Innovation dans le secteur de la santé : Un rôle-clé dans le développement socio-économique

À l’occasion de la Journée mondiale de la santé, célébrée le 7 avril de chaque année, Roche Algérie a organisé, ce samedi, l’événement Roche Health Impact Forum, placée sous le thème « L’innovation en santé : impact sociétal et croissance économique ». Une rencontre d’envergure qui a réuni experts du secteur de la santé, économistes, représentants académiques et journalistes.

L’événement a mis en lumière le rôle crucial que joue l’innovation médicale dans le développement socio-économique du pays, surtout que l’Algérie a mis en œuvre ces dernières années diverses initiatives pour intégrer les technologies numériques et l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine médical, visant à optimiser les diagnostics, personnaliser les traitements et offrir une prise en charge de qualité supérieure aux patients.

Dans son allocution d’ouverture, Khalil Kadaoui, directeur général de Roche Algérie, a souligné la nécessité d’adopter une approche fondée sur des données concrètes pour guider les politiques de santé publique. « Nous croyons fermement qu’une approche fondée sur des données concrètes est indispensable pour comprendre les besoins en santé publique et y répondre de manière efficace. C’est dans cet esprit que nous avons lancé, en partenariat avec l’Institut Wifor et la Faculté de pharmacie d’Alger, une étude sur l’impact socio-économique des innovations médicales en Algérie », a-t-il déclaré

Il a précisé que ce projet ambitieux permettra de mieux éclairer les enjeux liés à l’accès à l’innovation. Il a indiqué que les résultats de cette étude, qui seront prochainement publiés dans des revues scientifiques internationales, contribueront à repositionner le débat autour de la valeur de l’innovation médicale.

« L’innovation médicale ne doit plus être perçue comme une dépense, mais bien comme un investissement stratégique pour une société plus saine, plus équitable et plus productive », a affirmé M. Kadaoui

Il a insisté, toutefois, sur l’engagement de Roche à démontrer cette valeur à travers des études rigoureuses, des données probantes et des partenariats stratégiques, au service d’un système de santé plus performant et durable, au bénéfice de chaque Algérien.

Moment phare de la rencontre, la présentation d’une étude inédite réalisée en collaboration avec l’Institut Wifor, l’Université de pharmacie d’Alger et Roche Algérie, a suscité un vif intérêt. Intitulée « Impact socio-économique des innovations médicales et des politiques de santé en Algérie », cette recherche met en évidence l’effet levier des innovations sur la performance du système de santé et sur le développement économique.

De son côté, le Dr Mohamed Idir, chef de service pédiatrie à l’EPH de Zéralda, a mis en avant le lien étroit entre performance sanitaire et création de richesse. « Le système de santé ne doit plus être perçu uniquement comme un service, mais comme un facteur de production », a-t-il indiqué.

Tout en saluant les avancées enregistrées, comme la hausse de l’espérance de vie et la baisse de la mortalité infantile, il a signalé que des défis subsistent, notamment sur le plan de l’efficience. Il a insisté sur le potentiel des technologies innovantes pour transformer la prise en charge. « L’intégration des nouvelles technologies, et en particulier de l’intelligence artificielle, peut transformer notre manière de diagnostiquer, de gérer les établissements de santé, et de prendre des décisions stratégiques », a-t-il souligné, ajoutant que l’Algérie, qui a fait de la numérisation une priorité, peut ainsi bâtir un système de santé plus performant, réactif, équitable et durable.

Etroite corrélation entre santé publique et productivité économique

Nazim Sini, enseignant agrégé d’économie, a démontré, lors de son intervention, la corrélation étroite entre santé publique et productivité économique. En s’appuyant sur des analyses prospectives, il a expliqué comment un système de santé performant peut agir comme levier de croissance.

« En tant qu’expert en études prospectives, mon objectif était de démontrer comment un bon système de santé peut être un catalyseur de croissance économique. Un individu en bonne santé, bénéficiant d’un parcours de soins fluide et d’un accès aux soins primaires, reste plus longtemps actif sur le marché du travail et contribue donc à une productivité accrue », a-t-il fait savoir.

L’économiste a mis en évidence l’importance d’une stratégie d’investissement raisonnée dans le domaine de la santé. Il a argumenté que l’efficacité des dépenses prime sur leur volume, soulignant que la qualité des soins et le soutien à l’innovation doivent être au cœur des politiques publiques.

« Il ne s’agit pas seulement d’investir davantage, mais d’investir mieux, en valorisant la qualité des dépenses de santé. J’ai insisté sur le fait que les États doivent massivement soutenir la recherche, le développement et l’innovation dans le domaine médical », a-t-il précisé, insistant sur le fait que sans santé, il ne peut y avoir d’économie prospère. « C’est un message fort que les décideurs publics doivent intégrer dans leur vision du développement. »

Nazim Sini a tenu à illustrer une approche intégrée du développement, où la santé devient un pilier stratégique au même titre que l’éducation, l’innovation ou les infrastructures.

En réunissant les acteurs-clés du secteur, le Roche Health Impact Forum 2025 a permis de poser les bases d’un dialogue structurant sur les priorités sanitaires du pays, tout en valorisant les retombées positives de l’innovation pour la population et l’économie nationale.

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