Oued Athmania et Chelghoum Laid : La guéguerre entre grossistes s’envenime !

La rivalité entre les deux marchés de gros des communes voisines de Chelghoum Laid et d’Oued Athmania a atteint son paroxysme. Elle a fini par prendre les allures d’une guerre larvée entre les deux enceintes économiques. Les commerçants activant au premier espace de négoce cité accusent ouvertement leurs homologues du marché Magro d’Oued Athmania de concurrence déloyale et exigent l’application des mêmes règles et normes d’activité. Ils ont saisi le wali, Mustapha Koreich, sur la question, lors de la visite d’inspection qu’il a effectuée dans leur ville le jeudi 27 février, lui demandant d’intervenir pour faire respecter la réglementation et rappeler à l’ordre ceux qu’ils appellent « la Issaba d’Oued Athmania ». En effet, les propriétaires de carreaux au plus ancien marché de gros de la wilaya ont gros sur le cœur. Ils se disent victimes d’une machination et de pratiques déloyales de la part de leurs semblables d’Oued Athmania, visant à « vider leur marché de ses négociants ». « Les gérants du marché de gros d’Oued Athmania ont détourné la majorité des négociants par leur laxisme : ils autorisent tout le monde d’étaler ses marchandises, mêmes ceux qui n’ont pas de registre du commerce et ne payent pas leurs impôts. Cette façon de faire, aux antipodes de la réglementation, a provoqué une ruée vers ce marché », dira un commerçant. Des représentants de la corporation des négociants exerçant au marché de Chelghoum Laid affirment, en effet, qu’aucun document légal n’est exigé des producteurs et agriculteurs qui proposent leurs produits à la vente au marché d’Oued Athmania, ce qui a causé une migration massive de la population commerçante vers cet espace économique. En outre, ils disent qu’aucun propriétaire d’un local dans ce marché ne pratique son activité à l’intérieur des murs de son magasin, comme le veut la réglementation, mais expose ses marchandises à l’extérieur, soit sur les voies de passage des clients. « C’est du commerce informel dans sa plus large signification : ni registre, ni impôts et, par-dessus le marché, on étale sa marchandise sur le trottoir, à la manière des vendeurs à la sauvette. Quoi de plus illégal ? », renchérit un autre. Pis, un commerçant a fait état de menaces formulées contre des vendeurs de bananes qui continuent de fréquenter le marché de Chelghoum Laid. « Des grossistes de banane ont été menacés. On leur demande avec insistance de migrer vers le marché Magro d’Oued Athmania et ils sont prêts à témoigner », indique un autre commerçant. Lors de son intervention, le wali a promis de faire la part des choses et d’intervenir pour faire respecter la réglementation au cas où ces accusations se révéleraient exactes. Par ailleurs, le retard mis dans l’aménagement de ce souk est considéré par certains comme un facteur qui a encouragé le départ de nombreux autres commerçants. « La dégradation du marché a poussé plus d’un à se tourner vers d’autres cieux. Les conditions de travail ici sont insupportables : on patauge dans la gadoue, les flaques d’eau inondent les lieux et le marché n’est pas sécurisé. Il y a de quoi pousser les commerçants à déserter les lieux », dit un autre. Dans ce sens, le wali rappelle que son administration a accordé une enveloppe de cinq milliards pour équiper le marché d’un système d’éclairage nocturne et entamer les travaux de réhabilitation du réseau d’évacuation des eaux et le traitement du parterre à l’enrobé, en attendant le déblocage du prêt, d’une valeur de 92 milliards, accordé à l’Assemblée Populaire Communale (APC) de Chelghoum Laid par le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire. Ces crédits seront consacrés, faut-il le souligner, à l’aménagement et l’extension de ce marché.

Kamel B.

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