Transfert des transporteurs vers la gare Mounib Sendid (Annaba) : Les habitants d’Echatt dénoncent une « marginalisation »

Depuis vendredi 1er août, à la suite de la décision de délocaliser l’ensemble des moyens de transport vers la nouvelle gare routière Mohamed Mounib Sandid, située sur la route nationale 44, la ville d’Echatt, située à la limite de la cité Sidi-Salem et distante d’une quinzaine de kilomètres de l’ancienne wilaya mère d’Annaba, vit un véritable calvaire. Près de 80 % de ses habitants sont originaires d’Annaba et la majorité y travaille. Actuellement, les plus pénalisés par cette mesure sont les employés communaux, les ouvriers des différents chantiers, notamment dans le bâtiment, mais aussi de nombreux malades contraints de suivre des traitements lourds dans les structures hospitalières de la ville. « Nous sommes marginalisés », crie un retraité qui avait pour habitude de retrouver ses amis de l’ancien quartier et également clients du café sur le Cour. Pour contourner la décision, certains taxis déposent leurs passagers à Bouhamra, d’où ils prennent ensuite un bus jusqu’à la station Kouche Noureddine. Les walis d’Annaba et d’El Tarf ont été sollicités afin de trouver une solution durable à cette course épuisante vers un moyen de transport pour rejoindre son lieu de travail. L’ancien maire d’Annaba, en accord avec le syndicat des taxieurs, avait pourtant trouvé une solution intermédiaire en qualifiant le trajet Annaba–Echatt d’intercommunal plutôt que d’inter-wilayas. Cela avait permis aux transporteurs de reprendre leur place sur la rue Mohamed Khemisti. De leur côté, les transporteurs clandestins ont pour leur part profité de cette aubaine tout en craignant de se retrouver en fourrière pour 45 jours et s’acquitter d’une amende de 70.000 dinars. Toutefois, et contre toute attente, les transporteurs clandestins, au même titre que les « taxieurs » des communes de Besbes, Ben-M’hidi et surtout Dréan, continuent, contre vents et marées, de braver l’interdit. Ils squattent, au grand jour, les quatre coins du quartier du Champs-de-Mars, créant une véritable confusion et engendrant par la même un état de chaos marqué par l’insécurité, l’incivisme aggravé et la pollution des lieux. Les citoyens lésés comptent bien saisir les autorités compétentes des deux wilayas, ainsi que leurs élus, afin qu’une solution soit trouvée.