Visite d’une ministre française au Sahara occidental : Alger un mépris de la légalité internationale
Quelques mois après sa reconnaissance de la « marocanité » du territoire du Sahara occidental, la France a acté son soutien à l’occupation de territoire au mépris de la légalité internationale. Paris a dépêché une ministre dans ce territoire occupé dans une visite officielle, la première du genre. La ministre de la Culture, Rachida Dati, d’origine marocaine, […] The post Visite d’une ministre française au Sahara occidental : Alger un mépris de la légalité internationale appeared first on Le Jeune Indépendant.
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Quelques mois après sa reconnaissance de la « marocanité » du territoire du Sahara occidental, la France a acté son soutien à l’occupation de territoire au mépris de la légalité internationale. Paris a dépêché une ministre dans ce territoire occupé dans une visite officielle, la première du genre. La ministre de la Culture, Rachida Dati, d’origine marocaine, a même qualifié sa randonnée à Laâyoune « d’historique », usant dans la foulée le terme « provinces du sud marocain », exactement comme il est d’usage dans la propagande du Makhzen, pour désigner le territoire sahraoui occupé depuis 1975.
Cette visite intervient à un moment où les relations entre l’Algérie et la France s’exacerbent davantage et semble même prendre des proportions alarmantes, en raison d’une politique de provocation systématique de la part de plusieurs membres du gouvernement français.
Le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines a qualifié cette visite « d’une gravité particulière » et traduit un « mépris insigne de la légalité internationale » de la part d’un membre permanent du Conseil de Sécurité.
Selon le communiqué du ministère, diffusé ce mardi, « la visite d’un membre du Gouvernement français au Sahara Occidental est d’une gravité particulière. Elle est condamnable à plus d’un titre ».
« Elle aide à la consolidation du fait accompli marocain au Sahara Occidental, territoire où un processus de décolonisation reste inachevé et où l’exercice d’un droit à l’autodétermination demeure inaccompli », ajoute la même source.
Enfin, « la visite malvenue du membre du Gouvernement français renvoie l’image détestable d’une ancienne puissance coloniale solidaire d’une nouvelle. Ce faisant, le Gouvernement français se disqualifie davantage et s’isole par rapport à l’action des Nations Unies visant à hâter un règlement du conflit du Sahara Occidental sur la base d’un strict respect de la légalité internationale », conclut le communiqué.
Pour rappel, la ministre française a lancé dans ce territoire occupé, une mission culturelle française, avec la promesse de l’ouverture du premier centre culturel français du territoire. Elle a également signé un accord de coopération dans le domaine de la production cinématographique, au cours de sa visite à Dakhla, ville côtière située au sud du Sahara occidental.
Rachida Dati est connue pour ses liens avec des symboles de la droite classique, comme Nicolas Sarkozy. Elle fait partie d’un clan pro-marocain au sein du sérail parisien. Il y a deux ans, elle s’est rendue à Rabat avec l’une des personnalités politiques, parmi les plus radicales de la ligne anti-algérienne, Eric Ciotti. C’est durant cette visite que Dati et Ciotti ont appelé le président Macron à reconnaitre la « marocanité » du Sahara occidental. Ils n’ont pas cessé depuis de faire, avec d’autres personnages, de fortes pressions sur l’Elysée sur ce dossier.
C’est en été dernier que le président français a signifié dans un message au roi Mohamed VI que la France considérait que « le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ».
Trois mois plus tard, à l’occasion de sa visite au Maroc, Macron avait réitéré son soutien au plan d’annexion du Sahara occidental, dit d’autonomie, suggéré en 2007 par Paris et présenté par le Maroc. « Et je le dis ici aussi avec beaucoup de force, nos opérateurs et nos entreprises accompagneront le développement de ces territoires au travers d’investissements, d’initiatives durables et solidaires au bénéfice des populations locales », a encore souligné Macron en forme d’engagement direct à la colonisation.
Il y a lieu de noter que si Alger attend une décrispation du climat bilatéral, suite aux déclarations du président Abdelmadjid Tebboune, qui avait demandé des déclarations fortes au plus haut niveau à Paris pour rétablir le dialogue, l’Elysée demeure étrangement taciturne. Macron est resté silencieux et n’a absolument pas esquissé la moindre réaction au souhait de son homologue algérien.
Cependant, cette visite de Dati dans un territoire occupé a reçu l’aval de l’Elysée et du Quai d’Orsay, ce qui signifie que le président français était d’accord et savait exactement la portée de cette visite. C’est sous son autorité que se forge la politique étrangère de la France
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