Incompétence

Sa chute était inexorable et elle a bien eu lieu ce lundi. Le gouvernement français a été censuré par les parlementaires, à la suite d’un vote de confiance appelé par le Premier ministre lui-même qui semblait penser avoir assez de compétences pour convaincre ses opposants politiques. Il n’en a pas été ainsi et toute l’opposition, […]

Sep 9, 2025 - 21:43
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Incompétence

Sa chute était inexorable et elle a bien eu lieu ce lundi. Le gouvernement français a été censuré par les parlementaires, à la suite d’un vote de confiance appelé par le Premier ministre lui-même qui semblait penser avoir assez de compétences pour convaincre ses opposants politiques. Il n’en a pas été ainsi et toute l’opposition, unie à cette occasion, a fait sauter d’une seule voix le gouvernement, prouvant une fois encore s’il le fallait, la totale farce qu’est le second mandat d’Emmanuel Macron à l’Élysée. Ce dernier, refusant d’assumer toute conséquence après cette énième débâcle a déjà annoncé son intention de nommer rapidement un nouveau Chef du gouvernement. Refusant d’accéder aux demandes de la gauche qui demande qu’un de leurs représentants soit nommé à Matignon, il semblerait que l’on se dirige une fois encore vers la désignation d’un nouveau Premier ministre proche de Macron. Une stratégie qui s’est avérée particulièrement payante ces dernières années… La présidente de l’Assemblée Nationale, Yaël Braun-Pivet, s’est donc dite prête hier à prendre la tête du prochain gouvernement pour mettre en œuvre un éventuel «pacte de coalition», promettant si c’était le cas de gouverner sans faire usage du 49.3 et de demander d’emblée un vote de confiance. «Je ne suis pas candidate pour Matignon, en revanche je suis disponible pour œuvrer dans l’intérêt de mon pays», a affirmé la députée Renaissance des Yvelines. «Si d’aventure, il fallait assumer cette mission-là, évidemment je ne rechignerais pas», a-t-elle aussi déclaré. Yaël Braun-Pivet, qui reçoit ces prochains jours les présidents des différents groupes politiques de l’Assemblée, plaide pour la conclusion entre ceux qui le souhaitent, d’un «programme d’action jusqu’en 2027». «Nous discuterons de cela et du fonctionnement de l’Assemblée nationale. Il n’y a pas une minute à perdre pour essayer de se mettre d’accord sur ce pacte de responsabilité et de stabilité», a-t-elle dit, soulignant l’urgence de doter la France d’un budget pour 2026. Si elle était nommée, Yaël Braun-Pivet s’engagerait à renoncer à faire usage de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, qui permet de faire adopter des textes sans vote, et voudrait solliciter un vote de confiance de l’Assemblée. «Il faut le faire d’entrée de jeu sur le pacte de coalition pour que le pacte de coalition soit clair pour les Français, et que l’acceptation de la représentation nationale soit claire», a-t-elle soutenu. Pour atteindre une majorité absolue, Yaël Braun-Pivet souhaite associer «les socialistes», les «écologistes» à la coalition gouvernementale actuelle. Sur le plan programmatique, la titulaire du perchoir a souligné qu’il faudrait faire des «compromis» et probablement revenir sur le projet de l’actuel gouvernement de réduire le déficit de 44 milliards d’euros en 2026. Elle a prôné l’abandon de la proposition de Bayrou de supprimer deux jours fériés, et souhaité l’adoption d’un «budget qui soit juste, équitable». Toutefois, elle évite d’évoquer le fait que non seulement l’Assemblée votait la première motion de censure d’un gouvernement depuis soixante ans, mais surtout qu’avec cette deuxième motion de censure Emmanuel Macron entre dans l’histoire, malheureusement pour lui, pas de la façon dont il le pensait. La gouvernance du président centriste restera dans l’histoire comme un manuel de toutes les choses à ne pas faire pour ne pas échouer lamentablement. Même ceux qui pensaient qu’avec la crise des «gilets jaunes» et la gestion de la crise sanitaire du Covid-19, le président français avait montré toute son incompétence, n’auraient certainement pas imaginé la tournure catastrophique de son second quinquennat.
F. M.