Il voulait dénoncer les accords de 1968 : Éric Ciotti retire son projet de loi
Des députés de l’extrême droite ont failli provoquer un nouvel incident avec l’Algérie. Ils ont introduit une proposition de loi afin de dénoncer les accords de 1968. Mais le promoteur de la proposition, le député Éric Ciotti du groupe UDR (Union Démocrate et Républicaine), allié du RN, a retiré le projet, rapporte la chaîne d’informations […] The post Il voulait dénoncer les accords de 1968 : Éric Ciotti retire son projet de loi first appeared on L'Est Républicain.

Des députés de l’extrême droite ont failli provoquer un nouvel incident avec l’Algérie. Ils ont introduit une proposition de loi afin de dénoncer les accords de 1968. Mais le promoteur de la proposition, le député Éric Ciotti du groupe UDR (Union Démocrate et Républicaine), allié du RN, a retiré le projet, rapporte la chaîne d’informations BFMTV. Officiellement, le retrait du projet est lié à la volonté de ne pas compromettre la situation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. « Ce débat parlementaire intervient à quelques jours, le 1er juillet, de la décision, du verdict qui concerne notre compatriote Boualem Sansal », a expliqué le député des Alpes-Maritimes. « L’objectif pour nous est la libération de Boualem Sansal, une grande voix de paix, un grand écrivain, et dont nous avons aujourd’hui l’ardente obligation de soutenir le combat et d’éviter la poursuite du calvaire qu’il subit », a encore poursuivi l’ancien président du parti Les Républicains. L’écrivain, jugé le 24 juin, connaîtra son sort le 1er juillet, date à laquelle le verdict sera prononcé. Le procureur de la République a requis contre lui dix ans de prison ferme. En réalité, le retrait de ce texte est intervenu surtout dans le but d’éviter une nouvelle tension avec l’Algérie. C’est en tout cas le sentiment du président français Emmanuel Macron. « En cas d’adoption de cette proposition de résolution, avec ou sans voix macronistes, Emmanuel Macron aurait eu toutes les chances de s’agacer. Si ce texte n’a pas de valeur contraignante pour le gouvernement, son adoption aurait donné du grain à moudre à Bruno Retailleau », précise la chaîne d’informations en continu, qui rappelle que le chef de l’État français a toujours fait le dos rond, d’abord par principe. « La diplomatie est le “domaine réservé” du président, et Emmanuel Macron n’a nullement l’intention de toucher aux accords entre la France et l’Algérie sous la pression des députés et du gouvernement ». Preuve de cet agacement présidentiel : en septembre 2023, des députés du parti Horizons, de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, avaient voté une loi similaire. Le chef de l’État avait alors fait savoir son énervement en conseil des ministres : « Je n’avais pas compris que la politique étrangère de la France était définie au Parlement », avait-il indiqué. L’autre preuve est que le gouvernement s’est félicité de cette reculade d’Éric Ciotti, qui est l’une des personnalités françaises les plus hostiles à l’Algérie. Laurent Saint-Martin, ministre délégué chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger, a ainsi salué « l’esprit de responsabilité » du groupe UDR, « pour ne pas provoquer d’escalade, même verbale », risquant d’entraver les efforts diplomatiques pour obtenir la libération de l’écrivain. Depuis avril, les relations entre les deux pays sont quasiment au point mort : aucun échange, aucune visite ni aucune coopération n’a été enregistrée. Une situation qui risque de durer encore longtemps, surtout que l’Algérie ne digère toujours pas la mise en détention d’un de ses agents consulaires.
Akli Ouali
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