Quand la France fusillait ses Boualem Sansal pour «indignité nationale» (II)
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Une contribution d’Ali Farid Belkadi – La littérature de Sansal s’édifie sans la puissance poétique et la rigueur de l’écrit qui possèdent leurs propres lois, déterminées par des conventions qui donnent leur cohésion et leur style propre à un auteur. Sansal papote et griffonne depuis des années le même livre, le même air sans cesse ressassé, un disque rayé, dans lequel il décroche tous ses traits à l’islam et à l’Algérie toujours dépréciée, qu’il méprise selon les rituels ordinaires de CNews, du Figaro et de Valeurs actuelles.
Aussitôt qu’il met les pieds à la télévision française, il ressort la même ritournelle, ponctuée des mots «truc» et «machin», qu’il emploie tout le temps, un intermède qui lui permet de reprendre son souffle.
Peu importe que sa patrie d’origine soit forte, souveraine et respectée, pour lui c’est «un petit truc» comparé au Maroc, vieux de 1 200 ans. Sansal c’est peut-être l’Œdipe qui revient à son père marocain. On peut s’interroger sur les raisons profondes qui le poussent à vouloir salir à tout prix les siens. Vaille que vaille, son œuvre se construit haineuse contre l’Algérie et les Algériens avec une ténacité assumée.
La bonne question
Les médias français, la télévision et la radio, pourquoi n’ont-ils jamais interviewés Kateb Yacine, Mouloud Mammeri, Mohamed Dib, Rachid Boudjedra, Rachid Mimouni le cicérone de Sansal ? Pourquoi Yasmina Khadra est-il marginalisé en France, alors qu’il est traduit partout dans le monde dans des tas de langues ? C’est simple : ces auteurs ignoraient le mensonge, l’infidélité, la perfidie et la trahison. Ils ne portaient pas une kippa vissée sur la tête. Contrairement à Boualem Sansal, ils n’ont jamais eu pour précepteur un rabbin.
Détruire les mosquées : l’Islam est le «mal absolu»
Lui qui affirme connaître la Bible, apprise à la synagogue, voilà qu’il appelle à «la destruction des mosquées». En claironnant que «l’islam est le mal absolu de notre temps», que «l’islam s’oppose à la culture occidentale et en premier lieu à la démocratie», qu’«il est troublé par la progression pacifique exponentielle de l’islam en France». Ailleurs, il écrit : «Le jour où l’islam disparaîtra d’Algérie, la France va se vider à une vitesse affolante.» Enfin, il soutient les préjugés de l’extrême-droite envers les migrants.
Une pétition qui accable l’Algérie a été signée par plusieurs dizaines d’individus en soutien à l’imposteur Sansal. Dans lesquelles toutes les mesures verbales ont été prises pour réduire l’Algérie à l’impuissance. Le peuple de Paris est avec Sansal. Les courageux citoyens aux antipodes des élans magnanimes de la fine fleur de la France engagée pour l’indépendance de l’Algérie, aux durs temps des années de braise. Les Algériens se souviennent de ces grands noms français qui furent là, comme des amis fidèles venus les aider aux pires moments de l’existence.
On se remémore le Manifeste des 121, «Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la Guerre d’Algérie» du 6 septembre 1960, auquel souscrivaient le dramaturge Arthur Adamov, Simone de Beauvoir, Roger Blin, le philosophe Maurice Blanchot, le musicien Pierre Boulez, le poète André Breton, la dramaturge Marguerite Duras, l’éditeur François Maspero, ou encore Nathalie Sarraute, Maxime Rodinson et d’autres. Autres temps, autres mœurs.
