Entre Jijel et Mila: Tamezguida, une sublime forêt

Randonnée pédestre en plein cœur de la forêt Tamezguida, entre Jijel et Mila. Combien les vendredis nous font du bien. On ne remerciera jamais assez les groupes de randonneurs pour la joie qu’ils nous procurent. C’est immense… Par Hafit Zaouche La dernière fois, nous avons eu une overdose d’allégresse. Et comment ! Nous avons eu […]

Mars 2, 2025 - 19:10
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Entre Jijel et Mila: Tamezguida, une sublime forêt

Randonnée pédestre en plein cœur de la forêt Tamezguida, entre Jijel et Mila. Combien les vendredis nous font du bien. On ne remerciera jamais assez les groupes de randonneurs pour la joie qu’ils nous procurent. C’est immense…

Par Hafit Zaouche

La dernière fois, nous avons eu une overdose d’allégresse. Et comment ! Nous avons eu le privilège de passer toute la journée dans la majestueuse forêt de Tamezguida, entre les wilayas de Jijel et de Mila.
Notre escapade a débuté d’un village dépendant de la commune Boudria Béni Yadjis, dans la wilaya de Jijel, vers le sommet de Tamezguida (1 628m). Une sortie agréable, des sensations indescriptibles.
A vrai dire, nous sommes tombés amoureux depuis plusieurs années de cette luxuriante forêt de Tamezguida, ce qui explique le nombre de randonnées organisées en son sein, une dizaine et même plus. A chaque saison son charme.Nous avons marché en été, en hiver, en automne et au printemps, et à chaque fois Tamezguida met un habit différent. Étonnante cette forêt.
Tamezguidaveut dire lieu de culte en tamazight. Plusieurs coins du pays portent ce nom. De notre côté, nous avons visité Tamezguida d’Akfadou et de Médéa, et avons parlé de plusieurs endroits qui portent «Tamzguida» comme appellation dans diverses wilayas de l’ouest du pays.
Tamezguida est une sublime forêt à la frontière entre Mila et Jijel et au centre d’une région touristique où l’eau est pure, avec différents types d’arbres (chêne et hêtre) et d’arbustes, à plus de 1 600 m d’altitude, où se pratique l’élevage bovin. À cet égard, l’impression première est la plus forte, surtout lorsque l’on s’approche des principaux écoulements et des terrains surélevés au-dessus de l’Oued Djendjen. C’est l’une des zones des plus humides du pays.

Lac des serpents (Leghdir M’Lehnache) au cœur
de Tamezguida
Le lac des serpents est entouré d’une végétation très dense. Les arbres situés en cercle près de ses rives se reflètent dans l’eau, et leur hauteur fait que ce reflet sombre atteint la rive depuis laquelle l’observateur regarde le lac. Le lac des serpents (Leghdir M’Lehnache) est perché à plus de 1 600 mètres d’altitude dans la forêt de Tamezguida, aux confins des wilayas de Jijel, Mila et Sétif.
Un émigré qui a pris part à cette aventure nous a confié : «En Europe, pour visiter un lac pareil coûterait des centaines d’euros… C’est magnifique… heureusement que vous êtes là pour nous le montrer… C’est paradisiaque», a-t-il dit avant de laisser la parole à un autre randonneur pour enchaîner : «Je ne savais même pas que cet endroit existait avant d’effectuer cette randonnée. Vraiment sublime, ces paysages doivent être préservés. C’est féerique».

