Relance du secteur minier: L’ambitieux plan de développement de Sonarem

Le président-directeur général du groupe public Sonarem, Belkacem Soltani, a exposé ce mardi l’ambitieux plan du groupe en vue de développer le secteur minier, à même de se mettre au diapason de la stratégie des hautes autorités de l’Etat, relative à la relance du secteur.

Selon les explications du responsable, qui s’est exprimé sur les ondes de la Radio nationale, parmi les chantiers phares figurent l’exploitation du cuivre et du zinc à Gara Djebilet, le développement du phosphate à Bled El-Hadba et la transformation minière à Toumiat, dans la wilaya de Béchar. Ces projets s’inscrivent dans la stratégie nationale de diversification économique portée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

L’objectif consiste à porter la contribution du secteur minier à une valeur significative du PIB d’ici à 2027 et à fournir les industries locales en matières premières transformées.

D’ici à 2035, Sonarem ambitionne, selon son premier responsable, de créer près de 1 000 unités de transformation, permettant ainsi un passage de l’exportation de la matière à l’état brut à l’exportation de la production de matériaux à forte valeur ajoutée. « Ce virage est indispensable pour bâtir une industrie métallurgique et chimique digne de ce nom », insiste M. Soltani.

L’enjeu est aussi agricole, avec le développement de la production locale d’engrais phosphatés, d’autant que le pays espère soutenir son agriculture tout en allégeant sa facture d’importations, a-t-il encore expliqué.

Cependant, il a relevé un des freins majeurs à cette relance, à savoir le déficit en ressources humaines qualifiées. Un plan de formation professionnelle est en cours, en partenariat avec des institutions italiennes. Une feuille de route pour une première rentrée de formation dédiée aux métiers du secteur est prévue pour 2025/2026, afin de former les futurs professionnels. « Nous devons bâtir une expertise nationale dans tous les maillons de la chaîne », a souligné le premier responsable de la Sonarem.

En outre, le groupe public mise aussi sur des partenariats technologiques avec des acteurs venus du Japon, d’Australie, du Canada et d’Allemagne, a-t-il indiqué. L’accent est mis notamment sur l’exploitation et la transformation du lithium, élément clé dans la fabrication de batteries électriques. L’Algérie aspire ainsi à s’insérer dans les chaînes mondiales d’approvisionnement énergétique vert.

Afin d’attirer les capitaux étrangers, une nouvelle loi minière est en cours de finalisation. Elle prévoit l’abrogation de la règle controversée du 51/49, tout en garantissant une participation nationale dans les projets. Cette réforme vise à créer un environnement plus souple, transparent et attractif pour les investisseurs internationaux, a expliqué Belkacem Soltani.

Les perspectives du secteur sont jugées « très prometteuses » par les experts, à condition que les projets soient menés à bien et que la transformation locale soit réellement mise en œuvre. La modernisation de la cartographie minérale et la relance de la prospection de l’or, du marbre et d’autres métaux précieux figurent également parmi les priorités, selon le premier responsable de Sonarem. Au-delà des discours, c’est toute une stratégie industrielle que l’Algérie est en train de remettre sur pied, avec pour horizon une souveraineté économique ancrée dans la valorisation intelligente de ses ressources naturelles.

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