La xénophobe italienne Oriana Fallaci
Boualem Sansal, ce petit clone de Michel Houellebecq et pâle copie de Louis Ferdinand Céline, évoque assez singulièrement la xénophobe italienne Oriana Fallaci, connue pour ses prises de position contre l’islam, qui écrivait dans son livre La rage et l’orgueil : «Les Occidentaux aveugles n’ont qu’à écouter leurs hosannas au Dieu-miséricordieux-et-coléreux, leurs braillements Allah akbar-Allah akbar. Djihad-Guerre sainte-djihad. De simples franges extrémistes. Des simples minorités fanatiques ? Non, mon cher, non. Ils sont des millions et des millions, les extrémistes. Ils sont des millions et des millions, les fanatiques […]. Derrière l’autre culture, la culture des barbus avec la tunique et le turban, qu’est-ce qu’on trouve ? Cherche et recherche, moi je ne trouve que Mahomet avec son Coran.» «Je n’ai aucune intention d’être punie à cause de mon athéisme par les fils d’Allah. C’est-à-dire par des messieurs qui, au lieu de contribuer au progrès de l’humanité, passent leur temps avec le derrière en l’air, à prier cinq fois par jour !», maugrée cette affligeante Italienne qui fut défendue par un avocat sioniste, intime de Benyamin Netanyahou, qui mit en avant, lors de la défense de sa gênante cliente, le droit à la liberté d’expression en agitant le spectre de la censure.
Enfin, lorsque Sansal parle de détruire toutes les mosquées, cela n’est pas sans évoquer cette Oriana Fallaci qui déclarait, le 30 mai 2006, à un journaliste du New Yorker, en réaction à la construction d’une mosquée dans sa Toscane natale, qu’elle était «prête à prendre de l’explosif pour la faire sauter».
Vies cachées, identités secrètes
A travers ses livres, Sansal, qui n’arrive pas à se réconcilier avec ses identités judéo-arabo-françaises, s’interroge en filigrane sur l’opportunité de se vivre juif au sein des membres de cette communauté qui sont restés en Algérie à l’indépendance du pays, et qui se gardent toujours des Arabes.
Dans la déclaration liminaire de son livre Rue Darwin, plein de crevasses identitaires, le ton est donné : «Nous sommes faits de plusieurs vies, mais nous n’en connaissons qu’une. Nous la vivons sur la scène de l’existence. Elle est notre peau, notre identité officielle. Mais les autres ? Ah, il vaut mieux ne pas y toucher ! Elles se déroulent sur d’autres plans. Ce sont nos vies cachées, nos identités secrètes. Nos cauchemars. Se raconter est un suicide.»
Quelles plusieurs vies ? Quelles vies cachées ? Quelles identités secrètes ? Le village de l’Allemand ou le journal des frères Schiller, publié en 2008, aborde la shoah et la communauté juive. C’est tout à fait clair. Livré à son incurable douleur identitaire, il est sibyllin, hermétique.
Sansal est-il un crypto-juif marrane ?
Marrane, c’est ainsi qu’étaient appelés les juifs qui étaient soupçonnés de pratiquer en secret leur religion. Cette communauté a subi ainsi que les musulmans pendant trois siècles l’Inquisition espagnole et portugaise. Le mot «marrane» était employé comme une insulte à l’encontre des juifs et des musulmans qui s’étaient convertis en apparence au christianisme, en continuant de pratiquer secrètement leur religion d’origine.
Le mot «juif», qui ne se prête que très malaisément à l’investigation purement historique, qui constitue tout à la fois le fondement et aboutissement de l’entité sioniste, est employé ici de façon neutre, sans aucun préjugé racial, religieux ou autre. Lorsque j’écris que Sansal est juif, je ne fais que me baser sur ses déclarations, dont celle faite aux Amis du Crif, dans laquelle il affirme être «un juif culturel». Dans Dis-moi le paradis, sibyllin, il écrit :
«- Ah, parce que tu parles hébreu aussi ?
– Et Comment aurais-je appris la Kabbalah ? Imagines-tu le Sefer Yetsirah et le Zohar dans une autre langue ? C’est une question de métrique, de calcul, tu peux pas comprendre.»
Il dit avoir toujours vécu dans un milieu juif.
