l’occasion se présente, et on ne se lassera jamais puisque Constantine est ensorcelante ! Constantine une ville d’histoire et de savoir. Une ville plusieurs fois millénaires. L’antique Cirta nous ouvre à chaque fois aimablement ses bras.
Nous aimons sillonner les moindres artères de la ville du vieux rocher, de la casbah, à Rahbat El Djamal, Trik djedida, les différents ponts, la mosquée Emir Abdelkader, le monument aux morts, bab El Kenra, Filali, silloc, Belle vue, Bel air…

Le musée Ahmed-Bey
Pour se reposer un peu après une marche de plusieurs heures, on vous propose de faire une virée au Musée Ahmed-Bey qui vous plongera dans l’époque turque de Constantine. Un musée à voir absolument.
Après notre sortie du Musée Ahmed-Bey, notre destination était la nouvelle ville Ali-Mendjeli. La meilleure manière de la rejoindre est de prendre le tramway qui est très pratique, ajoutant du charme à notre escapade.
Nous avons sillonné une partie de l’immense nouvelle ville et pour nous reposer, nous avons décidé, cette foix-ci, de visiter Ritaj Mall, un centre commercial très prisé et bien construit.
Une randonnée urbaine que l’on propose aux différents groupes de randonneurs.

DimaJazz, une marque déposée de Constantine
Le Festival international Dimajazz à Constantine est à sa 17e édition et figurez-vous que seulement la ce n’est qu’à la soirée du mercredi 13 novembre 2019 que nous avons découvert de près ce festival après plusieurs années de travail à Constantine. Émouvant ! Fou et sublime ! À chaque édition, nous nous disions que cette fois nous allons y assister c’est bon ! C’est décidé ! Mais nous trouvions toujours des alibis… Finalement c’est facile de trouver des excuses ! Nous n’avons pas pris en considération le facteur temps qui passe vite, même très vite…
Un rendez-vous devenu incontournable des amateurs et amoureux de jazz et de musiques alternatives.
À chaque édition, des amis des différentes contrées du pays se déplaçaient pour y assister et un grand nombre d’entre eux passent les nuits chez nous à Constantine… Ils insistaient pour qu’on assiste au moins à une soirée, mais n’arrivaient pas à nous convaincre… Nous avons eu trop de déceptions dans ce pays, au point de qualifier chaque travail algérien de bricolage ! Terrible comme constat qui nous empêche de voir les belles choses dans l’un des pays les plus beaux de la planète ! Nous sommes heureux d’avoir finalement découvert les sensations fortes du Festival Dimajazz de Constantine…

Le mythique théâtre régional
Le théâtre régional de Constantine qui porte désormais le nom du rossignol de Cirta, Mohamed-Tahar-Fergani, que nous découvrons aussi pour la première fois, abrite les festivités de ce Festival international de jazz depuis son lancement en 2003… Une très belle bâtisse qui date de l’ère coloniale… architecture haussmannienne qui fait la particularité de Paris et de plusieurs villes françaises… Dès que vous accédez à l’intérieur, c’est l’émerveillement. L’intérieur est encore plus beau que l’extérieur… Un lieu de culture par excellence constitué de trois étages… Les chaises, l’odeur, le climat à l’intérieur sont là pour vous faire oublier les affres de la vie quotidienne et vous faire voyager dans le merveilleux monde de l’art…. Oui, on ne peut pas prétendre faire de la culture sans les infrastructures adéquates… C’est le moment de professionnaliser la vie culturelle en Algérie… Nous avons besoin de culture, de véritable culture, et pour cela elle doit être entre les mains d’hommes et de femmes de culture…

