Nationalisation des hydrocarbures: Une décision capitale et historique de l’Algérie indépendante

La nationalisation des hydrocarbures, le 24 février 1971, est considérée comme l’une des décisions capitales de l’histoire de l’Algérie indépendante, qui a permis de mettre fin à la dépendance économique après avoir arraché l’indépendance politique, selon le chercheur en histoire, Meziane Saïdi. S’exprimant dans un entretien à l’APS, M. Saïdi a affirmé que «la nationalisation […]

Fév 24, 2025 - 21:04
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Nationalisation des hydrocarbures: Une décision capitale et historique de l’Algérie indépendante

La nationalisation des hydrocarbures, le 24 février 1971, est considérée comme l’une des décisions capitales de l’histoire de l’Algérie indépendante, qui a permis de mettre fin à la dépendance économique après avoir arraché l’indépendance politique, selon le chercheur en histoire, Meziane Saïdi.
S’exprimant dans un entretien à l’APS, M. Saïdi a affirmé que «la nationalisation des hydrocarbures constitue l’une des décisions les plus importantes et décisives de l’histoire de l’Etat algérien indépendant. Elle a permis de libérer le secteur des hydrocarbures de la domination française et de compléter l’indépendance économique après avoir arraché l’indépendance politique par la guerre de Libération nationale».
Dans ce contexte, le chercheur académicien a souligné que la décision de nationalisation, annoncée par le défunt président Houari Boumediène devant les dirigeants et cadres de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), le 24 février 1971, a également incarné «la souveraineté effective du pays sur ses richesses pétrolières et gazières».
M. Saïdi a rappelé que cette annonce comprenait la nationalisation d’au moins 51 % des intérêts des sociétés concessionnaires françaises, assurant que cette décision a également marqué un tournant, devenant «une référence pour d’autres pays cherchant à restaurer la souveraineté sur leurs ressources naturelles». Selon ce chercheur, l’établissement «d’une souveraineté nationale complète sur tous les fronts est une nécessité, surtout dans le contexte de l’indépendance totale vis-à-vis de la puissance coloniale française», assurant que la décision de nationalisation a permis à l’Algérie de «rependre le contrôle de ses ressources pétrolières, de se libérer du système monopolistique des concessions hérité de l’époque coloniale et d’établir une souveraineté réelle sur ses richesses pétrolières».
En outre, la nationalisation a contribué, a-t-il relevé, «à l’exploitation des capacités pétrolières et d’établir des partenariats avec plusieurs grandes puissances mondiales, à l’exemple de l’ex-Union soviétique, les Etats-Unis, la Chine et l’Italie, afin de diversifier les opportunités de coopération et d’éviter une dépendance exclusive de la France». Dans le même sillage, l’historien a souligné que la politique de diversification des partenaires a donné lieu à une croissance significative de la production algérienne de pétrochimie, passant de 34 millions de tonnes en 1966 à 50 millions de tonnes en 1972, alors que le prix du baril de pétrole était estimé à 2 dollars à l’époque. M. Saïdi a également noté que «le recul des compagnies françaises face à leurs positions intransigeantes et leur soumission aux décisions algériennes ont confirmé la détermination de l’Algérie dans la nationalisation des hydrocarbures de manière définitive et irréversible».
R. N.