Il affirme aux Amis du Crif être un grand connaisseur de la Bible. Il a toujours vécu dans un milieu juif, rajoute-t-il. Ses copains étaient juifs de préférence dans le quartier, à l’école et ailleurs. C’est un petit juif. Il avait trois ans en 1951 ou 1952, à la veille de la guerre d’indépendance algérienne. Une époque très dure où les trois communautés, française, juive et musulmane, ne se fréquentaient pas, s’ignoraient superbement. Sauf à l’école ou sur les lieux de travail.
Céline, qui passe de nos jours inaperçu du côté de Gallimard, disait : «Le juif n’est jamais seul en piste ! Un juif, c’est toute la juiverie. Un juif seul n’existe pas. Un termite, toute la termitière. Une punaise, toute la maison.»
De la même manière Sansal seul n’existe pas à Boumerdès, ni auparavant à Belcourt. La levée de boucliers en France pour sauver le soldat Sansal le confirme. Même ceux qui n’ont jamais lu une seule ligne de l’œuvre abondante de Sansal et ceux qui ne savent pas de quoi il s’agit, le soutiennent, fermement. L’oignon fait la force.
«Lisez mon livre Rue Darwin, dit-il, vous saurez tout !»
Invité aux Amis du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), où il fit un discours, visible sur Crif.org, il s’étend longuement sur son enfance.
«Lisez mon livre Rue Darwin, dira-t-il, vous saurez tout !»
On a lu, on sait. C’est clair.
J’écris cela, en pensant à mon ami juif qui dit «j’ai des amis arabes».
Dans ce livre, Rue Darwin, il raconte son enfance passée dans une chambre mitoyenne à la synagogue de Belcourt. Il affirme tout d’abord que son père est décédé dans un accident de voiture. Sa mère, âgée de 18 ans et d’éducation moderne française, part à Alger. Il a trois ans. Elle aurait eu donc 15 ans à sa naissance. Elle se retrouve à la rue, avec le petit Boualem sur les genoux. Elle pleure. A la manière des Roumains à Paris ou des Misérables de Victor Hugo. Comme on voit dans les rues de Paris, dit-il. Un monsieur passe. O miracle, c’est le rabbin. Il les héberge dans une chambre exiguë. Ils vont y rester pendant 10 ans.
Son copain un rabbin, alors qu’il n’avait que 3 ans
N’est-ce pas lui qui déclarait : «Je suis sur la liste noire. Je suis une victime de l’antisémitisme. Doublement car je ne suis pas juif génétiquement parlant ; culturellement, je le suis assez. Je raconte ça dans mon roman Rue Darwin. L’affaire remonte aux années 1958-1962, en pleine Guerre d’Algérie. Ma famille venait de rallier Alger, à Belcourt, un quartier populaire cher à Camus. Pour tout logis, une chambre attenante à la synagogue du quartier. Cette proximité allait décider de la suite. Le rabbin est devenu mon meilleur copain. J’avais 5-10 ans, il en avait 75-80.»
Boualem Sansal a ainsi passé plus de temps à la synagogue que la plupart des juifs dans le monde.
Les armées arabes ont été ratatinées
Il raconte la guerre des Six jours avec des mots croustillants qui font rire les Amis du Crif. Il dit que les armées arabes ont été ratatinées par Israël. Les juifs de l’assistance rient aux éclats. Il rajoute : «Lors de cette guerre, le président Boumediene voulait se débarrasser de la frange de jeunes francophones qu’il n’aimait pas. De la chair à canons. Il les mobilise et les envoie faire la guerre aux Israéliens.»
Nulle part il ne parle de la Palestine, ce n’est pas son «truc». Il continue son monologue articulé d’une voix à peine perceptible, entrecoupée fréquemment de «truc» et de «machin». Il termine son discours en proclamant que l’Algérie pour lui est un mythe. Une fable. Un «petit truc», insistera-t-il plus tard.