La statue de Notre Dame de la Paix de Constantine
La statue de Notre Dame de la Paix domine la plaine du Hamma. Toute proche du Monument aux morts, elle est aujourd’hui plus difficilement accessible car située dans une zone militaire. Elle a été inaugurée le 22 mai 1960 . La statue de Notre Dame de la Paix de Constantine montre combien cette ville est une ville d’histoire
La capitale de l’Est est à elle seule une curiosité qui ne laisse pas indifférent celui qui la visite. Perchée sur le rocher, Constantine impressionne par ses ponts qui donnent le vertige. Bien avant l’urbanisation de la ville, l’ibéromaurusien et le Capsien qui ont laissé des traces de leurs passages font de Constantine, du fait de leur présence aussi lointaine, une ville plusieurs fois millénaire.
Les premières traces du site faisant foi d’une occupation importante, remontent au néolithique, ère pendant laquelle les Paléoberbères se sont appropriés les lieux ( Ier millénaire av. J.-C) et nous ont laissé en vestiges des monuments mégalithiques (sorte de menhir, dolmen..) des bazinas (monument funéraire) et des tumulus (sépulture)…
La ville prend forme avec l’ancien royaume berbère des numides, qui lui donnera le nom de Cirta. La première mention du nom de la ville remonte à la fin du IIIe siècle avant notre ère. Elle est alors la capitale du roi Syphax avant de devenir celle de Massinissa lors de la deuxième guerre punique. Pendant le long règne de Massinissa et celui de ses successeurs, notamment, la ville s’agrandit et commence à être productrice et exportatrice de céréales.

Les sept ponts de Constantine
Le pont le plus prisé par les visiteurs est «Le pont de Sidi M’cid», connu à Constantine sous les appellations suivantes «Kentra El Hebal» ou «Kentra Essebitar». C’est un pont totalement suspendu qui traverse les gorges à 175 m au-dessus du Rhumel. Long de 164 m, large de 5,70 m, il a été conçu par l’ingénieur français Ferdinand Arnaudin et inauguré en avril 1912 pour relier la Casbah au nouvel hôpital et au Monument aux morts.
L’autre pont est aussi une véritable attraction touristique. A chaque fois que nous le traversons, on trouve des foules nombreuses, venues des quatre coins du pays et même d’ailleurs, prendre des photos et apprécier la beauté de cette œuvre architecturale. Le pont de Sidi Rached, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un viaduc routier qui traverse les gorges du Rhumel et relie le quartier du Coudiat (centre-ville) à la gare de Constantine. Il a été construit entre 1908 et 1912 par l’ingénieur Aubin Eyraud, avec l’aide de Paul Séjourné qui en a conçu les cintres et terminé la construction. C’était le plus haut pont en maçonnerie du monde lors de sa construction. Sa longueur est de 447 mètres avec 27 arches, dont une de 70 mètres, la plus haute culminant à 107 mètres. Ce fut le dernier ouvrage d’art réalisé par Aubin Eyraud avant son entrée à l’université d’Oxford comme professeur. Il a été initié par le maire de l’époque Émile Morinaud, dans le cadre administratif du département de Constantine de l’époque. Il a été inauguré en 1912.
Le pont d’El-Kantara est l’un des plus anciens, construit à l’époque romaine et restauré par Salah Bey au 18e siècle et en 1863. Ce pont franchit les gorges du Rhummel. Un premier pont comportant un aqueduc à siphon fut édifié par les Romains sous l’Antiquité. Sur ses vestiges, un nouveau pont fut construit par Salah Bey en 1792, formé de 4 arches de pierre. En 1836, il fut le théâtre d’assauts infructueux de l’armée française au cours du siège de Constantine. Le pont s’étant écroulé en 1857, il fut reconstruit entre 1860 et 1863, sous la forme d’une arche principale métallique reposant sur deux piles de pierre. Ce nouveau pont débouchait sur une porte monumentale qui, devenue inadaptée, a été détruite en 1922. Le pont a été profondément remanié en 1951.
À l’entrée des gorges, se situe le pont du Diable qui doit son appellation au bruit infernal des eaux en furie qui coulent en dessous et pénètrent dans les gorges à cet endroit même. C’est un ouvrage d’origine turque.
La passerelle Mellah-Slimane, anciennement passerelle Perrégaux, également appelée «passerelle de l’ascenseur», est une passerelle piétonne qui relie le quartier de la gare au centre-ville de Constantine. Construite entre 1917 et 1925, elle est située entre les ponts Sidi Rached et El-Kantara. Le pont des Chutes, construit en 1925, franchit, quant à lui, le Rhumel juste à la sortie des gorges, presque sous la passerelle de Sidi M’cid.
La ville de Constantine est connue pour avoir six ponts jusqu’au 26 juillet 2014, date de
l’inauguration du pont géant appelé le Pont Salah-Bey, inauguré par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, baptisé au nom du gouverneur de Constantine Salah Bey de 1771 à 1792. D’une longueur de 1 119 m et conçu selon le design de Dissing+Weitling Architecture, il permet de faire la jonction, au-dessus du Rhumel, entre la place de l’ONU, au centre-ville, et les hauteurs de la ville
H. Z.