Des experts de l’ONU exhortent le Maroc à mettre fin à la répression et à la violence à l’encontre des Sahraouis

Des rapporteurs spéciaux des Nations unies ont exhorté le Maroc à mettre fin « immédiatement » à la campagne de répression et de violence menée à l’encontre des Sahraouis dans les territoires occupés. Dans une communication conjointe, huit rapporteurs spéciaux des Nations unies dénoncent une « campagne de répression, de discrimination raciale et de violence menée par le […]

Juin 2, 2025 - 17:06
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Des experts de l’ONU exhortent le Maroc à mettre fin à la répression et à la violence à l’encontre des Sahraouis

Des rapporteurs spéciaux des Nations unies ont exhorté le Maroc à mettre fin « immédiatement » à la campagne de répression et de violence menée à l’encontre des Sahraouis dans les territoires occupés.

Dans une communication conjointe, huit rapporteurs spéciaux des Nations unies dénoncent une « campagne de répression, de discrimination raciale et de violence menée par le Maroc contre les défenseurs sahraouis des droits humains, les journalistes et les partisans de l’autodétermination » au Sahara occidental et qui a fait 79 victimes.

Les experts de l’ONU exhortent, à ce titre, le Maroc à « mettre immédiatement fin à ces violations, à respecter ses obligations internationales en matière de droits humains et à garantir que le peuple du Sahara occidental puisse pleinement exercer son droit à l’autodétermination, conformément au droit international ».

Ils plaident également pour le respect des libertés d’expression, de réunion et d’association et appellent à enquêter sur toutes les allégations d’abus et à rendre justice aux victimes.

Cet appel fait suite à une série de communications de l’ONU soulevant des préoccupations similaires au cours des cinq dernières années et à une plainte déposée par le Groupe de travail sur les droits de l’homme au Sahara occidental occupé, l’Association sahraouie des victimes de graves violations des droits de l’homme commises par l’Etat marocain (ASVDH) et le Collectif des défenseurs des droits humains sahraouis (CODESA). Depuis le dépôt de la plainte, deux des victimes, Fatimato Dahouar et Hijji Mbarek, sont décédées.

Malgré les réponses du Maroc à nombre de ces lettres, les experts de l’ONU constatent avec « inquiétude » que les pratiques de répression, de harcèlement et de discrimination à l’encontre des individus et des organisations sahraouis se sont non seulement poursuivies, mais se sont aggravées.

La communication révèle, d’ailleurs, le ciblage systématique et généralisé des militants et défenseurs sahraouis. En effet, les autorités d’occupation marocaines ont systématiquement réprimé les appels des Sahraouis à l’autodétermination.

La communication des rapporteurs spéciaux fournit des comptes rendus détaillés d’intimidations, de détentions arbitraires, de violences policières, de surveillance, de restrictions de mouvement et de représailles contre les Sahraouis qui participent à des manifestations pacifiques ou s’engagent dans des actions de plaidoyer internationales.

Les personnes mentionnées dans la communication ont subi des violences physiques, des perquisitions à leur domicile, une surveillance illégale et l’isolement social. Nombre d’entre elles ont été prises pour cible pour avoir participé à des commémorations pacifiques, à des conférences internationales ou pour avoir exprimé leur soutien à l’identité et à l’indépendance sahraouies.

Les organisations de défense des droits humains continuent également d’être prises pour cible, leurs bureaux étant bloqués et leurs déplacements restreints.

Les rapporteurs de l’ONU expriment, dans ce contexte, leur « profonde préoccupation » face aux informations selon lesquelles « les activistes sahraouis, les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes et les avocats qui défendent le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental et l’identité sahraouie sont cibles de surveillance, d’intimidation, d’harcèlement, de restriction de mouvement et d’agressions physiques ».

Ils se disent également « préoccupés » par les informations faisant état de la répression des rassemblements en faveur du droit à l’autodétermination, par les restrictions à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, ainsi que par la répression et les mesures punitives adoptées en réponse à des communiqués ou discours réclamant l’autodétermination du peuple sahraoui.

Selon la communication, les Sahraouis sont victimes de profilage racial, d’expropriation de terres, de privation de logement adéquat, de surveillance et de brutalités policières.

« Cependant, les terres sont mises à la disposition des colons marocains qui reçoivent un soutien financier pour la construction », est-il écrit dans le document.