Revenons à la rue Darwin. Il a grandi dans une synagogue.
Au fil de la discussion, il soutient être de culture juive. Des acquis et une éducation qui se définissent à la fois par la religion et par l’histoire du peuple juif. Ceci de l’âge de trois ans, jusqu’à 10 ans, selon lui.
Il est ainsi supposé être juif authentique et concerné par les principales liturgies religieuses qui se déroulaient au sein de la synagogue. Tels que Yom Kippour, le jour du pardon ; Hanouka, la fête des lumières ; ou encore Pessa’h qui célèbre la naissance du peuple juif, dont une étape remonterait ainsi à 70 après Jésus-Christ et la destruction du Temple de Jérusalem, dit-on chez les juifs.
Dans ces révélations, il dit être le copain à l’âge de 8 ou 10 ans du rabbin de la synagogue attenante à la rue Darwin, où il grandit.
Des fadaises. A 8 ans, il est le copain dit-il d’un rabbin âgé de 70 ans. Cela signifie plus simplement qu’il a dû faire sa bar-mitsvah, cette importante cérémonie chez les juifs au cours de laquelle les enfants accèdent à la majorité religieuse. La civilisation arabo-musulmane lui est totalement étrangère.
Il ne parle nulle part du 11 décembre 1960, à Belcourt
L’Algérie en lutte pour son indépendance ne le concerne pas. Ni le Belcourt de l’imposante manifestation du 11 décembre 1960, qui se déroulait à 50 mètres de la synagogue de la rue Darwin, au cours de laquelle l’auteur de ces lignes, enfant, a été arrêté et battu par les harkis et les CRS, puis conduit au Stade Bialés de Belcourt, avant de finir au centre de tri de Béni-Messous, où il fut de nouveau battu par les parachutistes, avant d’être conduit à la Villa Cesini de sinistre mémoire, où il fut enfermé.
Le problème de Sansal provient d’une forme de blocage dû à des identités brouillées durant son enfance, qui l’empêchent de se penser et se vivre sereinement en tant que juif-arabe.
Islamophilie contre islamophobie
Tolstoï, Victor Hugo, Lamartine, Ghandi, Gothe, W. Montgomery Watt, furent des islamophiles d’envergure. Léon Tolstoï, écrit : «Le prophète Mohamed est un des plus grands réformateurs de l’histoire.»
Lorsque Léon Tolstoï, qui a connu quelques enseignements de l’islam, déclare : «J’ai beaucoup approuvé Comment se débarrasser du péché et La vie à venir, les idées sont très profondes et très vraies.» […] « Quiconque veut vérifier la tolérance dans l’islam ne doit que lire attentivement le Coran. Ses versets sont révélateurs de l’esprit élevé de l’islam, tels que : {Et tenez ferme, tous ensemble, par la corde qu’Allah (vous tend), et ne soyez pas divisés entre vous ; et rappelez-vous avec gratitude la faveur d’Allah sur vous ; car vous étiez ennemis, et Il a uni vos cœurs dans l’amour, de sorte que par Sa grâce, vous êtes devenus frères ; et vous étiez au bord de la fosse du Feu, et, il vous en a sauvé. C’est ainsi qu’Allah vous fait comprendre ses signes, afin que vous soyez guidés} [Coran, 3 : 103].
Citations célèbres de Tolstoï sur le prophète
«Il a ouvert à sa nation la voie du progrès et de la civilisation. C’est un grand exploit que personne, aussi puissant soit-il, n’est capable de réaliser. Un tel homme, en effet, est hautement respectable et estimable.» En témoigne la civilisation arabo-islamique de l’Andalousie 711-1492.
