La diplomatie et le nouvel ordre mondial
Le 10 février, la Russie célèbre traditionnellement la fête professionnelle de la diplomatie russe – la Journée du diplomate. C’est à partir de cette date que commence l’histoire officielle du service diplomatique russe. C’est au 10 février 1549 que remonte la plus ancienne mention documentaire de l’Ordre des ambassadeurs, la première structure publique chargée des […] The post La diplomatie et le nouvel ordre mondial appeared first on Le Jeune Indépendant.
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Le 10 février, la Russie célèbre traditionnellement la fête professionnelle de la diplomatie russe – la Journée du diplomate. C’est à partir de cette date que commence l’histoire officielle du service diplomatique russe. C’est au 10 février 1549 que remonte la plus ancienne mention documentaire de l’Ordre des ambassadeurs, la première structure publique chargée des affaires étrangères de l’histoire de notre pays.
L’école diplomatique russe, considérée à juste titre comme l’une des plus puissantes, a produit de nombreuses grandes figures d’importance mondiale : Fiodor Tiouttchev, Alexey Orlov, Alexander Griboïedov, Alexander Gorchakov, Gueorgui Tchitcherine, Viatcheslav Molotov, Andreï Gromyko, Ievgueni Primakov. Tout au long de l’histoire, nos diplomates ont défendu avec honneur, parfois au prix de leur vie, les intérêts de notre pays, contribué à la promotion des relations bilatérales avec des puissances amies et facilité le règlement de conflits régionaux de longue date.
En près de cinq cents ans, notre service de politique étrangère s’est transformé en un appareil efficace avec ses propres traditions et son histoire, nos missions diplomatiques agissant dans l’intérêt de notre patrie aux quatre coins du monde.
Avec l’Algérie, bien que nous n’ayons officiellement établi des relations diplomatiques qu’il y a 63 ans, nous entretenons depuis longtemps des liens à différents niveaux. Pendant la lutte pour l’indépendance et après la libération de l’oppression coloniale française, l’URSS a activement soutenu la jeune République, tant sur le plan militaire que politique, économique et humanitaire.
Les sapeurs soviétiques ont déminé les frontières algériennes des obus laissés par les français, de nombreux professeurs ont enseigné dans les écoles algériennes, nos médecins ont travaillé dans les hôpitaux. Le peuple algérien s’en souvient toujours avec gratitude. C’est un grand plaisir que notre vétéran Andreï Pavlenko, qui a participé à ces événements, est venu récemment en Algérie et a été accueilli avec beaucoup de cordialité.
Un partenariat approfondi
Nos relations avec l’Algérie ont atteint le niveau d’un partenariat stratégique approfondi, qui a été consacré par une déclaration en juin 2023 lors de la visite du Président de la République Abdelmadjid Tebboune à Moscou. L’Algérie est l’un des principaux partenaires de la Russie dans le domaine de la coopération militaro-technique. Mais notre amical partenariat ne s’y limite pas.
Les relations commerciales et économiques bilatérales se développent activement, notre pays restant un fournisseur fiable d’un large éventail de marchandises, en particulier de céréales (environ 30% du marché algérien), d’engrais et de produits des industries métallurgiques et chimiques. Alger a abrité fin janvier 2025 la 12e session de la Commission mixte intergouvernementale Russo-Algérienne sur la coopération commerciale, économique, scientifique et technique.
Plusieurs documents importants ont été signés dans le domaine de l’éducation et de la réglementation, notamment l’accord intergouvernemental « renouvelé » sur la reconnaissance mutuelle des diplômes, qui permettra d’augmenter le volume des échanges d’étudiants et de simplifier considérablement l’emploi des diplômés dans nos deux pays.
Par ailleurs, nous considérons l’Algérie non seulement comme un partenaire commercial important, mais aussi comme un pays ami qui partage les mêmes idées politiques et avec lequel nous avons des positions proches ou convergentes sur de nombreuses questions de l’ordre du jour international.
Nous coordonnons nos approches sur de nombreuses questions régionales et travaillons ensemble dans le cadre de groupes de coopération interministériels. Les relations véritablement amicales se caractérisent par le fait que nous prenons en compte nos considérations respectives à la table des négociations et que nous parvenons toujours à un consensus. C’est cela le rôle de la diplomatie.
Notre profession est particulièrement pertinente aujourd’hui, alors que certains pays, que nous caractérisons comme « Occident collectif », ont déclenché une guerre hybride contre notre patrie et poursuivent une ligne antirusse virulente. C’est cette politique des Occidentaux qui a conduit la Russie, qui assure sa sécurité, à lancer une opération militaire spéciale en Ukraine.
Nos diplomates ont essayé jusqu’au bout d’éviter le scénario militaire, mais la volonté politique et la détermination des deux parties sont nécessaires pour parvenir à un compromis. Malheureusement, les instigateurs de ce conflit ont manqué de volonté, et certains de nos « adversaires » ont manqué de leur propre engagement politique. Comme on le dit, « quand les diplomates se taisent, les canons commencent à parler». Et c’est ce qui s’est passé.
La voix de la raison contre la guerre
Trois ans après le début de cette guerre fratricide, dont ni le peuple russe ni le peuple ukrainien ne veulent, l’histoire commence à remettre les choses à leur place. De plus en plus souvent et de plus en plus fort, même en Occident, des « voix de la raison » commencent à se faire entendre, se demandant qui a déclenché ce conflit et dans quel but, qui en est le principal bénéficiaire, ou pourquoi les fameuses sanctions, imposées illégitimement à une échelle sans précédent contre la Russie, ont nui principalement aux Européens.
Il est clair depuis longtemps pour le monde entier, même pour les russophobes les plus ardents, que la Russie ne peut être vaincue sur le champ de bataille, et que cette guerre se terminera sur la base d’une prise en compte totale de nos intérêts. Tous les objectifs de l’opération militaire spéciale seront atteints, et notre pays assurera sa sécurité stratégique.
C’est pourquoi je pense qu’aujourd’hui encore, en ces temps agités, il est à nouveau nécessaire que les diplomates s’expriment, qu’ils poursuivent un travail diplomatique méticuleux et qu’ils jettent les bases d’une paix stable et à long terme.
La Fédération de Russie a proposé à tous les pays intéressés l’essentiel : un partenariat égal et mutuellement bénéfique, une coopération fondée sur le respect des intérêts de toutes les parties et une transition définitive vers un ordre mondial multipolaire.
C’est ce que le monde unipolaire centré sur l’Occident n’a pas pu offrir. Notre proposition a déjà été acceptée par la majorité des États, qui continuent à construire avec nous des relations fructueuses, en tenant compte des nouvelles réalités géopolitiques. Et c’est là que je vois le rôle de la diplomatie aujourd’hui : assurer cette transition inévitable et la rendre aussi indolore que possible.
La Russie a toujours été et sera toujours ouverte au dialogue avec tous les partenaires désireux non seulement d’entendre, mais aussi d’écouter, et non d’essayer de dicter leurs conditions et de poser des ultimatums à partir d’une position de force. L’histoire séculaire de notre grand pays montre qu’une telle approche n’a jamais joué en notre défaveur, mais qu’elle a au contraire abouti à des résultats contraires.
Bien que la Journée du diplomate soit une fête professionnelle russe, je voudrais néanmoins conclure en félicitant tous mes collègues à cette occasion et en leur souhaitant de réussir dans leurs dures fonctions. Nous avons tous devant nous un travail long et minutieux qui finira par porter ses fruits. Bonne fête, chers collègues !
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