Passage de relais dans la gestion des déchets à Sétif : La dégradation du cadre de vie alimente la colère
Depuis plusieurs semaines, la ville de Sétif donne l’image d’une agglomération livrée à elle-même. Si la collecte des ordures ménagères est encore assurée, tant bien que mal, par Urbagest – un établissement public à caractère industriel et commercial – le reste du travail, notamment le balayage du réseau routier, semble totalement abandonné. Les habitants de […] The post Passage de relais dans la gestion des déchets à Sétif : La dégradation du cadre de vie alimente la colère first appeared on L'Est Républicain.

Depuis plusieurs semaines, la ville de Sétif donne l’image d’une agglomération livrée à elle-même. Si la collecte des ordures ménagères est encore assurée, tant bien que mal, par Urbagest – un établissement public à caractère industriel et commercial – le reste du travail, notamment le balayage du réseau routier, semble totalement abandonné. Les habitants de nombreux quartiers, y compris ceux du centre-ville, n’ont pu que constater la dégradation accélérée de leur cadre de vie. Le retrait de l’Établissement public de gestion des centres d’enfouissement technique de Sétif (Ecoset), intervenu le mardi 5 août, a laissé un vide béant. Depuis, les abords des immeubles collectifs et des habitations individuelles se transforment progressivement en dépotoirs à ciel ouvert. Les « espaces » verts débordent, les trottoirs se couvrent de détritus et certaines ruelles sont envahies par des sacs et bouteilles plastiques que le vent disperse au gré des journées. Les riverains parlent d’un retour en arrière de plusieurs décennies, où la saleté imposait son règne dans les cités populaires comme dans les ensembles immobiliers neufs. Le spectacle offert par certains immeubles promotionnels de l’OPGI (Office de Promotion et Gestion Immobilière), situés à quelques pas seulement du tribunal de Sétif, est particulièrement affligeant. À l’heure où la rentrée sociale se profile, ce décor terni par les déchets contraste avec l’image moderne que la ville veut donner d’elle-même. « Intenable pour les familles, insoutenable pour les enfants qui jouent dans ces espaces souillés », fulminent des habitants qui se sont rapprochés de notre rédaction. Pour ces citoyens exaspérés, l’affaire illustre une gestion improvisée : « La gestion d’une grande agglomération doit se traduire par des actes concrets, visibles et planifiés. Or, le passage de témoin entre Ecoset et l’Assemblée Populaire Communale (APC) s’est fait dans la précipitation, sans anticipation et en pleine saison estivale. Le résultat est sous nos yeux : un fiasco total ». Et comme souvent, c’est le contribuable qui se retrouve éternel « dindon de la farce », obligé de subir les désagréments tout en payant ses impôts. Face à cette grogne grandissante, beaucoup interpellent directement le wali : « Nous l’invitons à venir constater les dégâts de visu et à prendre des mesures urgentes ». Interrogé sur la question, le directeur d’Urbagest, Hamoudi Belbacha, se veut néanmoins rassurant : « Nos équipes travaillent d’arrache-pied pour résorber les points noirs liés à la collecte des déchets. Concernant le balayage, nous avons décidé de recruter cent ex-agents d’Ecoset, qui seront affectés exclusivement à cette mission. Par ailleurs, cent autres agents seront engagés par l’EPIC communal chargé des espaces verts. Avec l’implication de chacun, nous allons relever ce défi. ». Si les promesses sont là, les habitants attendent surtout des résultats concrets sur le terrain. Car à Sétif, la question de la propreté n’est pas seulement une affaire d’esthétique ou d’image : elle est devenue un véritable enjeu de santé publique et de dignité urbaine.
Kamel Beniaiche
The post Passage de relais dans la gestion des déchets à Sétif : La dégradation du cadre de vie alimente la colère first appeared on L'Est Républicain.