Tolstoï a écrit un livre, Hadiths de Mohamed, qui a été édité en 1910 à Moscou. Parmi les hadiths du Prophète qu’il a mentionnés dans ce livre figurent les enseignements suivants : «Un mot agréable est une charité». «Pratiquez l’humilité jusqu’à ce que personne n’opprime ou ne rabaisse l’autre». «Un croyant n’est pas celui qui mange à sa faim pendant que son voisin a faim». «Quiconque ne prend pas soin de nos jeunes, ne respecte pas nos aînés, n’en rejoint pas le bien et ne dénonce pas le mal n’est pas compté parmi nous». «Ceux qui font preuve de miséricorde voient la miséricorde d’Allah leur être montrée. Ayez pitié de ceux qui sont ici sur terre, et Celui qui est au ciel aura pitié de vous.»
Il répond ainsi au prophète Mohamed : «J’ai lu passionnément ton excellent sermon qui m’a énormément plu, et je me presse de répondre, en déclarant ma grande joie d’avoir une attache avec un aussi grand homme que toi.»
D’autres auteurs occidentaux subjugués par l’islam
Montgomery Watt : «Il n’y a pas de personnage aussi peu apprécié à sa juste valeur en Occident que Mohamed.» (Poème funèbre, L’an neuf de l’Hégire, de Victor Hugo au prophète Mohamed. Gandhi : «Celui qui a une entreprise indiscutable sur le cœur de millions d’êtres humains.» Goethe : «Son Coran dit être envisagé comme une loi divine.» Alphonse de Lamartine : «Existe-t-il un homme plus grand que lui ?» Gustave Le Bon : La civilisation des Arabes. Maurice Bucaille : «Une grande compatibilité entre le Coran et la science moderne.»
Le soleil d’Allah brille sur l’Occident
Alors que l’Europe se débattait dans un Moyen-âge de conflits et de blocages, le monde arabe était le théâtre d’une admirable civilisation fondée sur les échanges économiques, intellectuels et spirituels. Dans toutes les disciplines – mathématiques, astronomie, médecine, architecture, musique et poésie –, les Arabes multiplièrent les plus prodigieuses réalisations. Venant d’Italie, de Sicile, d’Espagne et autres territoires soumis à la domination ou à l’influence arabe, passant par l’entremise de grands princes, comme Frédéric II de Hohenstaufen ou par le canal de nombreux voyageurs (négociants, pèlerins, croisés, étudiants), les réalisations de cette prestigieuse civilisation ont peu à peu gagné l’Europe, où elles jouèrent un rôle déterminant dans l’éclosion de la civilisation occidentale. Je conseille vivement la lecture de Sigrid Hunke, Le soleil d’Allah brille sur l’Occident.
Jébus-Jérusalem, Al-Qods
Bien avant la mémoire multiple de la ville, Jérusalem portait le nom de Jébus. C’est le prophète David qui conquit la ville. Les Jébuséens descendants de Canaan, fils de Cham petit-fils de Noé, formaient une des sept tribus du pays de Canaan évoquées dans le Deutéronome. Sous le nom de «Jébus», ils sont les fondateurs et les premiers habitants de Jérusalem avant sa prise par le roi David vers 1004 av. J.-C.
Le prophète David (vers -I000). Psaume CXXII. Salut A Jérusalem. «Appelez la paix sur Jérusalem/Que soient paisibles ceux qui t’aiment/Advienne Ia paix dans tes murs/Que soient paisibles tes palais.»
Qushayri (986-1073) écrit dans son Prélude au Mi’radj, Livre de l’Ascension : «L’envoyé de Dieu était assis dans l’appartement d’Umm Hâni/étendu après avoir fait la prière du soir/Lorsque vint à lui Gabriel/L’envoyé se leva et dit Qui es-tu ?/Je suis Gabriel/Bienvenue à toi/Réponds à ton seigneur Mohammad/Ordonne j’obéis/Prends ta tunique et habille-toi/Il s’exécuta, Gabriel le prit par le côté/Et le poussa vers la sortie/A la porte un ange avec la monture appelée Burâq/Elle était attachée à une chaîne d’or/[…] Et ils m’emmenèrent jusqu’à la terre de Palestine/[…] Mohammad, Mohammad/ Sais-tu qui c’est ?/ Dieu seul le sait/C’est le judaïsme qui te réclame/Si tu réponds ta communauté sera juive/Je n’en ai pas besoin/Nous continuâmes le chemin et on me héla à gauche/Mohammad, Mohammad/Sais-tu qui c’est ?/ Dieu seul le sait/C’est le christianisme qui te réclame/Si tu réponds ta communauté sera chrétienne/Je n’en ai pas besoin […].»