Qu’en est-il plus exactement de la nature des arbres autour du lac des serpents ?
Nos lecteurs vont sûrement se demander sur la nature exacte des arbres qui entourent le lac des serpents et voudront avoir une réponse scientifique et exacte. Pour cela, nous nous sommes rapprochés d’un spécialiste dans le domaine et enseignant universitaire et nous vous résumons sa réponse.
En basse altitude, il y a du chêne-liège. Vers le stade en pleine forêt, il fait froid pour que le chêne-liège résiste. On y trouve quelques pieds, mais il est vite remplacé par des chênes caducifoliés : chêne zéen et chêne afarès. Le chêne afarès étant réellement issu d’une hybridation stable entre le chêne-liège et le zéen. Dans la zone du lac, il n’y a presque que du chêne afarès. Car le chêne zéen n’aime pas les sols gorgés d’eau.
Pour les différencier, le zéen a des feuilles plus larges que l’arbre garde un peu même en hiver, et le tronc est relativement moins rugueux. Au contraire, le chêne afarès a des feuilles plus petites, un peu élancées, que l’arbre perd entièrement en hiver et le tronc est très rugueux et plus clair (pour ne pas dire «blanchâtre»).
Le chêne afarès est une espèce endémique d’Algérie et de Tunisie, issue de l’hybridation stable entre le chêne-liège et le chêne zéen. Curieusement, dans cet endroit, le chêne zéen se fait plutôt rare.
Dans l’Akfadou et à Guerrouche (Parc national de Taza à Jijel), il y a du zéen, dominé par l’afarès. Mais au mont Tamezguida, c’est un peuplement pur de l’afarès. Il faut vraiment chercher un chêne zéen pour le trouver.

Au sommet de Tamzeguida, l’émerveillement
L’autre objectif des randonneurs fut d’atteindre le sommet Tamzeguida culminant à 1 628 mètres d’altitude. La joie était visible sur les visages de tous les amis de la nature.
Les hauteurs donnent une allégresse incroyable. Le bonheur est sur les hauteurs.
Y a-t-il mieux que de prendre son déjeuner sur le sommet d’une montagne ! C’est ce que nous avons fait, un déjeuner au pic de Tamzguida.

Barrage Tabelout à Jijel
Lors de notre retour, on ne pouvait pas se priver d’observer une halte pour apprécier la beauté du barrage Tabelout, situé entre les communes de Texenna et de Djimla.
C’est le deuxième plus grand barrage en termes de capacité, après le gigantesque barrage de Beni Haroune dans la wilaya de Mila. Les pieux visibles à l’intérieur du lac sont ceux de la future autoroute Jijel-Sétif.

«Un circuit idéal pour un moment d’évasion»
Une randonneuse qui a pris part à cette sortie résume parfaitement notre escapade au niveau de l’un des plus beaux endroits du pays. «Un circuit idéal pour un moment d’évasion, une vingtaine de kilomètres de sentiers parcourus au cœur de la forêt Tamzguida sur les hauteurs de Jijel culminant à 1 600 m d’altitude en passant par Texenna, le barrage Tabelout et le lac des serpents. Nous sommes revenus émerveillés par la beauté de cette forêt vierge, de son lac et de ses magnifiques paysages à couper le souffle. Un vrai paradis sur terre.
Merci aux randonneurs les Cimes des Babors pour cette belle aventure. Un beau parcours et une équipe fort sympathique. Très beau site. Merci de nous l’avoir fait découvrir.
Cette découverte a été un pur bonheur pour la sympathique équipe et vivement la prochaine randonnée», dit-elle avant de laisser la parole à son amie pour laisser cours à son émerveillement. «Outre la magnifique forêt Tamzguida, nous avons visité le lac des serpents et marché jusqu’au sommet de Tamzguida. On a eu l’agréable surprise de voir de visu et de très près la Sittelle kabyle. Lors de notre retour on a observé une halte pour admirer la beauté du barrage Tabelout entre les communes de Texenna et Boudria Béni Yadjis et au niveau de Texenn on a pris le temps nécessaire pour savoir les mehadjeb ! Une agréable sortie. Vivement la prochaine escapade». Une journée inoubliable et nous vous invitons à ne pas vous priver des fortes sensations et de la joie que la forêt de Tamezguida procure.
Une forêt magique…
H. Z.