Le Salon national du livre à Oran a été marqué par une conférence autour du théâtre algérien durant la guerre d’indépendance.
Par Abla Selles
Organisée mardi soir en présence d’un grand nombre de chercheurs et universitaires au Musée des arts modernes et contemporaines de la ville, cette rencontre était une occasion pour revenir sur le rôle du théâtre dans la sensibilisation de la population. En effet, des critiques ont souligné que «le théâtre algérien est l’une des formes artistiques les plus résistantes et les plus accompagnatrices de la guerre de Libération nationale (1954-1962)».
Le critique et écrivain Lahcen Tlilani a indiqué, dans sa conférence intitulée «Les contributions du théâtre algérien à la guerre de Libération», que «le théâtre est l’une des formes artistiques les plus résistantes et les plus engagées dans la révolution, et le théâtre algérien en a payé un lourd tribut, avec des dramaturges emprisonnés, d’autres soumis à la torture et certains tués par le colonialisme français».
La troupe artistique du Front de libération nationale (FLN) a été la voix de la révolution algérienne, présentant plusieurs pièces, dont «Les enfants de la Casbah», qui dépeignait la révolution en ville, et la pièce «Le sang des libres», qui illustrait la révolution dans les montagnes, a ajouté l’expert en théâtre Tlilani. Il a précisé que «la troupe du FLN était le porte-voix de la cause algérienne à l’époque».
Les spectacles présentés par cette troupe ont eu un grand impact à l’étranger, jouant un rôle important dans la diffusion de la guerre de Libération et la lutte du peuple algérien, a expliqué le conférencier, professeur à l’Université d’Alger 2. Il a également souligné que «le théâtre algérien a été, depuis sa création, une forme de résistance et un accompagnement de la lutte nationale qui a commencé en 1919, et que le théâtre a vu le jour en 1921. Les militants au sein du mouvement national soutenaient les associations et troupes théâtrales, considérant le théâtre comme un moyen puissant, efficace et populaire de sensibilisation».
Pour valoriser l’héritage théâtral des anciens dramaturges, ce professeur a appelé à sa documentation et à la poursuite de la reconnaissance du rôle du théâtre algérien dans la cause algérienne, en organisant une rencontre nationale sur le thème «Le théâtre algérien et la Mémoire».
De son côté, le critique et dramaturge Bouziane Benachour, dans son intervention centrée sur l’origine du théâtre algérien au 20e siècle, a souligné que les dramaturges ont joué un rôle majeur dans la sensibilisation du peuple et la présentation de la lutte des Algériens pour la liberté à travers des pièces, qu’elles soient originales ou adaptées de pièces internationales, souvent sur un ton comique.
Il a indiqué que le théâtre algérien abordait les préoccupations du peuple algérien qui souffrait sous le joug du colonialisme français, et qu’il était un théâtre populaire, en précisant : «Les spectacles présentés par la troupe du FLN avaient un contenu révolutionnaire, exprimant la voix de l’Algérie».
Le programme du Salon national du livre, qui se poursuivra jusqu’au 17 février, comprend une série de conférences, d’ateliers de formation et de spectacles interactifs sur la lecture, l’art pictural, les compétences en lecture et en écriture narrative, ainsi que la musique, avec des séances de dédicace organisées en collaboration avec des associations locales œuvrant dans le domaine culturel, telles que «Jeunesse d’Oran», «Les traces des passants» et «Les amis des gens». Cette manifestation culturelle, qui a vu la participation de plus de 90 éditeurs nationaux, est organisée par le ministère de la Culture et des Arts à travers l’Agence algérienne de rayonnement culturel.
A. S.