Jamâl Ad-Din Ibn Matrûh. (I229). Eloge du vainqueur : «La Mosquée éloignée a un signe particulier/Qui en fait un exemple fameux à méditer/Lorsque la mécréance y prend séjour/Dieu lui envoie quelqu’un qui la secourt/Ainsi un homme la délivre il y a longtemps (Omar)/Et un autre vient de le faire récemment (Saladin) […].»
Racine (1639-I699). Deux tirades de Joad : «Pleure, Jérusalem, pleure, cité perfide/ Des prophètes divins malheureuse homicide/De son amour pour toi ton Dieu s’est dépouillé/Ton encens à ses yeux est un encens souillé […].»
La mystification antisémite
C’est une infamie que de traiter les musulmans d’antisémites. Sachant que les versets du Coran honorent tous les prophètes et les messagers dont le premier est Adam et le dernier Mohamed (QSSSL). Moïse porteur de la Thora est le prophète le plus cité dans le Coran, 112 fois. Dieu lui a fait l’honneur de lui adresser la parole sans faire appel à l’ange Gabriel comme dans le cas d’autres prophètes. Un des titres de Moïse est Kalim’ullah (celui à qui Dieu a parlé).
Traiter les musulmans d’antisémites est une abjection, sachant que le Coran au chapitre IV – verset 164 dit : «Nous t’avons fait une révélation comme celles que nous fîmes à Noé et aux Prophètes après lui. Nous avons fait révélation à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux Tribus, à Jésus, à Job, à Jonas, à Aaron et à Salomon. Nous avons donné des psaumes à David, et Allah a parlé à Moïse de vive voix.»
Un mot sur les Lumières
Ce terme «Lumières» souvent employé dans ses entretiens par l’aficionado Boualem Sansal, désigne un mouvement culturel et philosophique né en Ecosse qui finira par se répandre à l’Europe et s’élargir à la France, au cours du XVIIIe siècle. Celle-ci finira par monopoliser ce concept philosophique. Les membres de ce mouvement qui ont procédé au renouvellement du savoir en Occident, épuré à toute référence au monde religieux, s’opposaient en premier lieu à l’église chrétienne, porteuse d’obscurantisme et de superstition. La laïcité fera le reste.
J’ai trahi
Lorsque l’inspiration fait défaut à Sansal, il va grappiller des petites phrases à droite et à gauche en cachette, comme chez Jean Cocteau. Exemple : «La trahison est une plaie qui ne se referme jamais complètement.» (Cocteau). Citation aussitôt modifiée en : «J’ai trahi, et la trahison est une plaie qui ne se referme pas.» (dixit Boualem Sansal).
Lors de son séjour en Israël, il écrit : «Rendez-vous compte, ils ne m’accusent rien moins que de haute trahison envers la nation arabe et le monde musulman en leur entier. Ça veut dire ce que ça veut dire, qu’il n’y aura même pas de procès. Ces gens sont du Hamas, des gens dangereux et calculateurs, ils ont pris en otage le pauvre peuple de Gaza et le rançonnent jour après jour depuis des années.»
Sansal ajoute : «Quel voyage, mes aïeux, et quel accueil ! […] Je vous parlerai d’Israël et des Israéliens comme on peut les voir avec ses propres yeux, sur place, sans intermédiaires, loin de toute doctrine, et qu’on est assuré de n’avoir à subir au retour aucun test de vérité. Le fait est que dans ce monde-ci, il n’y a pas un autre pays et un autre peuple comme eux. […] Voilà, je vous le dis franchement, de ce voyage, je suis revenu heureux et comblé […]. Je ne me souviens pas que durant ces cinq jours et cinq nuits passés à Jérusalem (avec au troisième jour un aller-retour rapide à Tel-Aviv pour partager une belle soirée avec nos amis de l’Institut français), nous ayons une seule fois parlé de la guerre […].»
