La 3D au cinéma: Le gadget qui a lassé les spectateurs
Dans le passé, on nous avait certifié que le futur ne se ferait pas sans eux… Sauf que jusqu’à présent, ils n’ont pas colonisé notre quotidien. Les insectes comestibles, les taxis volants… Pour cette nouvelle année, «Marianne» a déterré ces inventions présentées comme révolutionnaires, mais qui enchaînent flop sur flop. Dernier épisode : la 3D […]
Dans le passé, on nous avait certifié que le futur ne se ferait pas sans eux… Sauf que jusqu’à présent, ils n’ont pas colonisé notre quotidien. Les insectes comestibles, les taxis volants… Pour cette nouvelle année, «Marianne» a déterré ces inventions présentées comme révolutionnaires, mais qui enchaînent flop sur flop. Dernier épisode : la 3D au cinéma. Il y a quinze ans, en cette période des fêtes de Noël, on se ruait dans les salles obscures pour découvrir Avatar sur grand écran. Le 16 décembre 2009, l’univers imaginé par James Cameron dès 1994 sortait enfin au cinéma en France. Et pour cause, le réalisateur de Titanic avait plusieurs fois repoussé sa conception, estimant que les moyens technologiques d’alors n’étaient pas encore suffisamment avancés. De quoi attiser la curiosité des cinéphiles du monde entier au moment de sa sortie… Notamment pour juger de son usage de la trois dimension au cinéma. Car s’il y a un film qui a révolutionné ce procédé dans le septième art, c’est bien cette épopée visuelle au budget hors norme – 387 millions de dollars américains, soit l’un des plus gros de l’histoire. À l’époque, nombre de spectateurs s’y rendent d’ailleurs principalement pour la promesse technologique. Certes, des tentatives de faire des films en trois dimensions existent depuis la naissance du cinéma. Le relief est né presque en parallèle à la 2D. Même Alfred Hitchcock s’est essayé à la photographie stéréoscopique en 1954 avec son thriller Le Crime était presque Parfait. Entre les années 1980 et 2000, plusieurs films incorporant souvent la mention «3D» à leur titre ont ainsi surfé sur la prouesse technique pour attirer le spectateur curieux. Mais le geste de James Cameron avec Avatar représente vraiment l’apogée de cette technologie sur grand écran.
Et le pari est plus que réussi. Diffusé dans plus de 100 pays, le public est en rendez-vous. Avec 2,7 milliards de dollars de recettes, Avatar ne tarde pas à décrocher le titre du «plus gros succès cinématographique de tous les temps à travers le monde» devant Titanic. Ce qui fonctionne particulièrement dans le relief d’Avatar – et qui correspond à une nouveauté dans l’univers de la 3D au cinéma – c’est le tournage en numérique et pas en pellicule. Il permet d’améliorer considérablement la qualité de la 3D qui n’est plus perçue comme un gadget. Dès lors, le succès de l’œuvre de science-fiction incite le monde du cinéma à investir massivement dans la technologie 3D et notamment dans des écrans adaptés pour projeter de telles œuvres en version augmentée. De nombreuses salles s’équipent en conséquence en se tournant vers des projecteurs numériques. Plus besoin d’acheminer des bobines jusqu’aux salles. Une véritable révolution marquant la fin d’une époque, en somme… Et avec elle, son lot de grosses déceptions. Après le phénomène Avatar, la 3D est devenue un argument commercial très fort pour inciter à aller au cinéma. À partir de là, les producteurs hollywoodiens ont abusé de la recette à l’envi. On a donc eu le droit à des films à grand budget en 3D à toutes les sauces… et qui se sont avérés bien moins impressionnants que l’essai de Cameron.
R. I.
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