Préoccupations
Si Donald Trump, après son arrivée à la Maison-Blanche en janvier dernier, s’est immédiatement attelé à mettre en œuvre une partie de son programme de politique intérieure et a tenté tant bien que mal de résoudre le conflit israélo-palestinien, il n’a pas évoqué ouvertement l’Iran, qui avait lors de son premier mandat été présenté comme […]
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Si Donald Trump, après son arrivée à la Maison-Blanche en janvier dernier, s’est immédiatement attelé à mettre en œuvre une partie de son programme de politique intérieure et a tenté tant bien que mal de résoudre le conflit israélo-palestinien, il n’a pas évoqué ouvertement l’Iran, qui avait lors de son premier mandat été présenté comme le premier ennemi des États-Unis. Aujourd’hui, c’est surtout autour de l’immigration clandestine et de la guerre douanière avec ses alliés que tournent ses premières initiatives à l’international, même s’il souhaite reprendre les sanctions économiques envers le pays des mollahs. L’Iran, craignant plus que jamais une nouvelle aggravation des relations avec Washington qui finirait par anéantir son économie squelettique, se montre fébrile. Le président iranien Massoud Pezeshkian a ainsi accusé lundi son homologue américain Donald Trump de vouloir «mettre à genoux» la République islamique, lors d’un discours à l’occasion du 46e anniversaire de la Révolution qui avait renversé la monarchie Pahlavi. «Trump dit ‘’nous voulons discuter avec l’Iran’’, et (…) il signe dans un mémorandum toutes les conspirations pour mettre notre Révolution à genoux», a affirmé Massoud Pezeshkian, en référence à un texte signé hier par le président américain et qui prévoit de nouvelles sanctions contre l’Iran, notamment contre le secteur du pétrole. «Nous ne cherchons pas la guerre», a assuré Massoud Pezeshkian, tout en ajoutant que son pays ne «s’inclinera jamais». Les Iraniens ont célébré lundi le 46e anniversaire de la victoire de la République islamique en défilant dans les rues à Téhéran et à travers tout le pays. «L’Amérique pense qu’elle peut mettre l’Iran à genoux en créant la division entre les composantes de la nation iranienne», a déclaré le président iranien dans son discours. «Si nous nous tenons main dans la main, nous serons capables de résoudre tous les problèmes du pays», a encore dit le président iranien. Dans les rues de Téhéran, des répliques de missiles de fabrication iranienne et d’autres équipements militaires, comme des systèmes de défense, ont été exposés. Criant des slogans anti-américains et anti-israéliens, les gens sont aussi descendus dans les rues de plusieurs villes du pays, selon les images de la télévision. Souvent en famille, ils portent des drapeaux vert-blanc-rouge, et ceux de groupes pro-iraniens, dont le Hezbollah au Liban, ainsi que des portraits du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Les célébrations marquant le renversement de la monarchie Pahlavi commencent chaque année le 31 janvier, date anniversaire du retour à Téhéran de l’ayatollah Rouhollah Khomeini, en 1979, après son exil à Paris. Ces derniers jours, de nombreux responsables de la République islamique ont appelé la nation à participer en grand nombre aux célébrations qui se déroulent après le retour au pouvoir de Donald Trump, favorable à une politique dite de «pression maximale» à l’encontre de Téhéran. Toutefois, le président américain, contrairement à son premier mandat, ne présente pas une attitude ouvertement hostile vis-à-vis de Téhéran, qu’il avait il y a huit ans menacé de guerre. Sous la présidence Trump, le 3 janvier 2020, le général Soleimani, qui était l’architecte de la stratégie iranienne au Moyen-Orient et le chef de la Force Al-Qods chargée des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, avait été tué par une frappe de drone américaine à Baghdad, en Irak. Aujourd’hui, l’on ne ressent plus un antagonisme brûlant venant de la part de Trump, préoccupé par sa politique intérieure, le conflit israélo-palestinien ou encore la guerre en Ukraine. Reste à voir si Téhéran essaiera, bien que ce soit bien improbable, de tendre la main pour une tentative de réconciliation avec Washington pour sauver ce qui reste de son économie, ou si la République islamique continuera à verser dans la provocation, prenant le risque une fois encore de voir s’aggraver les sanctions à son encontre. F. M.