La Jérusalem d’Akli Ourad, cruelle celle-là
Sous le titre «Un Algérien raconte son voyage au cœur de l’apartheid israélien», Akli Ourad, un expert algérien installé en Angleterre, qui vient de publier un livre aux éditions Casbah, en Algérie, intitulé De Londres à Jérusalem, terreur promise, raconte son voyage dans les territoires de la Palestine occupée. «Je vous emmène avec moi au cœur d’un système d’apartheid bien plus cruel que celui subi par les concitoyens de Madiba, qui a commencé paradoxalement aussi en 1948, à une époque où un Etat artificiel a été au cœur de la Palestine historique par les puissances occidentales», explique Akli Ourad qui vient de participer au Salon international du livre d’Alger, qui s’est tenu du 6 au 16 novembre 2024.
Alors qu’il résidait et travaillait à Londres comme ingénieur des travaux publics, Akli Ourad est missionné par la Banque mondiale pour un projet qui s’inscrit dans le cadre des accords d’Oslo. Une mission d’une semaine, durant laquelle il aura l’occasion de visiter Tel-Aviv, Naplouse, Ramallah, Jérusalem, Jaffa. En quelques jours, Akli Ourad a pu observer le visage hideux d’un colonialisme dégradant et déshumanisant qu’il nous raconte dans ce récit émouvant.
Méfiance et suspicion envers les Algériens
Voyageant avec son passeport anglais, l’expert international subit un interrogatoire musclé à l’aéroport de Heathrow. Avant de pouvoir mettre un pied dans l’avion, à destination de Tel-Aviv, il passe sous le gril des services douaniers. «Nous Algériens sommes abreuvés de soutien aux mouvements de libération, et notamment à la question palestinienne. Beaucoup ne le savent pas, mais durant notre guerre d’indépendance, la population palestinienne a participé massivement aux collectes de fonds pour aider notre révolution malgré le fait qu’ils étaient (ils sont toujours) sous occupation israélienne et venaient de subir la Nakba avec le nettoyage ethnique touchant 60% de leur population. Un Algérien visitant la Palestine n’est jamais comme un autre citoyen.»
L’effacement des Palestiniens
Il ajoute : «L’effacement des traces palestiniennes est au cœur du projet sioniste depuis sa constitution en 1895 par Theodor Herzl, son encouragement par la déclaration de Balfour en 1917 et sa concrétisation en 1948 avec l’aide de l’Occident colonial. La devise du sionisme qui est une terre sans peuple pour un peuple sans terre, qui résume à elle seule la motivation derrière cette politique d’effacement de toute race rappelant l’existence d’un peuple autochtone sur la terre de Palestine, et ce, depuis plusieurs millénaires.»
Et d’insister : «Tout ce qui rappelle le peuple palestinien est effacé, y compris les noms des villes, des villages, des régions, des rivières, des mets, des habits.»
Palestine une prison à ciel ouvert
Son récit est glaçant : «Quand on visite les territoires occupés en Cisjordanie, on est tout de suite frappé par la multitude de colonies israéliennes écumant tous les sommets de toutes les collines de ce minuscule territoire et entassant le reste de la population palestinienne dans leurs villes devenues des prisons à ciel ouvert comme l’est Gaza depuis 18 ans», dit-il.
«J’ai observé en une seule semaine, toutes les caractéristiques d’un régime raciste basé sur la domination politique, sociale, économique et militaire exercée par une minorité importée du fin fond de l’Europe de l’Est sous dictature stalinienne ou de l’Afrique du Nord sous Crémieux (décret Crémieux qui a accordé la nationalité française aux juifs d’Algérie en 1870). J’ai été surpris par la perversion de la notion de nationalité par l’apartheid israélien, que même celui de l’Afrique du Sud des ténèbres n’a pas réussi à mettre en œuvre», poursuit-il.
Akli Ourad nous rapporte par le menu toutes les étapes de son voyage. Il partage avec nous des anecdotes inattendues comme le jour où il a dû prouver qu’il était musulman en récitant la Fatiha afin d’avoir accès à la mosquée El-Aqsa à El Qods occupée.
Les faussaires de l’histoire
«Mon voyage en Palestine m’a permis d’être témoin de la mise en pratique de la politique du grand remplacement, chère aux faussaires de l’histoire, devenue pur produit Crémieux. J’ai été abasourdi par le phénomène du morcellement des espaces, déjà réduits de ce qui reste de la Palestine mandataire, en camps de concentration que seule la décence permet d’appeler toujours villes palestiniennes. Les Palestiniens sont victimes d’une immense souffrance, de persécutions brutales et de génocides de masse perpétrés par les gouvernements sionistes successifs», conclut-il.
Selon les règles du droit international, toujours ignorées par les sionistes, Israël ne doit pas disposer de Jérusalem, y construire et l’exploiter à ses fins et à l’exclusion des Palestiniens et des autres communautés.
La loi criminalisant le colonialisme français doit absolument être votée par l’Assemblée nationale française.
Parlons des Grecs
La surexcitation névrotique générale et permanente de ses facultés intellectuelles et morales envers l’Algérie, fait dire n’importe quoi à Boualem Sansal.
Pas un seul de ses innombrables écrits ne confirme une incontestable culture scientifique. Boualem Sansal, entre autres sottises de sa pure invention, dit dans de longues élucubrations sur YouTube, à la fois dignes d’un café maure ou du Café du Commerce, que l’Algérie a été colonisée pendant deux siècles par les Grecs.
Il n’y a jamais eu de colonisateurs grecs en Algérie, d’est en ouest et du nord au sud.
Alger-Bartas
Il y eut bien d’audacieux navigateurs grecs qui accostèrent du côté d’Alger à une époque indéterminée, s’agissant de mythologie. Lorsqu’Alger ou un lieu situé quelque part dans ses proches environs s’appelait Bartas. A ma connaissance, Jason et ses compagnons au nombre de cinquante, parmi lesquels Orphée, Castor et Pollux, Héraclès, Thésée, tous cabotant à bord de l’Argo, et traversant des territoires et des mers hostiles pour s’emparer de la Toison d’Or, ne s’établirent jamais dans les parages d’Alger.
Nulle trace n’existe en Algérie d’une quelconque colonisation grecque, il n’y a pas eu de fusion ethnique et culturelle entre les deux peuples.
Strabon parle bien d’une population grecque installée par Micipsa à Cirta (Constantine). Les stèles phéniciennes d’El-Hofra au musée du Louvre donnent quelques noms grecs. Ils sont au nombre de quatre : Sôsipatros fils de Zôpyros, Sôsipolis fils d’Agéas, Asklépiadès fils d’Agias, Sôsipolis fils de Iérôn. Quatre individus grecs, dont on ignore les fonctions exactes, vaguement mentionnés sur une stèle bilingue punique-grecque mise au jour à Constantine dans les années 1950. Pas de quoi constituer à eux-seuls une colonisation de l’Algérie. Pas même d’un seul jour.
Sansal et Molloy de Samuel Becket, c’est kif-kif
Ce triste sire arrogant et cynique, qui crache sur les lois de l’Algérie, le pays de millions de martyrs, évoque le vieux Molloy, le célèbre personnage de Samuel Becket, qui se retrouve au poste de police parce qu’il n’a pas voulu respecter les règles de circulation sur la voie publique.
A.-F. B.
Historien, anthropologue
(Suite et fin)
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